Peut-on vivre sans religion ?

Restituion du débat du café-philo de Chevilly-Larue. Le 10 décembre 2013

La création d'Adam. Michel-Ange. Chapelle sixtine. Rome

Animateurs : Edith Perstunski-Deléage, philosophe. Guy Pannetier. Gunter Gorhan, juriste.
Introduction : Edith Perstunski-Deléage.
Modératrice : Michèle Lalanne.

Introduction : Je pars du fait que le mot religion a une double racine.  Etymologiquement : « religare », qui signifie relier, et « relegere », qui signifie relire. Cette double racine latine donne à penser que toute religion a une double fonction et que la réponse qu’on donne à cette question dépend du sens donné au mot, et donc à la chose.
Si l’on entend par religion ce que le sociologue Emile Durkheim définit dans son livre Les formes élémentaires de la vie religieuse [1912] comme un système solidaire de croyances et de pratiques relatives à des choses sacrées, qui unissent en une même communauté morale tous ceux qui y adhèrent. Alors, comme l’écrit Henri Bergson dans Les deux sources de la morale et de la religion [1932], la religion est dynamique. La religion est ce qui relie les individus entre eux, parce qu’ils se relient, chacun, à quelque chose qui les transcende. Cet usage du terme met l’accent sur la dimension de la foi dans la religion et c’est en ce sens aussi qu’on parle de l’esprit religieux : c’est là ce qui me relie à du divin, à ce qui est sacré pour moi et me dynamise, donc me stimule à vivre. C’est ce que Jean-Paul Sartre argumente dans L’existentialisme est un humanisme [1946]. L’absurdité de mon existence me donne « La nausée »  (selon le titre du premier roman de Sartre), le dégoût de vivre ; mais lorsque j’ai un idéal vers lequel je tends, cela donne un sens (une signification et une direction)  à mon existence. On retrouve ici la démarche de Pascal : il faut parier selon lui que Dieu existe, c’est de l’ordre du pari.
Pour dépasser le spleen, est nécessaire l’engagement pour quelque chose qui me transcende. Ernst Bloch, analysant les différentes formes d’utopies, considère qu’elles relèvent du « Principe Espérance » (titre de son ouvrage). Le désir d’une vie meilleure ne concerne pas que le domaine politique. La volonté de s’embarquer vers un monde idéal s’étend à différentes espèces d’anticipation culturelle : les arts symbolisent ce désir. Comme l’a écrit Paul Klee, la peinture ne représente pas le visible ; elle rend visible un autre réel. Ainsi, les impressionnistes montrent les couleurs du réel et les peintres abstraits montrent les figures et les formes du réel. Il faut trier les énergies ou les forces du réel. Picasso peint les différentes faces du réel.   Quant aux  religions,  elles métaphorisent ce désir et aussi cette volonté de croire à l’’Eden, au Paradis, au règne bienveillant de la Providence divine, à l’ordre moral de l’Univers, à la justice divine, à l’immortalité de l’âme  et encore d’autres expressions.
C’est en ce sens que je lis Freud, qui nous enseigne dans L’avenir d’une illusion que cet esprit religieux renvoie à des désirs profonds. Je cite : « Les idées religieuses réalisent les souhaits les plus anciens, les plus forts, et les plus pressants de l’humanité. » Pour lui, toute enfance est fragile et rêve d’une grande puissance protectrice et bienveillante. Et puis, comme le principe de réalité me fait sublimer l’Eros, la pulsion de vie et refouler la pulsion de mort, le Thanatos, je désire des satisfactions avec le tout autre, je désire l’harmonie avec moi-même, et l’harmonie avec les autres, j’ai besoin de croire que l’Eden, le paradis, c’est possible d’y tendre. En cela, croire en la Justice divine comme but de l’histoire peut stimuler et dynamiser l’individu.
C’est d’ailleurs peut-être là une donnée de notre nature humaine, comme le souligne Kant, qui fait remarquer  que les êtres humains ne se contentent pas de savoir, d’autant plus qu’ils sont conscients que leur savoir est limité, mais qu’ils ont besoin de croire, de croire en quelque chose qui les dépasse et qu’alors ils s’engagent à vouloir. Mieux, explique-t-il, la raison me fait connaître les phénomènes (ce qui nous apparaît de la réalité), mais elle veut plus, elle veut penser (et il distingue connaître et penser) ce qu’elle ne peut connaître, les noumènes (la totalité des phénomènes, le Tout), et la cause des phénomènes, l’unité des phénomènes.
Le désir d’harmonie et l’exigence de penser le Tout seraient donc les conditions de l’esprit religieux.
Pour Sartre, le philosophe existentialiste athée, la croyance religieuse relève d’une volonté consciente : croire, c’est savoir qu’on croit et c’est se tenir à cette décision. Sartre argumente ainsi : Lorsque je dis : « je crois que Pierre a de l’amitié pour moi », je le crois, c’est à dire que je décide d’y croire et de me tenir à cette décision. Il en va de même pour la croyance religieuse ; c’est ce qui s’exprime dans la formule «  Mon Dieu, je crois en vous. »
Je ne crois pas que ce qui me transcende existe,  je crois en la possibilité de vouloir que cela existe. Cela n’exclut pas que toute religion me fait  peur et que je pense qu’une vie athée est plus stimulante qu’une vie dominée par le culte. Ici encore une distinction : athée (a-thée) signifie sans dieu, sans divinité à cultiver, sans religion,  cette fois au sens de « relegere » qui signifie relire. Le culte religieux consiste à relire sans cesse les textes sacrés,  à  répéter les dogmes. La pratique religieuse est dogmatique, voire fanatique (liée au temple – « fanum » en latin). La vie athée ne se préoccupe pas du temple -quel qu’il soit – ; elle se déroule de manière profane (pro-fane), en dehors et devant le temple. Elle n’est pas cléricale ; en grec, « kléroî » signifie les clercs, c’est à dire les intermédiaires entre les humains et les dieux. Ceci non pas pour dire que l’étymologie explique tout, mais parce que, ici, les mots et leur étymologie éclairent, selon moi, les idées que nous pouvons avoir. Le dogmatisme et le fanatisme  sont potentiellement inclus dans tout comportement de culte religieux et toute pratique cléricale. En ce sens, les religions (quelles qu’elles soient : monothéistes, polythéistes, religion politique, religion de la science ou religion de telle ou telle philosophie) me font peur, et je pense qu’il faut, sans cesse, être vigilant.
Pour moi, on peut vivre avec foi en un idéal : tendre vers un idéal, chercher les moyens de sa réalisation sans « tomber » (car c’est une chute) dans le dogmatisme qui exclut l’autre, celui qui croit différemment, voire dans le fanatisme qui tue l’autre, celui qui croit différemment. On peut et on doit vivre sans dogme et sans culte,  mais il est nécessaire pour exister d’avoir une croyance en quelque chose qui nous transcende.

