Demain: les robots?

Robot ASIMO. Image Wikipedia

Robot ASIMO. Image Wikipedia

Restitution du café-philo du 25 avril 2018 à Chevilly-Larue

Animateurs : Edith Perstunski-Deléage, philosophe. Guy Pannetier.
Modérateur : Hervé Donjon
Introduction : Serge Carbonnel.

Introduction : Si l’on adopte pour le mot robot la définition de 1936 « appareil capable d’agir de façon automatique pour une fonction donnée » (THIBAUDET, Réflex. litt., p. 378), il y a longtemps que nous côtoyons les robots.
Si l’on adopte la définition technique actuelle du dictionnaire académique : « Appareil effectuant, grâce à un système de commande automatique à base de micro-processeurs, une tâche précise pour laquelle il a été conçu dans le domaine industriel, scientifique ou domestique », alors le robot suit la croissance et l’évolution du monde industriel.
Le débat de ce soir serait donc plutôt : les robots, HIER, AUJOURD’HUI et DEMAIN !
Dans toutes les époques de son évolution l’Humanité n’a cessé de fabriquer des machines qui avaient pour but d’être plus efficaces que l’homme et de lui épargner fatigue et danger. Nous sommes d’emblée dans la machine qui agit de façon automatique à la réalisation d’un but en général, (machine élévatrice d’eau dans l’antiquité, clepsydre etc.)
Dans le dictionnaire du 18ème siècle de Diderot, d’Alembert ce mathématicien génial écrit deux articles : Automate et Androïde. L’automate c’est : «  machine qui porte en elle le principe de son mouvement ». L’androïde, c’est : « automate ayant figure humaine et qui, par le moyen de certains ressorts bien disposés, agit et fait d’autres fonctions extérieures semblables à celles de l’homme ». Il y est décrit un androïde fait à Paris en 1738, « le Flûteur automate de M. de Vaucanson, (aujourd’hui de l’Académie des sciences) en reproduit le rapport (de ce dernier)….. Et les conclusions faites après observations réelles » (sont) qu’il a fallu donner tous les vents différents, avec une vitesse que l’oreille a de la peine à suivre, donner des coups de langue à chaque note, jusque dans les doubles croches, parce que cet instrument n’est point agréable autrement…… » (Le Mécanisme du flûteur automate. Présenté à Messieurs de l’Académie Royale des sciences, par Monsieur M. de Vaucanson. 1738. BNF) L’automate surpasse en cela tous nos joueurs de tambourin : déjà au XVIIIème siècle on admet que l’androïde, pour la fonction qui lui est assignée, puisse faire mieux qu’un humain qui pourtant l’a conçu.
A cette époque, et en particulier à partir de l’essor des sociétés industrielles, le robot machine capable de réaliser des tâches humaines pour faire plus vite, parfois mieux et en plus grande quantité n’a cessé d’envahir notre quotidien.
Selon le professeur Jean-Paul Laumond dans sa leçon inaugurale (en 2017) au Collège de France, on s’accorde à dater la naissance de la robotique à l’introduction en 1961 du premier robot industriel sur les chaînes de montage de «Général Motors ». Il s’agit du robot Unimate issu d’un brevet déposé par George Devol et industrialisé par Joseph Engelberger, reconnu comme le père de la robotique.

Alors ! Quel rôle définir au robot ?
1° Dans un premier temps de cohabiter en collaborant avec l’homme.
On considérera cela comme un bien-être, comme une amélioration de la condition humaine parce que ce sont a priori les tâches les plus dures et harassantes qui sont confiées aux robots industriels.
2° Dans un second  temps en remplaçant celui-ci.
On considérera pendant un certain temps ce remplacement de l’homme par le robot comme un progrès, mais ceci tant que le développement industriel sera capable de proposer un autre travail aux hommes qui ont été remplacés par des robots et tant que le développement des services sera capable d’inventer une nouvelle économie.
Puis arrive une époque, dans un temps plus proche de chez nous, où les développements industriels et économiques subissent moins la croissance et même parfois une décroissance. Dans un cadre pareil, alors que le développement du robot industriel, lui, n’a cessé de grandir, cela provoque une crise du travail dont tous les pays du monde sont victimes ; Crise du travail qui se traduit bien sûr par le chômage, par la crise de son financement.

