L’égout
Tout l’égout sonde en la nature
Tous les goûts sont dans la nature
J’ai goûté ce mot
C’était un mot d’esprit
Esprit de vin, s’évapore !
J’ai goûté ce pot
C’était un pot commun
Un goût commun, partagé !
Ce que je goûte
Peu dégouter
Et sous la croute
On peut creuser
J’ai goûté à pleines dent
Tu as goûté du bout des lèvres
Il a goûté en fermant les yeux
Nous goûtons comme des gloutons
Vous goûtez à dégoûter !
Ils dégoûtent, goutte à goutte
Le goût est connaissance
Le goût est reconnaissance
Entre gens de goût
Lèvres pincées, nez pincé, cul serré
Mon Dieu ! quels béotiens !
Le canon du bon goût s’annonce sans appel
Il est définitif, et en toute harmonie
Codifié, orchestré, comme une symphonie
Ne sortez pas du cercle, ou je sors mon scalpel !
Goûtez l’alexandrin, vous aurez l’air poète
La beauté se doit grecque, soif de reconnaissance
Maudit soit moyen-âge, j’aime la Renaissance
Et le siècle suivant, je s’rai anachorète
Pour manger avec les doigts et roter à table
Personne pour me dire ce qui est condamnable
Ce qui est beau et bon, ce qui est juste et vrai
Et si jamais un jour je deviens à la mode
Pour picorer à l’œil ce serait bien commode
J’aurais l’air inspiré pour parler d’art abstrait.
Ecrit et lu par Florence Desvergnes
Lors du café-philo à L’Haÿ-les-Roses, le 18 novembre 2009.
Thème : Le goût, les goûts, une affaire de goût ! »
Voilà qui est à mon goût
Voilà de la poésie que « je goûte fort »