Débat : A cette question : « Peut-on vivre sans religion ? », ce qui est d’ordre existentiel pour certains, je peux peut-être vous rassurer, en vous disant : « Yes, we can ! »  On peut vivre sans religion et sans angoisse existentielle, mais je ne m’exprime qu’à partir de ma seule expérience de vie, je ne peux pas répondre pour vous autres.
Il est des domaines, comme la religion, où on ne peut pas parler au nom de tous, sinon c’est leur refuser leur différence, c’est une forme d’absolutisme. On ne peut pas prêter aux autres des idées qui ne sont pas les leurs, ou alors il y a là, sous-jacent, une forme d’intolérance ; c’est refuser de croire que l’autre puisse ne pas croire, qu’il puisse vivre sans dieu. Nul ne doit être otage de la croyance ou de l’incroyance de l’autre. De celui qui croit à celui qui ne croit pas, il y en aurait un qui aurait des œillères; je n’intègre pas cette vision.
En exprimant mon opinion, en disant : « oui, on peut vivre sans religion », en disant que je suis athée, je ne m’affronte pas en cela à celui, à celle qui croit. Je ne suis pas en train de dire que celui qui ne pense pas comme moi serait dans l’erreur. Être athée n’est pas être antireligieux. Parle-t-on, concernant ceux qui sont religieux, « d’anti-athées » ? Donc, on peut vivre sans religion, mais on ne peut pas vivre en bonne intelligence sans respect des idées d’autrui.
Une enquête publiée dans Philosophie magazine N° 72 de septembre 2013 fait état d’un sondage de l’institut américain Gallup. Elle révèle « la montée en puissance de l’incroyance ».
Entre 2005 et cette année (2013), « globalement, la religiosité a perdu neuf points et l’athéisme en a gagné trois » et ceci même aux Etats-Unis. La crise de foi, dit toujours cet article, touche particulièrement les jeunes : 32 % se déclarent sans religion, contre 15 % des plus de cinquante ans. Ce même sondage montre que parmi ceux qui se disent religieux, 34 % se situent dans des catégories aisées ou très aisées, alors que 66 %  sont dans la catégorie des revenus les plus bas.  En regard de ce sondage, l’expression « Le 21ème siècle sera religieux ou ne sera pas. », cette antienne tant de fois ressassée [attribuée à André Malraux, qui a toujours nié en être l’auteur], s’avère être une de ces phrases en l’air, que reprend la « vox populi », sans plus.
Chez l’individu, le besoin de religion, existe ou n’existe pas. Il n’y a rien de plus facile, rien de plus évident que de croire à ce que l’on veut croire et cela peut même amener à la révélation, surtout si la pièce est surchauffée comme pour Descartes (mais là c’est un tout autre débat). Alors, donner son opinion : « on peut vivre sans religion », est intéressant et nécessite qu’on argumente un peu et qu’au-delà de son opinion, on dise pourquoi on pense ce que l’on pense.