Aujourd’hui qu’en est-il ? Quel est l’état de la robotique ?
Je distinguerais trois groupes principaux :
a) La robotique industrielle qui elle, n’a cessé de s’accroître et a remplacé tous les métiers nécessitant des actes répétitifs et pénibles : chaînes de montage d’appareil ménagers, chaîne de montage de véhicules, robots de peinture en tout genre, etc…
b) La robotique logicielle : celle qui n’a pas la forme d’une machine, ni celle de l’androïde, mais qui est au cœur de nos ordinateurs par des algorithmes spécifiques remplaçant de nombreuses tâches fastidieuses, et permettant même de réaliser des tâches qu’il serait impossible de réaliser dans un temps humain. Il y a dans cette robotique logicielle du bon et du mauvais. Un logiciel de logistique est, par exemple, capable de remplacer des dizaines d’hommes et réaliser automatiquement une gestion sans faute des approvisionnements, des livraisons, réapprovisionnements, absolument calquée sur la réalité des ventes et permettant de travailler en flux tendu sans jamais avoir (ou rarement) de rupture.
Un logiciel de calcul scientifique permet, par exemple, de travailler sur le modèle standard de la physique, sur les relevés et les observations de la recherche cosmologique et astronomique, en réalisant les mêmes tâches qui seraient absolument impossible à l’homme dans un temps humain. Il en est de même pour le travail que l’on peut faire sur les modèles biologiques, et qui permettent de réaliser, en un temps machine, des recherches qui seraient insolubles en un temps humain.
c) Le troisième aspect est la robotique de type androïde qui, de plus en plus, se veut de réaliser des robots de type humain, et qui usent de toutes les avancées des travaux de l’Intelligence Artificielle. « En France le rêve va être relayé à la fin des années soixante-dix par Georges Giral au laboratoire d’analyse et d’architecture des systèmes (LAAS-CNRS) à Toulouse. Il y crée le groupe robotique et Intelligence Artificielle (RIA) et y conçoit en 1977 le robot mobile « Hilare », que l’on peut voir maintenant au Musée des Arts et Métiers. Il lance en parallèle le programme Automatisation et Robotique Avancée (ARA) qui sera coordonné par Philippe Coiffet ». https://lejournal.cnrs.fr/articles/voici-pyrene-le-nouveau-robot-humanoide
L’état de la robotique aujourd’hui est tel que cela remet en cause fondamentalement nos métiers, nos sociétés, leur organisation à côté d’aspects très positifs parfois. Je pense, par exemple, au développement des exosquelettes qui permettent déjà des choses merveilleuses et permettront sans doute un jour faire marcher et bouger des tétraplégiques.
Une part des hauts dirigeants des sociétés du monde numérique, d’Internet ou autre organisme militent idéologiquement, ou par intérêt financier, vers ce qui remplacerait le « panthéisme » par le « robothéisme ». Pour certains, l’Être humain ne serait qu’un robot fait d’algorithmes,  qu’une machine chimique.
Mais la réalité, c’est que des robots savent diagnostiquer parfois mieux que des spécialistes. Un patient a été sauvé d’un cancer (que les spécialistes ne voyaient pas), par un robot qui lui, l’a détecté sur les radios.
Aujourd’hui, autres exemples : le robot ASIMO, parle, court, joue au football, un robot est présentatrice de news sur une chaîne de télévision. Et nous voyons arriver : Pepper, « Le robot compagnon ».
Le Japon développe fortement les robots travailleurs ; un très grand dirigeant d’entreprise a d’ailleurs déclaré : « On aura besoin de têtes et pas de bras »

