La liberté d’autrui étend la mienne à l’infini (1)

           « La liberté d’autrui étend la mienne à l’infini » (1)
 
Essai de restitution du café philo de Chevilly-Larue. 19 janvier 2000
  
Animateur. Olivier Pascault.              Modérateur : Chantal Deluchat.             

 Le débat de ce soir est introduit de la proposition retenue, lors de la séance précédente, à savoir : « la liberté d’autrui étend la mienne à l’infini ». Tout d’abord évitons une confusion possible : « étend » et « étant ».., puis envisager cette vaste notion de liberté : de penser, d’agir, être, sans contrainte, acte gratuit.. de fait, de droit, de connaissance,  = libre arbitre qui s’oppose au déterminisme.

Débat :  Deux idées reviennent : être libre ? Etre libéré ? (et un peu de poésie : « l’oiseau est libre, mais il est enfermé dans le ciel).
    Liberté d’autrui, la sienne c’est la nôtre.
   Et toujours, « étant » et « étend » qui apparaît comme une boutade, un piège, surtout quand sont « examinées les notions « à l’infini » – « la mienne »….
    « Liberté ? Quelle liberté ? La liberté se conquiert, l’anarchisme n’est pas la liberté » interdit d’interdire » de mai 68 est une proposition impossible à tenir dans une vie sociale car, « l’enfer c’est les autres »…
    Il est rappelé les droits de l’homme et du citoyen pour revenir à l’article 6 : « Liberté : tout ce qui ne nuit pas à autrui »…ou article 16 «  liberté : droit de propriété privée, de travail et d’industrie »…
   Mais que dire de la liberté du patron qui fait ce qu’il veut de ses employés ?
   Peut-être ne faut-il pas confondre les débats : la liberté de soi et en face de soi. Avec le contrat qui lie l’employé à celui qui l’emploie, rapport de vente, d’échange…
    D’autres idées liées à la liberté sont appréhendées : Liberté physique, loi du plus fort, liberté sociale « je pars » (comme Echenoz) – Liberté de solitude et le problème de « l’infini » (adjectif et nom) Collectif et Dieu !
     Pour Marx « la libération » est « l’émancipation de l’homme » à l’instar de F. Vidal – la liberté est critique, voire critiquée à propos de « l’employeur qui ne veut que des esclaves », on vend sa force de travail (8 heures de production pour un salaire).
   Mais le chômage favorise la liberté de prendre ou de jeter les employés.
    « La liberté s’acquiert », certes, mais « ça dépend du pays où l’on naît » aussi « sommes-nous libres en naissant ? » par rapport au monde, au cosmos.
    De quelle liberté s’agit-il ? De droit, de libertés, de possibilités… » de faire ce que je veux de ce que j’ai » ! Mais sans pouvoir, sans argent, la liberté est illusion !
   « Liberté qui s’acquiert », divers exemples sont donnés : Spartacus, les Jacqueries, les Juifs de l’ancienne Egypte !
   Il est rappelé l’article 23 des Droits de l’homme concernant : « Le travail, le droit au travail, la protection contre le chômage… » et « travail égal, salaire égal » rémunération suffisante pour vivre et faire vivre sa famille, (mais c’est le contraire qu’on voit).
   Des libertés, des droits…un droit est une décision prise par d’autres et les droits sont toujours ceux des dominants.. ; et voilà qu’arrive une proposition d’autant plus appropriée qu’elle est inattendue.
     « Un coup de vent et une société s’est écroulée » !
   On tente de revenir au thème : la liberté d’autrui, quand je me bats pour les autres, je me bats pour moi »
   Ainsi Sartre et Foucault ont-ils soutenu : un homme enfermé et je ne suis pas libre ! Pour revenir aux droits de l’homme, ils représentent un idéal à atteindre notamment par rapport aux problèmes contemporains du chômage, du libéralisme..) Les Etres ont les mêmes droits même si cela paraît utopique, « dans un monde sans profit et sans performance », c’est un bon repère pour un monde meilleur. On peut toujours dire que les Etres ont les mêmes droits, même si c’est utopique.
   Du reste en matière de philosophie sur le concret, toutes les expériences : syndicat, famille, recherche sont intéressantes. «  La liberté aspire comme la démocratie à la liberté », et des rapports de domination/soumission  comme dans « le monde des idées »  du reste.
     La liberté apparaît comme un état d’esprit, d’un pouvoir d’agir selon la conscience du bien et du mal…un terrain à conquérir selon les situations.
   Mais « où commence la liberté d’autrui ? »

  Et les choses terribles réalisées avec des bonnes intentions .Et la différence indiquée entre droits des hommes et Droits de l’homme.
   Le débat se complique, aussi revient-on à une définition de l’autre : une réalité signifiante, suffisante, paroles, visage, regard…un sens, un corps.
   On : serait indifférence ? Nous : serait amour ?
   Relation à autrui =  relation de respect.
    Il faut croire à l’utopie : « Je respecterai jusqu’au bout votre opinion que je crois une erreur ». Voltaire.
  
« Votre façon de voir peut convertir mon regard ».
   « Un virement d’être cher à Bachelard »
   Revenant au texte des Droits de l’Homme, on s’accorde à la considérer, « bourgeois » : « les droits sociaux sont aujourd’hui plus importants, la liberté augmente, devient plus complexe du fait de la recherche de l’épanouissement ». Cependant »une menace pour une personne est une menace pour moi »et «  chaque fois qu’on gagne pour soi, on gagne pour tout le groupe ». Finalement « la liberté est une notion insatiable » et « nous sommes des primates, des prisonniers libres », «  nous sommes insatiables de ce qu’on a la liberté ».

   Liberté ? Quelle liberté de choix ? Notamment à propos de la décision quand les choix sont comparables. Il nous faut lutter pour la responsabilité, même s’il y a « angoisse dans la servitude volontaire ».
    Pour reprendre les idées développées plus haut : «  le patron n’est pas plus libre.. » il est rappelé le slogan nazi, « le travail rend libre ».
   Il s’ensuit diverses propositions sur « la liberté de la philosophie » la «  liberté du philosophe »qui pourraient, du moins l’une d’entre elles, devenir le thème de la prochaine fois.

 Après délibération et vote ; nous nous retrouverons le 23 février 2000 au Café Marigny, débat retenu : « Liberté de philosopher ».

 

 

 

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Une réponse à La liberté d’autrui étend la mienne à l’infini (1)

  1. cafes-philo dit :

    C’est là le troisième café-philo de Chevilly-Larue
    on voit une légère évolution

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