G Mon philosophe préféré se trouve être un créateur de religion, c’est Auguste Comte. C’est quelqu’un qu’on peut nommer athée (même si lui ne se reconnaissait pas dans ce terme) et qui considérait que le théisme, la croyance, l’explication des phénomènes par des divinités, sont des choses qui ont vocation à disparaître.
A la fin de sa vie, quand même, il éprouve le besoin de fonder une religion ; il pense que l’humanité ne peut pas se passer de religion et qu’il y aura une nouvelle forme de religion qui sera non-déiste. A l’époque, c’est complètement scandaleux ; on dit qu’il est devenu fou, mais, néanmoins, il aura quelques disciples du type religieux. Il y a encore un temple de la religion de l’Humanité à Paris dans le Marais (4ème arrondissement) ; il y en a eu beaucoup en Angleterre, mais ils ont disparu, tandis qu’il y en a encore au Brésil.
Cette idée est quelque chose qui a plus ou moins disparu au fil des générations, mais qui a été remplacé par des choses un peu équivalentes qui se sont appelées, par exemple, Ethical Society, ou par les nouveaux mouvements humanistes qui continuent à se réclamer de la religion. Les Humanistes aux Etats-Unis sont ouvertement athées, mais ils ont le statut de religion et les mêmes avantages fiscaux.
Un phénomène qui est très connu, mais qui est extrêmement intéressant, c’est qu’à l’intérieur même des religions, à l’origine déistes, il y a des mouvements vers ce non-théisme. A Paris, il y a le mouvement des Unitariens. Chez eux, depuis les années 1960, il n’est plus obligatoire d’être monothéiste ou même théiste (même s’ils se rattachent au protestantisme) ; ils acceptent absolument tout le monde dans leur religion. Il y a aussi des juifs aux Etats-Unis avec des synagogues non-théistes, comme Jewish ethics.
Plus récemment [en 1999], au sein du protestantisme, ou plus précisément de l’anglicanisme américain, l’épiscopalisme, un évêque [John Shelby Spong] a écrit un livre qui a été un best-seller : Why Christianity must change or die (= Pourquoi la Chrétienté doit changer ou mourir). C’est un plaidoyer, une thèse qui dit que si le christianisme doit vouloir continuer à expliquer le monde par des interventions divines, il court à sa perte, parce que la mentalité moderne ne peut plus accepter ces simplifications, comme : « Si mon enfant tombe malade, je vais penser que c’est parce que j’ai commis un péché, etc. » Ou : « S’il y a une guerre, je vais penser que c’est Dieu qui instrumentalisme les Nations pour qu’elles se fassent la guerre .» Donc, cet auteur dit que c’est une question de vie ou de mort pour la religion chrétienne : il faut qu’elle devienne non-théiste.
Par ailleurs, en Hollande, il y a un pasteur protestant, Klaas Hendrikse, qui s’est déclaré athée auprès de ses paroissiens et les gens viennent de très loin pour assister à son office. Il a écrit [en 2007] un livre : Croire en un Dieu qui n’existe pas.
Dernier épisode de cette série, cette fois du côté des athées, il y a un philosophe très connu, Alain de Botton, qui vient d’écrire [en 2012] Religion for atheists, traduit en français par Petit guide des religions à l’usage des mécréants. Il reprend l’idée d’Auguste Comte : une religion pour les athées. Il a même un projet de cathédrale pour les athées, pour lequel il recherche le financement. Il appelle son mouvement « Atheism 2.0 ».
Donc, on constate qu’on peut très bien être athée et vouloir avoir une religion. Il y a pas mal d’athées qui ne sont pas très à l’aise, ne serait-ce que le jour où ils veulent avoir une cérémonie pour un enterrement d’un des leurs ou pour se marier. En outre, il faut se méfier d’un point de vue trop européen.

Statue D'Auguste Comte. Place de la Sorbonne. Paris

Statue D'Auguste Comte. Place de la Sorbonne. Paris

G Je reviens sur l’expression de Marx : « La religion est l’opium du peuple »*. Cette phrase a fait le tour du monde  et a traversé l’histoire, mais je crois qu’elle a été mal interprétée, et avec un peu de méchanceté, parce qu’on considérait que cette phrase était péjorative, voire même une injure pour la religion. Mais c’est tout à fait le contraire, parce qu’il faut voir qu’à l’époque où elle a été exprimée, dans le milieu du 19ème siècle, le seul remède contre le mal, contre la douleur, ce qui pouvait soulager, c’était l’opium. Et donc, la religion était une façon de soulager la misère. Chez Marx, il ne faut pas voir la religion d’une façon unilatérale. La religion est d’abord l’expression d’une misère réelle devant l’irrationalité de ce monde, comme l’évoque Sartre, un moyen de surmonter la situation ; les gens devaient croire à un monde meilleur ; donc, elle est aussi lutte contre la misère.
* [: Cette phrase est tirée de l’ouvrage de Marx Contribution à la critique de la philosophie du droit de Hegel (1844). La citation complète est : « La religion est le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans cœur, comme elle est l’esprit des sociétés d’où l’esprit est exclu. Elle est l’opium du peuple. »]
Ensuite, pour être une religion à 100 %, il faut toujours de la divinité, du surnaturel ; cela semble le premier point. On entend que la divinité n’est pas absolument nécessaire pour avoir une religion et que les sociétés peuvent se passer de cette croyance en un dieu, un Être supérieur ; c’est ce que nous retrouvons en Extrême-Orient, parfois. Ces sont les philosophies qui aident à vivre dans ce monde terrestre, ici et maintenant.

G Des religions sans dieu, des cathédrales pour athées, je trouve cela drôle, mais je m’en méfie un peu. Si on ne croit pas, quel besoin de se réunir pour cela. Par contre, je ne m’aviserai jamais d’essayer d’ôter la foi de quelqu’un. Parce que c’est une béquille, c’est une bouée de sauvetage, c’est quelque chose qui aide à vivre, à supporter certaines choses : la mort d’un proche, d’un enfant. Cela peut aider à vivre, il y a des personnes qui en ont besoin, et je me battrai s’il le fallait, pour qu’elles continuent à pouvoir pratiquer et croire dans leur religion.