Qu’en sera-t-il demain ?
Toutes ces machines, tous ces robots androïdes seront-ils capables, et serons-nous capables   de mesurer la distance qu’il y a entre : faire et comprendre. Et serons-nous capables de mesurer et de prendre en mains les changements fondamentaux que cela va amener inéluctablement, puisque désormais, développement du robot et développement de l’IA sont liés à jamais.
Je me servirai du rapport de Cédric Villani sur l’Intelligence Artificielle et ses retombées pour résumer cette projection sur l’avenir.
Enseignement numéro 1 :« Il apparaît de plus en plus certain que l’IA va modifier la majorité des métiers et des organisations ….. Combien de personnes sont concernées dans leur travail au quotidien ? Potentiellement : tout le monde »
Ce n’est sans doute pas pour rien qu’un candidat à l’élection présidentielle en 2017 avait proposé un impôt sur la robotisation en entreprise.
Enseignement numéro 2 : Rares sont les professionnels qui passent entre les gouttes. On pense d’emblée aux « opérateurs d’assemblage, de manutention, ou d’encaissement. Mais ils s’appliquent aussi aux tâches de bureau, comme la gestion d’un planning, ou la relation client ».
« Des tâches considérées aujourd’hui comme très qualifiées pourraient être automatisées », rapporte l’étude France Stratégie, qui évoque notamment l’exemple de la conduite autonome. « La partition entre la machine non créative et l’humain créatif est de plus en plus remise en cause, ce qui rend difficile d’attribuer les domaines partagés, poursuit le second rapport. Aucun métier ne peut imaginer être à l’abri de modifications du fait de ces critères ».
Enseignement numéro 3 : La mutation pourrait être brutale y compris dans les transports, et progressive dans la banque.
France stratégie identifie deux scénarios opposés :
Le premier « dans la continuité de la transformation numérique » par «  des transformations progressives des tâches, des emplois, des compétences et des organisations, avec la possibilité d’accompagner les évolutions pour les travailleurs, ainsi que pour les usagers ».
Le second scénario : une transformation brutale, avec un « temps d’adaptation des entreprises…) très court » et, « de réelles difficultés ».
« La vitesse de transition dépendra en partie de la technologie, mais plus vraisemblablement d’une combinaison entre acceptation sociale et volonté politique », note le rapport.
Enseignement numéro 4 : Travailler avec une IA ne sera pas forcément une sinécure, et : « obéir aux ordres d’une Intelligence Artificielle, perdre le contrôle sur les processus, déléguer les décisions à la machine sont autant de modes de complémentarité qui (…) seront susceptibles de créer de la souffrance au travail »
La solution ? Une refonte de la législation concernant les conditions de travail, aujourd’hui « principalement adaptée aux modes de travail de l’ère industrielle »
Enseignement numéro 5 : Mal déployée, l’Intelligence Artificielle pourrait conduire à une explosion des inégalités.
Enseignement numéro 6 : On ne peut pas demander aux entreprises de mettre en place des garde-fous. Automatisation massive des emplois pouvant entraîner une explosion du chômage et des inégalités.
Bien sûr, les employeurs pourraient décider de ne pas déployer les solutions d’Intelligence Artificielle, ou encore de financer des reconversions des salariés devenus obsolètes. Mais ce n’est pas envisageable dans un contexte ultra-concurrentiel. «  S’en remettre uniquement aux choix micro-économiques des entreprises sur la manière de mettre en œuvre les technologies d’Intelligence Artificielle (…) peut conduire à des situations qui ne sont pas optimales », avancent prudemment les experts de la mission Villani, indiquant également : «  Les simples incitations du marché suffisent rarement à allouer au mieux l’offre de travail ». Alors qui va s’y coller ? L’État, et les collectivités locales et les branches professionnelles, disent les deux études.
Enseignement numéro 7 : Demain, on n’apprendra plus un métier, mais « des compétences transversales ». «  Les formations actuelles, qu’il s’agisse de la formation professionnelle ou de la formation initiale, sont loin d’être adaptées pour assurer cette transition »
Enseignement numéro 8 : Nos enfants devront tous être formés à l’intelligence artificielle.diplômes (….) avec notamment les disciplines les plus en tension à l’université (médecine, physique, chimie, sociologie, psychologie, droit…) » afin de former des « spécialistes hybrides » Tandis que le rapport France Stratégie propose d’intégrer à toutes les formations, du CAP au doctorat, « les compétences nécessaires à l’utilisation des outils IA »
Enseignement numéro 09 : il faudra peut-être inventer de nouveaux modèles de redistribution : « Il est nécessaire à moyen terme, de poursuivre les réflexions sur des modes alternatifs de production et de redistribution de valeur ».
Personne ne peut certifier que les créations compenseront les destructions de postes, que l’on peut déjà observer par exemple dans les secteurs de la banque ou de la grande distribution. Et de toutes façons, les nouveaux postes sont créés dans les grandes métropoles, laissant les villes de moins de 100.000 habitants se vider de leurs emplo
C’est pourquoi, le rapport Villani propose de financer des « initiatives sur les territoires spécifiques, qui tentent par exemple d’inventer de nouveaux modèles pour faire face à l‘automatisation des métiers »
Plusieurs exemples d’expérimentations sont cités : le « revenu de base contre la pauvreté »  qui doit être testés en Gironde en 2019 (et, désormais, dans douze départements). Le financement des créations de CDI sur les dix « territoires zéro chômeurs de longue durée ». Et le revenu contributif, concept du philosophe Bernard Steigler bientôt testé dans l’intercommunalité de la Plaine-Commune (93). Le principe : verser un salaire aux personnes qui « travaillent sur des projets utiles à la collectivité mais non rémunérés ».
Je rajouterais à tout cela une réflexion du concept de « useless class » (classe inutile). « Ce sont les gens qui ne sauront rien faire mieux que l’Intelligence artificielle. Au 20ème siècle, la classe ouvrière pouvait lutter contre son exploitation par la classe supérieure. Elle avait des moyens de pression, puisque sans elle l’économie ne pouvait pas tourner. Rien de tel pour la classe inutile. Certains gentils dirigeants de la Silicon Valley pourront peut-être leur donner de l’argent pour les aider à vivre, mais voilà tout…  Vous ne pouvez pas faire grève si vous ne servez à rien ! »
« L’élite, qui n’aura pas même besoin de les exploiter, devra lutter contre eux, et ne perdra rien à les faire disparaître, puisque ces inutiles n’auront plus aucun rôle économique ou militaire.
 » L’homme-Dieu sera pire que le pire des dictateurs « .

