Matinée en provence

Depuis que nous sommes arrivés
Dans ce bien fier pays monsois,
Qui fatigué par les années
Nous a quand même ouvert les bras,

Nous  avons bien tout partagé
De la belle symphonie des sens,
Le bruit des cigales inspirées,
L’odeur des lavandes insolées.

Pour l’ouïe stridule la cigale
Les lavandes pour l’odorat.
Pour le goût d’innombrables plats,
Et pour la vie viennent les couleurs :

Le bleu d’abord évidemment
Il est bien d’azur sur la côte,
Un peu grisé le soir au ciel,
Et violacé sur les lavandes.

Marine parfois sur nos vêtements,
Turquoise aussi de temps en temps,
Moucheté de noir sur les poteries,
Et puis pétrole sur quelque étoffe.

Pour le rouge voici les tomates
Les carottes et leur orangé,
Les papiers des cadeaux qu’on froisse,
Et les piments assez discrets.

C’est la rose qui déjà se fane,
Le dos d’une coccinelle qui passe,
Les tuiles romanes des grands mas,
Le sang du chêne liège qu’on écorche,
Et le rouge baiser pour les fêtes.

Parlons du vert, il est partout.
Celui des chênes lièges ou verts,
Sessiles aussi avec leurs glands,
Quelques buissons de la garrigue,

Le céladon des céramiques,
Les serviettes de table en terrasse,
Le T-shirt de notre homme unique
Le buis qui rappelle les Rameaux.

Le blanc c’est celui du papier,
De la feuille sans cesse griffonnée,
De la tasse pour le café,
Du cumulus avant de percer.

C’est le yaourt du déjeuner,
Le savon que l’on fait mousser
La crème pour se tartiner,
Le soleil « Méditerranée ».

Les voiles du port de Saint-Tropez,
Les décapotables des friqués,
La vaisselle au creux de l’évier,
Les piérides qui viennent voleter.

Le jaune ne peut qu’être évoqué
Il est présent à volonté :
Les tournesols déjà fanés,
Les mimosas avant l’été.

Le beurre sur les crêpes ajouté,
Les fleurs de courgettes en beignets,
Le soleil maintenant doré,
Les bananes, les citrons, les blés,
Les œufs pour l’omelette soufflée.

Tout réveille les sens endormis
Par la pollution de Paris,
Qui est quelquefois si joli
Comme nous dit Prévert de la Terre…

Merci Arlette, merci Mimi,
Pour les heures partagées ici…

Ecrit et lu par Danielle Vautrin
lors du 13ème printemps des potes à L’Haÿ-les-Roses
Thème national: « D’infinis paysages »

 

 

 

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