G Regardant vers l’Histoire, il semble que les peuples ont difficilement pu vivre sans religion. Depuis les pharaons, Clovis, les rois de France, tous les pouvoirs absolus, jusqu’aux dictateurs parfois, se sont appuyés sur la religion. On entend parfois l’expression: qu’elle fut un instrument de domination des peuples.
C’est d’une certaine façon ce qu’exprimait la théologienne Georgia Harkness en 1957 dans un ouvrage célèbre en ce temps : Les sources de la morale occidentale. Elle écrit (page 37) : « La religion a pris naissance de la crainte, de la curiosité, de la terreur, mais aussi d’une nécessité morale… Un esprit ignorant n’aurait pas été à même de distinguer entre les ordres édictés par le groupe social et les ordres édictés par des forces invisibles… Soutenir cependant, comme certains, que le fait d’imputer des édits humains à l’autorité divine a été une forme de l’impuissance  des gouvernants à asseoir leur propre pouvoir  .. »
Les religions ont permis de créer du lien moral et social. Parfois, elles sont devenues religion d’Etat. Ainsi, les rois ont-ils conforté leur autorité, en se réclamant « élu de Dieu », souverain « de droit divin », ce qui leur donnait une légitimité transcendante. Cette alliance de deux pouvoirs, temporel et intemporel, pouvait participer à la cohésion sociale. Cette nécessité de religion est si manifeste, que nous rencontrons un exemple significatif en France. Lors de la Révolution française, les révolutionnaires ont voulu éradiquer la religion, puis, très vite, ils ont pris conscience que le peuple avoir besoin que s’exerce sur lui un pouvoir autre que temporel, que les hommes avaient besoin d’une sorte de religion, quelle qu’en soit la forme, quelque chose qui les relie entre-eux, suivant l’une de deux étymologies du mot religion. Nous avons vu arriver, en ces temps de la Révolution, une déité laïque (si l’on peut dire) : c’est la déesse Egalité, puis un culte de la Raison initié par des athées, puis le culte de l’Être suprême initié par des déistes.
Les individus ont eu aussi besoin d’une religion, d’un cérémonial et d’un rite pour donner un côté solennel aux diverses célébrations de leur vie : la naissance, le mariage, la mort… L’homme est un animal rituel. Par exemple, dans un lieu où nous rencontrons nombre d’athées, passée la porte d’une loge maçonnique, nous trouvons tant de rites, tant de symboles qu’on pourrait se croire en religion.
On prête aux philosophes des Lumières d’avoir voulu s’opposer à la religion. En fait, ils se sont surtout opposés à un clergé intolérant, qui voulait gouverner les esprits. Si l’enseignement des Lumières est pour beaucoup dans le recul de la religion dans le monde occidental, nous voyons que c’est aussi l’avancée des sciences et les promesses de la science, l’éducation laïque et pour tous, que c’est l’idée de démocratie, l’aptitude des peuples à la démocratie, qui change la relation aux religions.

G Encore un regard sur l’histoire : A la fin du 16èm siècle, un moine philosophe italien [Giordano Bruno, né en 1548] soutient que ce n’est pas le soleil qui tourne autour de la Terre, que l’univers est infini et qu’il est peuplé d’une infinité d’astres ; il est condamné comme hérétique par l’Eglise et est brûlé vif en place publique à Rome [le 17 février 1600]. Au 18èm siècle, un jeune homme refuse de se décoiffer au passage d’une procession. On le condamne, le supplicie et l’exécute. Il était même prévu de lui arracher la langue lors de son supplice, pour qu’il ne blasphème pas. [Il s’agit du chevalier de La Barre, né en 1745, qui, outre son refus susdit de se découvrir et de s’agenouiller au passage d’une procession, est accusé aussi, de s’être livré, en 1765, à Abbeville, à des chansons impies et à des actes de profanations (entaille d’un crucifix et dépôt d’immondices sur une représentation du Christ). Il est arrêté, emprisonné, condamné comme « impie, blasphémateur et sacrilège exécrable » et finalement supplicié et décapité à Abbeville le 1er juillet 1766 ; on a renoncé à lui arracher la langue.]
Au 20ème siècle, je suis juive, et des hommes, bons catholiques, trouvent un chandelier à sept branches dans ma maison, et toute ma famille est tuée.
Au 21ème siècle, je suis une adolescente, je vis dans un pays arabe, on me met une burqa, même si je ne crois pas en un dieu, et je suis là dans mon linceul pour toute ma vie.
Les religions n’ont pas tellement fait de bien. C’est au nom de la religion qu’on est parti avec la croix et la bannière tuer des indiens d’Amérique centrale et du Sud, qu’on a exterminé des milliers d’individus, qu’on leur a volé leur or, qu’on a détruit des cultures millénaires.
Les religions ont détruit la plupart des cultures. Quand les musulmans arrivaient dans les pays du Maghreb, la première chose était d’imposer leur religion, leur loi religieuse…