Débat

 

Débat :  ⇒ Nous utilisons divers termes lorsque nous parlons des robots.
Les robots sont d’abord des machines telles que nous les connaissons dans le monde industriel depuis plusieurs décennies.
Les humanoïdes, sont des robots ressemblant à l’homme : deux bras, deux jambes, une tête. Conception anthropomorphique, qui n’est pas sans raison. Nos petits robots  d’accueil ou robots compagnons : Asimo, Pepper, Nao, Hope, Zora…, sont des  humanoïdes, on parle aussi d’androïdes,
Les gynoïdes, les mêmes avec l’apparence « femme » (De quoi alimenter à terme, des débats sur le genre).
Les Cobots. La cobotique et la collaboration: homme/robot (interaction directe ou téléopérée)
Les Cyborgs : Des « Êtres humains » (je précise bien) des êtres humains aux capacités modifiées, disons, un cran très au-dessus de ce que nommons à ce jour « l’homme augmenté ». Une hybridation bio-technologique, soit : Exosquelettes, organes artificiels, membres artificiels, puces ou implants neuronaux.
Les Chabots : Robots qui (au Japon) reçoivent, qui renseignent des clients de magasins, de banques.
Ensuite, la science-fiction utilise d’autres termes,  tels :
Les hubots, contraction entre : humain et robot.
Les Sexbot, le même, à usage sexuel. (Des deux genres)
Et la Science Fiction utilise aussi le terme de « réplicant ».
Donc, on utilise le terme générique robot pour ce qui effectue des tâches, des activités physiques humaines
Et même si nous n’en sommes qu’au domaine expérimental, ils vont arriver, demain,
Les Nanosrobots
Au-delà nous parlons de systèmes, et encore plus évolués, nous parlons d’Intelligence Artificielle (Presque un autre débat)
Alors après des questions récurrentes comme: « Faut-il avoir peur des robots ? » ou,  « La technologie menace t-elle l’humanité ? », ce qui me semble être les principales questions quant à l’arrivée de robots dans l’univers des humains est :
1° Les robots, quelle que soit l’appellation, continueront-ils à créer du chômage ?
2° Le statut de l’humain, et la structure sociétale sont-ils remis en cause ? On utilise déjà le terme de : « Robolution »
3° Le robot n’ayant par principe aucun état d’âme, n’y a t-il pas le risque d’armées de robots ?
L’intérêt que la plupart d’entre-nous portons à ce sujet des robots pour prendre un terme assez générique, n’est pas qu’une lubie, ou un sujet à la mode. C’est en fait s’interroger sur le monde de demain. C’est même pour reprendre la formule de Hegel « philosopher avec son temps ». Ce demain qui n’est pas dans un siècle mais dans les quelques décennies à venir.
Nous savons, et nous sommes pratiquement certains que très prochainement, que le voulions ou non, notre univers social sera plus ou moins bouleversé par l’arrivée dans nos vies, à divers niveaux, de systèmes, de robots, qui assumeront des tâches avec plus d’efficacité que nous, et nous délestant au passage de certaines responsabilités. Et ce problème est différemment ressenti en fonction de la tranche d’âge des personnes à qui l’on pose la question : « devons-nous craindre les robots ? »
Mais il m’est arrivé d’entendre des personnes enthousiasmées par un univers de robots, avec cette expression : «  Aux robots les boulots difficiles, répétitifs, les sales boulots, et à nous les loisirs ».

⇒  Je me suis plutôt intéressée aux intelligences artificielles, et comme cela a été dit les algorithmes peuvent stocker une mémoire infiniment supérieure à la mémoire humaine.
Trois exemples qui m’ont frappée : dans les années soixante, on débattait de la nature unique de l’humanité, de la supériorité humaine.
Mais le 10 février 1996, Deep blue, l’I.A. de chez IBM, l’emporta sur le champion du monde d’échec, Kasparov. Et, il y a peu, Une I. A. a remporté un succès encore plus sensationnel avec le jeu de go. En mars 2016 à Séoul un match oppose l’I.A. Alpha GO de Google au champion coréen, Lee Sedol. L’I.A. bat le champion de quatre à un, en recourant à des stratégies originales qui stupéfièrent les spécialistes.
Puis, je reviens sur le remplacement des humains dans les métiers. Et on lit souvent que presque tous les métiers peuvent être remplacés par des intelligences artificielles.
Yuval Noah Harari, dans son ouvrage « Homo deus », écrit : «  En 2004, les professeurs Frank Levy et Richard J. Murnane de Harvard, publient une étude approfondie du marché du travail, laquelle répertoriait, les professions les plus susceptibles de connaître l’automatisation : « La conduite des camions semble être une activité qui sera automatisée dans l’avenir  proche [….]  Des algorithmes pourraient sans risque conduire des camions sur des routes fréquentées » écrivent-ils.
« Google et Tesla » écrit Yuri Noah Hariri (dans l’ouvrage déjà cité)  «  ne se contentent pas de l’imaginer, et sont en passe de mener à bien ce projet. […. ] Au cours des derniers millénaires, cependant, nous autres, humains, nous nous sommes spécialisés. Un chauffeur de taxi, ou un cardiologue, se spécialise dans une niche bien plus étroite qu’un chasseur-cueilleur, ce qui le rend d’autant plus facilement remplaçable par une I.A.
Ainsi que je ne l’ai cessé de souligner, L’I. A. n’a rien de commun avec l’existence humaine, mais 99% des qualités et capacités des hommes sont purement et simplement redondantes pour l’exercice de la plupart des métiers modernes. Pour que l’I. A. chasse les hommes du marché du travail, il suffit de nous surpasser dans les talents spécifiques que requiert une profession particulière. Même les managers chargés de ces activités sont remplaçables. Grâce à de puissants algorithmes, Uber peut gérer  des millions de chauffeurs de véhicules avec une poignée d’humains seulement. La plupart des ordres sont donnés par des algorithmes qui ne nécessitent pas la moindre supervision humaine ».
Dans ce même ouvrage est citée une étude de chercheurs d’Oxford réalisée en 2013, laquelle dit que 47% des emplois américains sont très exposés. Par exemple, il est possible à 99% qu’en 2033, les télémarketeurs, les courtiers en assurances, perdent leur emploi au profit des algorithmes. Les arbitres connaîtront le même sort, les  caissiers, les cuisiniers,  les serveurs, les assistants juridiques. 89% pour les boulangers et les chauffeurs de bus, et pour 88% les ouvriers du bâtiment, les aides vétérinaires, les médecins, etc…
Alors, je reprends la question déjà posée : que feront les êtres humains ? Qu’allons-nous faire de ces gens ?