G Dans son livre Petite philosophie à l’usage des non-philosophes [1999], Albert Jacquard nous dit : « Que pensez-vous de la position d’Auguste Comte qui, athée de conviction, croit la religion nécessaire pour intégrer l’individu à la société ? On  peut comme Auguste Comte, donner à la religion son origine, « religare » et y voir un moyen de relier les hommes […] il est bon de relier les hommes, mais à condition de ne pas les relier en groupes antagonistes… »

G Aujourd’hui, la philosophie la plus intéressante est celle qui, contrairement au Moyen-âge où elle était la servante de la religion, fait de la religion la servante de la philosophie. Jürgen Habermas, par exemple, qui est athée et marxisant, disait : « La religion a des ressources sémantiques », c’est-à-dire des ressources de sens que la philosophie n’a pas encore atteintes. Alain Badiou, qui lui aussi est athée et marxiste, écrit à Saint-Paul. Ses amis lui disent : « Mais, tu es religieux ? » – «  Pas du tout, dit-il ; simplement, la religion est dans chaque échange philosophique profond. Je pense que chacun, s’il est un être humain, a une valeur plus importante que son être physique, c’est-à-dire quelque chose qui dépasse l’autoconservation. Ce qui m’intéresse, c’est : quelle valeur fondamentale pour l’Être ? Ça peut être la science, ou Marx, ou quelque chose qui fait qu’on se lève le matin. » On en revient toujours au lien. « Qu’est-ce qui fait d’un tas, un tout ? », dit Régis Debray. « Ça peut être : Liberté – Egalité – Fraternité, une Trinité ! »
Celui qui n’est pas que dans l’autoconservation, est dans le désir et, suivant l’origine de ce mot [dérivé du mot latin « sidus, sideris » : l’étoile], dans le besoin d’une étoile qui nous oriente, et est dans la religion.
Je pense que la philosophie doit récupérer la religion ; de là, à chacun sa religion, son orientation de vie. Si on n’a plus d’étoile, on ne se lève plus, on reste au lit, et on n’a même plus envie de sourire, parce qu’on est « désespéré ».

G (Témoignage) Si je n’avais pas cette croyance, cette foi, je crois que, le matin, ce n’est pas le café, ce n’est pas le chocolat qui me sortirait de mon lit ! Et là, je dis, merci à la vie ! Le soir, je dis merci d’être dans un lit, car j’ai un toit, alors que d’autres sont dehors et ont froid. Pour moi, la religion, c’est l’espoir. S’il n’y avait pas la religion, je me demanderais : à quoi ça sert de vivre ? Donc, il y a l’utilité aussi.
Dans ma religion, j’ai été marquée depuis l’enfance, comme on marque le bétail. Toute petite, je n’ai vu que cela dans ma famille. Si, chez nous, il n’y avait pas quelques enfants devenant curés ou bonnes sœurs, il y avait quelque chose d’anormal ! Donc, quand vous avez vos frères au séminaire et que vous sortez d’institution à dix-huit ans, vous ne savez rien de la vie.
Ma vie a été de passer dans les églises et j’ai toujours demandé : « Mon Dieu, faites que j’aie un bon mari, faites que … » En fait, c’était toujours pour moi. Depuis, la foi, je l’ai perdue, puis elle est revenue. Quand je ferme les yeux et que je vois toute ma fratrie, « la sainte famille », eux qui sont sur la berge d’en face, je les envie.
Je me suis frottée à des gens qui m’ont dit : « Tu es une utopiste, tu es une rêveuse. » Alors, je me suis sentie obligée de mettre mes deux pieds sur terre, mais souvent, je me disais qu’il me manque quelque chose. J’étais comme si on m’avait javélisée, comme si on m’avait vidée sans rien remettre à la place. Alors ! Je me suis dit : « Remplissez-moi ou je meurs ! » Peu à peu, des choses comme un arbre en fleurs au printemps me paraissait venir de Dieu ; ces fleurs, cette beauté, tout était transcendé ! Une lumière comme ça, cela ne peut venir que de Dieu. Finalement, je vois que la religion peut apporter bien des belles choses et c’est meilleur que les meilleurs chocolats pralinés.
Il y a comme cela des gens qui ont une lumière intérieure ; près d’eux, vous n’avez plus peur. Combien de fois, quand je vais aujourd’hui dans des endroits « pas très catholiques », il y a cette petite voix qui me dit : « N’aies pas peur » et aussitôt me viennent l’énergie et l’audace.

G Selon Albert Jacquard, susdit : « Toutes les religions font face à l’insondable mystère de la mort. » L’angoisse de la mort consiste pour les religions de donner de l’espoir. Les dieux ne sont que la pure imagination des hommes ; ils sont une réponse face aux évènements du monde qui nous entourent. Je dis la chose suivante : chacun doit chercher sa vérité et la trouver ailleurs que dans les opinions émises comme certitudes.

G Nous avons entendu [dans l’avant-dernière intervention] une très belle profession de foi, une belle et « pure » démonstration du besoin de croire.
Revenant à la phrase de Marx : « La religion est l’opium du peuple. », nous avons en écho les expressions de Freud définissant la religion comme « illusion », d’où le titre de son œuvre L’avenir d’une illusion. Nous y trouvons entre autres : « La religion est la névrose universelle de l’humanité. » La religion, comme « névrose obsessionnelle », devrait  protéger des autres névroses. Pour lui, la religion découle « du besoin de père, du père sublimé », du « désemparement infantile ». Il parle de la religion en tant qu’« idée délirante ». Il met aussi la religion en parallèle avec les narcotiques.
Sartre, autre auteur déjà cité, écrit dans L’existentialisme est un humanisme : La religion, c’est « l’échappatoire de ceux qui sont trop lâches pour se reconnaître responsables de leurs propres destinées. »
En cherchant un peu, on trouve toutes les argumentions désirées chez les auteurs.