⇒  Un robot se distingue d’une machine. En gros, on dit d’un robot qu’il est programmable, mais on n’a pas attendu d’avoir des robots pour faire des machines programmables.
Première chose : On va dire que le robot se distingue, en cela qu’il est capable de changer d’activité, de faire des corrections sur ce qu’il est en train de faire, et a une certaine capacité de perception de son environnement, grâce à des capteurs. Du coup, le robot donne l’impression d’être un peu plus intelligent. Des systèmes qui ont des capteurs on en a déjà. Pour moi qui travaille dans ce domaine de la robotique, le robot est une machine comme les autres, un petit peu différente, mais pas tant que ça. Il n’a pas d’intelligence, même s’il peut être plus performant. Il peut faire une addition, des opérations, mais il ne le fera pas si personne ne lui a fait le programme.
En gros, c’est : Programmation – Perception – Action. Quand on dit ça, on s’aperçoit qu’il y a beaucoup de choses autour de nous qu’on pourrait considérer comme des robots. Un distributeur de billets, pour moi, c’est aussi un robot,  cela a supprimé des emplois, mais le traitement de textes, avait déjà supprimé dactylos, secrétaires…
Deuxième chose : Les robots sont des choses programmées à l’avance et qui sont plus ou moins capables de faire des corrections  sur les tâches à faire. Par contre, ce qu’on voit, c’est que, pour utiliser des machines comme cela, on a transformé des processus de production.
Aujourd’hui, il y a beaucoup de robots qui fabriquent des voitures, des voitures qui se ressemblent beaucoup, elles ont des tolérances dimensionnelles.  Donc, une fois que le robot a appris à faire une certaine tâche sur une voiture, il peut la reproduire de façon très performante. Pour qu’une production de voiture soit performante, il faut construire une usine de cinq milliards d’euros, pour découper les tâches de façon à ce que ça puisse être fait par une machine…..
Et, il y a des tâches dans les PME où ce serait trop compliqué de confier ces tâches à des robots, ce serait trop compliqué, trop coûteux de vouloir tout programmer. Il vaut mieux s’adapter le moment venu.
Donc, on a inventé des téléopérateurs, des machines qui sont pilotées par un humain. On pourrait dire aujourd’hui, qu’une voiture, même si ce n’est pas du tout anthropomorphique, c’est une espèce d’auto-manipulateur ; j’appuie sur une pédale et elle obéit.
Et je reviens sur les cobots, robots collaboratifs, qui peuvent travailler dans le même espace que les humains. Et l’on a évoqué les exosquelettes, le cobot utile, qui suit l’intention à chaque instant de l’humain auquel il est attaché.
Normalement plus on a des capacités techniques pour faire un travail dur et plus cela devrait être une bonne nouvelle, et, en fait cela ne l’est pas. Pas à cause de la machine en elle-même. Et l’on parle alors de la propriété des moyens de production, ou n’importe quoi d’autre si c’est une petite minorité qui possède ces moyens de production, les outils robotiques. De fait, cela concerne la façon dont les richesses sont utilisées. Cela pose la question de l’emploi.
La valeur qui est créée par une machine est toujours là, elle existe encore. La question est : qui est-ce qui se met la plus-value dans la poche ? Est-ce que c’est par la société toute entière,  qu’elle peut être partagée ?
Il y a sur ce sujet, un certain pessimisme. C’est vrai on a des métiers qui ont évolué grâce aux technologies ; par exemple quand j’étais jeune, il y avait des poinçonneurs du métro ; ce n’était pas un boulot passionnant. Il y a des centaines d’emplois qui ont disparu, et les gens ont été occupés à d’autres postes. Je ne pense pas que le robot va provoquer plus de chômage si c’est nous qui les fabriquons. Par contre si ces robots viennent de l’étranger, effectivement on aura un problème.
On est en train d’améliorer les supers calculateurs, et il y a des informaticiens qui réfléchissent à des algorithmes plus transparents, des machines auxquelles on puisse accéder
Il y a un rôle politique pour vérifier que le système ne va pas fonctionner tout seul.
Et puis, préparer la transformation du marché du travail, ça repose sur un point important, dont la formation, évidemment ; il faudra être formé à de nouveaux métiers. Ce sera quelque chose qui nous poussera à nous transformer.
En tout cas, il y a une réponse concrète du gouvernement avec le rapport Villani qui a été mis en place très vite, puisque Villani propose de doubler le salaire des chercheurs, et le gouvernement a tout de suite dit : non !
Donc ça réagit très vite.

⇒  Moi, je ne suis pas du tout inquiet pour l’avenir. Je pense qu’il faut mettre en place les politiques pour qu’on s’adapte à des transferts. C’est un robot qui m’a amené ici, avec le GPS qui m’a indiqué la route sinon je me serais perdu dans cette banlieue que je ne connais pas.

⇒  Dans l’industrie les hommes font moins d’effort grâce aux robots. Moi je n’aime pas travailler, je préférerais passer mon temps à peindre ou faire de la musique. Je veux bien laisser le travail à des machines. Par exemple la petite machine qui passe l’aspirateur toute seule dans la maison, c’est le rêve ! Sauf si j’ai laissé tomber une boucle d’oreille…Donc, c’est comme pour les robots, il n’y a pas de sécurité absolue, il faudra les contrôler.
Mais la disparition du travail, moi, ça me ravirait.

⇒  On fait la confusion entre travail et emploi. La révolution robotique va supprimer des emplois mais pas le travail. « L’homme est un être qui se réalise par le travail » (Marx) ; le travail quel qu’il soit : travail manuel, intellectuel, artistique ; etc. C’est par le travail que l’homme sait qu’il est un être humain.
Je suis d’accord avec le fait que le problème n’est pas en soi, les robots. La question est bien celle de ceux qui possèdent les moyens de production, et qui organiseront l’utilisation de ces robots. Et bien sûr, cela pose la question de quel système politique pour demain, pour cadrer, régulariser, légiférer sur l’utilisation des robots : par qui ? Et, comment ?
Mais les chercheurs en robotique ne se posent pas la question. Yuri Noah Hariri dit bien dans son ouvrage « Homo deus » que le problème ce n’est pas de vouloir culpabiliser les chercheurs en robotique, parce que ceux-ci ne se préoccupent pas des inégalités sociales aujourd’hui et demain ; ce n’est pas leur fonction. Mais il ajoute, que si jamais les chercheurs et les producteurs de robots allaient fabriquer des robots conscients, alors le problème de l’inégalité pourrait être posé, y compris pour les robots.
Et j’ai lu le livre «  Remplacer l’humain » de Nicholas Carr qui met en évidence tout ce que les robots peuvent faire à la place de l’homme, depuis les activités physiques difficiles, pénibles. Il dit : – les robots, c’est bien, mais cela modifie ce que nous faisons et ce que nous sommes. Et il prend deux exemples : celui des pilotes qui avaient, comme l’écrivait Saint-  Exupéry, un lien charnel avec les problèmes naturels. Aujourd’hui le pilote tient en moyenne les commandes pendant trois minutes, au décollage et à l’atterrissage. Il passe l’essentiel de son temps à la surveillance des écrans et à la saisie des données de contrôle de vol. Du coup les vols sont infiniment plus sûrs, mais ils sont dans une dépendance absolue vis-à-vis de l’automatisation, aboutissant à une forme de désapprentissage des bons réflexes en cas d’imprévu s’il faut repasser en mode manuel.
Et deuxième exemple, il évoque le rapport de l’ordinateur et des patients, et entre en compétition  avec le clinicien. Il dit que la médecine basée sur la robotique est plus sûre que la médecine fondée sur le jugement humain. Mais, en même temps, le médecin se disqualifie parce qu’il reste soumis à la machine, il est sous l’emprise de la machine, il attend un résultat.
Dans la robotique, c’est tout un tas d’aspects positifs. Mais en même temps, ça modifie l’être humain.

⇒  On en revient au pharmakon, soit, ce qui peut s’avérer comme la meilleure ou la pire des choses.