G Revenant encore sur la phrase de Marx tirée de sa Contribution à la critique de la philosophie du droit de Hegel (1844) : « La religion est l’opium du peuple », effectivement, la religion endort, fait rêver ceux qui sont dans la détresse, au lieu de les libérer. Marx parle d’une société sans esprit, où la religion est « Le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans cœur, l’esprit de conditions sociales d’où l’esprit est exclu. » Il ajoutent: « La religion n’est que le soleil illusoire, qui gravite autour de l’homme tant que l’homme ne gravite pas autour de lui-même. » Autrement dit, vivre sans religion, c’est vivre et être aliéné. La religion exprime l’exploitation et l’oppression dont les images étouffent et qu’il faut abolir. Elle appelle directement à la transformation du monde dans lequel nous sommes. C’est cela la lumière de la religion ; elle donne l’espoir que la transformation du monde est possible.

G Cette analyse de Marx sur la religion reste très actuelle 170 ans après, parce que nous avons conscience aujourd’hui qu’à des catastrophes économiques et sociales possibles, s’ajoute celle de la catastrophe écologique probable (selon l’expression du philosophe contemporain Jean-Pierre Dupuy).
Dans la ligne de ce qu’on a entendu, Michel Serres, lui, nous invite à considérer  que celui qui n’a pas de religion ne doit pas se dire athée ou mécréant, mais «  »négligent ». Il explicite ainsi son propos : Dans les temples d’Egypte, de Grèce ou de Palestine, les ancêtres s’inquiétaient des astres, des forces naturelles, du temps, c’est à dire du monde. Aujourd’hui, les modernes négligent le lien qui nous rattache au monde. C’est pourquoi, il propose d’ajouter au contrat social qui relie les humains entre eux pour vivre ensemble,  un « Contrat naturel », qui relie les humains au monde pour vivre sur Terre. Ajoutez, écrit-il, à la loi « aimez-vous les uns les autres », une deuxième loi « aimez le monde ». Ces deux lois ne sont pas celles d’une religion de la Nature (qui, comme toutes les religions cultuelles, a ses dérives dogmatiques et fanatiques). Il nous conseille pour bien vivre, non pas d’obéir aux lois d’une religion de la Nature, mais de vouloir nous donner les règles d’une religion diligente du monde, c’est-à-dire  non négligente du monde, une religion qui considère que la spoliation de la Terre ne relève pas d’un mauvais calcul, d’une mauvaise gestion (qui peut être améliorée), mais qu’elle est le Mal absolu, une religion qui retrouve la proposition d’Aldo Léopold, l’ingénieur forestier fondateur de l’écologisme, dans son Almanach d’un comté des sables, qui propose d’élaborer une écosophie, une sagesse de la Terre, c’est-à-dire des règles pour vivre et ensemble et avec la Terre que nous habitons. C’est là une éthique que nous avons à inventer dans la période de mutation anthropologique que nous vivons.

G Le poème de Florence :

Scrupules

Je lis le monde à livre ouvert
Je disserte sur des scrupules
Je suis élu dans l’univers
En lien des âmes incrédules

De l’aube jusqu’au crépuscule
Scrupuleux comme un frère convers
Le front penché sur une virgule
Je lis le monde à livre ouvert

Ma conscience au diable vauvert
Je me confesse et je recule
L’absolution est le feu vert
Je disserte sur des scrupules

Pour trois gouttes minuscules
Sur mon front chaste et découvert
J’ai intégré le groupuscule
Je suis élu dans l’univers

Sur la scène je mets le couvert
Le pain, le vin, je manipule
On me hisse sur mon calvaire
Je lis le monde à livre ouvert

Avec le petit véhicule
J’ai pris le chemin à l’envers
Et les tentations se bousculent
Aux pieds d’un pommier toujours vert
Je lis le monde

G Dans L’esprit de l’athéisme, André Comte-Sponville en appelle à une spiritualité sans dieu. Cela touche le nerf de la question d’aujourd’hui : Peut-on vivre dans une société sans dieu ? Il ajoute que face à une certaine forme de défaitisme, cette stupidité actuelle, il en appelle à l’esprit ouvert qui consiste à considérer la relativité absolue des choses, où tout est égal, où tout est indifférent. Cela, c’est l’égoïsme.
Tout cela est lié au phénomène religion dans les traditions et les cultures. Donc, André Comte-Sponville, confirme qu’on peut vivre avec bonheur, sans divinité, sans dieu, et il donne lui aussi des exemples dans les cultures orientales, qui sont plus humanistes que la religion catholique avec tout son passé…
Donc, il faut revenir au sens terrestre, au lien sans croyance surnaturelle ; c’est légitime et cela permet tout autant de distinguer le bien du mal.
On peut être dans la spiritualité sans un dieu et on peut quand même créer une communion  entre les personnes. Mais, une autre chose reste nécessaire, c’est la fidélité, fidélité à nos traditions, à nos engagements, à notre culture, conserver les racines pour l’arbre de l’humanité. Communion et fidélité, sont la base d’une spiritualité sans un dieu.

G On a mis en éclairage certitude et conviction, et, à côté de cela, il y a le fanatisme. Le fanatique ne peut croire que ce qu’il peut faire croire et, quand l’autre met en doute sa croyance, cela réveille son propre doute et il ne le supporte pas, parce qu’une certitude, sa certitude, c’est pour tuer son propre doute. Donc, il faut qu’il tue l’autre, parce que l’autre réveille en lui son propre doute. En fait, celui qui croit vraiment, il est tranquille et ne s’offusque pas que d’autres ne croient pas ou ne croient plus.

G Revenant à « négligent » et « diligent », ceci est dans un texte de saint Thomas d’Aquin, où le mot « négligent », de par sa traduction du latin, n’a pas le sens que nous lui donnons aujourd’hui.
Par ailleurs, dans les arguments qui sont donnés quant à la croyance et en dehors des « certitudes inoxydables », je retiens deux argumentations bien construites. La première est de Voltaire : « L’univers m’embarrasse, et je ne puis songer que cette horloge existe et n’ait point d’horloger. » [Ce distique est tiré de Les cabales (1772)]. La seconde est de l’écrivain et philosophe espagnol Miguel de Unamuno, qui, dans son œuvre Du sentiment tragique de la vie, dit que la foi et la croyance découlent d’une valeur affective et que, contre les valeurs affectives, la raison ne peut rien. Cette définition a, de plus, l’avantage de situer foi et raison. Ce philosophe déconstruit, là, cette idée cartésienne de la rationalité dans la foi.
Par ailleurs, pour moi, celui qui dit que la religion parfaite consiste à servir le Créateur avant la créature, tient un discours qui est très exactement celui des intégristes. C’est un obscurantisme dangereux. De même, dans l’Evangile de Mathieu, on peut lire [X, 37] : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que Moi n’est pas digne de Moi.  Celui qui aime son fils ou sa fille plus que Moi n’est pas digne de Moi. » Nous retrouvons cet aspect dangereux, où l’amour d’un dieu surpasse, doit surpasser l’amour des hommes, principe qui pour moi est à combattre. Dans la Bible aussi, on peut trouver ce qu’on cherche comme argument, tout et son contraire.

G « Si Dieu existe qu’il le prouve, et s’il n’existe pas, qu’il ait le courage de l’avouer.» (Pierre Dac, dans L’os à moelle)

G On est assez ignorant des religions, même du Christianisme, comme de l’Islam. Ce dernier a été parfois plus tolérant. Lorsque les juifs furent chassés d’Espagne, beaucoup se sont réfugiés dans des pays arabes.
Les religions ont permis de conserver des langues. Par exemple, il existe encore des communautés qui parlent la langue de l’époque du Christ, l’araméen. C’est aussi le cas d’une  secte dont le prophète est saint Jean Baptiste, les Mandéens, qui ont leur propre évangile. On peut parler aussi des Samaritains, cette  branche du Judaïsme.
En dernier lieu, je vous signale qu’il existe un endroit à Paris, où l’on peut étudier l’histoire des religions, c’est l’Institut  européen en sciences des religions.
[C’est une composante de l’Ecole pratique des hautes études. Il a été créé en 2002 à la suite des recommandations du  rapport de Régis Debray sur l’enseignement du fait religieux dans l’école laïque.]

G (Témoignage) La religion m’a pourri mon enfance. J’ai appris le catéchisme et j’ai appris que je vivais dans le péché perpétuel, un péché capital, celui de la gourmandise. J’étais une enfant ; cela m’a perturbée. Mon père, mécréant, non baptisé, bon père, brave homme, homme si gentil, devait après sa mort errer indéfiniment dans les limbes : comment accepter cela !
Je ne comprends pas qu’on torture les enfants avec ces histoires de religion.
J’ai travaillé avec deux aumôniers. L’un me disait que Jésus était un juge plus juste que les autres ; l’autre me disait que c’était une idée d’un groupe d’hommes qui a créé un individu porteur du message.
Alors, quant à étudier les religions, et quand je pense aux indiens que la religion a massacrés, quand je pense aux douleurs que j’ai aujourd’hui et à tous les médicaments naturels qu’avaient ces indiens, je voudrais plutôt qu’on étudie cette pharmacologie des indiens.

G Dans la pièce de théâtre d’Yves Cusset Pardon, Platon, alias La philosophie enseignée à ma chouette, une jeune femme qui dialogue avec Dieu lui reproche de ne pas vouloir exister. Et Dieu de répondre :
– Dieu – Il ne faut pas t’en prendre à moi si tu n’as pas assez reçu d’amour, hein ! Tu es grande maintenant, tu n’as plus besoin d’avoir un papa, et de plus, de croire qu’il est invincible, de croire qu’il est immortel. Relis Freud, bordel !
– La jeune file-  Soit tu existes, soit tu n’existes pas !
– Dieu – Ça, c’est votre logique. En vérité, j’inexiste ! Voilà, c’est dit, c’est ma manière d’être,
J’ I N E X I S T E !  C’est à dire que j’ai un gros potentiel d’existence, n’est-ce pas ? En fait : je suis possible !

G Pour clore ce débat, voici les estimations 2013 sur les appartenances religieuses de la population mondiale par D. Barrett (source Wikipédia) :
Christianisme    (Catholiques, protestants, orthodoxes, anglicans…..)  2355 millions
Islam. (Chiites, sunnites…)………………………………………… ;………………..1635 millions
Athées et non-religieux  (A titre comparatif) ………………….……. …….      820 millions
Hindouisme………………………………………………………… ………………            982  millions
Bouddhisme……………………………………………………….. ………………………..   510 millions
Judaïsme…………………………………………………………… ………………..                15 millions
On doit toutefois signaler que ces estimations restent assez évaluatives. Comment peut-on recenser les athées dans des pays comme l’Afghanistan, le Pakistan… ?

Livres :

Les formes élémentaires de la vie religieuse. Emile Durkheim. PUF.  1912.
La religion dans la démocratie. Le parcours de la laïcité. Marcel Gauchet. Folio Essais. 2001.
Les deux sources de la morale et de la religion. Henri Bergson. PUF. 1932.
Le principe espérance. Ernst Bloch. 1954, 1959. Gallimard. 1976, 1992, 1991.
Les sources de la morale occidentale. Georgia Harkness. Payot. 1957.
Why Christianity must change or die. A bishop speaks to believers in exile. John Shelby Spong. HarperOne. 1999. [Non traduit en français.]
Croire en un dieu qui n’existe pas. Klaas Hendrikse. 2007. Editions, Labor et Fides. 2011.
Petit guide des religions à l’usage des mécréants. Alain de Botton. Flammarion. 2012.
Petite philosophie à l’usage des non-philosophes. Albert Jacquard. Le livre de poche. [1999],
Le sentiment tragique de la vie. Miguel de Unamuno. 1912. Folio essais. 1997.
Principes de la philosophie du droit. Hegel. 1820. Plusieurs traductions, dont : PUF. 1998.
Contribution à la critique de la philosophie du droit de Hegel. Karl Marx. 1844. Entremonde. Genève. 2010.
L’avenir d’une illusion. Freud. 1927. PUF. 1996
L’existentialisme est un humanisme. Jean-Paul Sartre. 1946. Folio essais. 1996.
Le contrat naturel. Michel Serres. Flammarion. 2009.
Almanach d’un comté des sables. Aldo Léopold. 1949. Flammarion. 2000.
L’esprit de l’athéisme. Introduction à une spiritualité sans Dieu. André Comte-Sponville. Albin Michel. 2006.

Théâtre :

Pardon, Platon. Alias : La philosophie enseignée à ma chouette. Pièce d’Yves Cusset, jouée par lui-même en duo avec Sarah Gabillon. 2013. (Pièce jouée dans divers théâtres.)

 

 

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3 réponses à Peut-on vivre sans religion ?

  1. LeChercheur dit :

    L’opium des peuples… oui, et l’athéisme alors?

    On peut appeler le 20e siècle, le siècle des génocides. Certains considèrent Karl Marx le père du génocide moderne. Dans les statistiques ci-dessous on peut remarquer que les chefs athées ont commis les plus grands génocides des cent dernières années.

    RELEVÉ DES GÉNOCIDES DES CENT DERNIÈRES ANNÉES

    Mao Ze Dong 63 millions de morts – Joseph Staline 60 millions de morts, Adolf Hitler 6 millions de morts – Hideki Tojo, 5 millions de morts – Pol Pot 2,5 millions de morts – Kim Il Sung 1,600,000 morts – Génocide arménien de 800 000 à 1,2 million de morts – Jean Kambanda 800,000 morts – Saddam Hussein 600,000 – Le « marxiste » Mengistu a fait 500,000 morts – Idi Amin Dada 300,000 morts – Ho Chi Minh 200,000 – Nicolae Ceaușescu 60,000 morts.

    Une nouvelle étude en France sur les jeunes radicalisés qui sont parti combattre démontre que 80% viennent d’un milieu athée. Seulement 10% ont un grands-parents immigré. À 91% l’internet est le mode de recrutement privilégié. Les méthodes de recrutements sont :

    Le modèle du «chevalier héroïque» qui fonctionne auprès des garçons, le départ au nom d’ «une cause humanitaire» prisé par les jeunes filles mineures, le «porteur d’eau» désignant ceux qui cherchent un leader, la référence au jeu vidéo de guerre «Call of duty» pour les jeunes gens qui souhaitent combattre, ou encore la quête de toute puissance attirant des personnes «sans limites». Le rapport pointe du doigt l’utilisation par les radicaux de l’univers des jeux vidéo. La violence virtuelle d’un jeu comme «Assassin’s Creed», pratiqué par un jeune sensible, peut favoriser «le départ pour une confrontation réelle», estiment les auteurs. Le Figaro.fr 18, Nov. 2014.

    Les valeurs ou l’absence de valeurs du milieu familial n’ont pas empêché l’attirance à la violence et au désir d’enlever la vie. À noter que ces jeunes athées mal orientés désiraient croire en quelque chose. Ils ont comblé un vide laissé par l’athéisme.

    Savez-vous que Freud n’a pas effectué les expériences qu’il a prétendues fait? Comment s’appelle ce genre d’individu? Un fraudeur.

  2. Kouassi dit :

    Je veux assez d info sur la religion

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