⇒  On a évoqué les soldats-robots. Ils existent actuellement en Syrie, ou sur d’autres champs de bataille, ils sont spécialisés dans certaines tâches, (par exemple le déminage).
Avec les I. A., les systèmes,  disait un professeur, ce n’est plus la peine d’apprendre, de faire apprendre aux futurs ingénieurs car de toute façon ils seront surclassés dans le domaine de la mémoire. Donc je n’enseigne plus à mes élèves, je leur enseigne à comprendre sans apprendre.
Et on voit l’écart entre les annonces et les réalisations ; ainsi, de l’arrivée des drones livrant des produits Amazon. Une technique qui aurait vite fait de saturer le ciel.
Et concernant les emplois, on estime que les emplois à perdre qu’on ne peut réellement définir seront remplacés, pas plus que l’on ne connaît les emplois de remplacement, et ceci d’autant plus, si les robots sont fabriqués par des robots.

⇒  Je vois qu’on navigue entre crainte et optimiste. De toutes façons cela viendra, on aura beau mettre des moratoires, l’économie, la concurrence passeront outre « tout ce qui est techniquement faisable sera fait, que ce soit moral ou pas ». (Principe de Gabbor)
Dans les récents ouvrages sur ce sujet nous allons des auteurs plutôt pessimistes, aux plus optimistes. Cela va de Jacques Testart (à l’origine du premier bébé in vitro) qui a écrit «  Au péril de l’humain » (avec Agnès Rousseau), au Dr Laurent Alexandre, transhumaniste convaincu, avec son ouvrage : « La guerre des intelligences ». La raison, l’équilibre me semble être plus chez Luc Ferry avec son ouvrage : « La révolution transhumaniste ». Présentant tous les aspects qui peuvent être positifs et les aspects dangereux, il conclut que nous ne pourrons passer ce bouleversement qu’avec un État fort, un État régulateur. Programme qui s’écarte du libéralisme qui prône un État a minima, un État « veilleur de nuit ».
Et je reviens sur l’aspect anthropomorphique de nos robots d’accueil, ou robots compagnons, tel : Pepper, Asimo, Nao, Hope, Zora…., en dehors d’un aspect qui rappelle l’humain, « une tête, deux bras, deux jambes » pour créer un début d’empathie, ces robots devant évoluer dans notre univers, il leur faut des capteurs en haut de « la machine », des jambes pour se déplacer dans notre milieu et des bras pour la préhension (comme les humains).
Le robot Zora dans de nombreuses maisons de retraites en Belgique, anime un Karaoké, connaît toutes chansons anciennes, fait faire de la gymnastique aux pensionnaires, les félicitent en les nommant par leur nom. Il écoute les personnes âgées lui raconter leur vie, et plus tard il leur raconte leur vie. Leur mémoire défaillante fait qu’ils se disent  que le robot connaît leur vie comme un proche.
Et enfin, l’aspect emploi que nous avons beaucoup évoqué, est à coup sûr la remise en cause de toutes nos structures sociales. Il nous faudra imaginer un nouveau contrat social.

⇒  La robotisation, même si les robots sont fabriqués en France, ça peut être une bonne nouvelle. Une étude aux États-Unis  montre que même si tout le travail autour des robots était fait dans ce pays, ça supprimerait quand même des emplois, et les nouveaux emplois ne compenseraient pas la perte. Néanmoins, il reste l’idée de la « robot relocalisation », relocalisation de certains métiers, d’activités qui étaient parties en Chine ou dans des pays à bas salaires. Cela concerne toutes les tâches qui ne peuvent être découpées en morceaux.
Et pour les véhicules sans chauffeur, les systèmes vont être améliorés, et un jour viendra où il sera interdit de conduire un véhicule soi-même.
Je rêve d’une voiture autonome, car alors on aura besoin de moins de voitures, car la voiture ne sert que quand elle roule. L’environnement y trouvera son compte.

⇒  L’avenir dans ce domaine de la robotisation, sera une combinaison entre : acceptation sociale et volonté politique.
Et je voudrais évoquer une expérience faite par Google, avec un robot qui enregistrait toutes les tchatches sur les réseaux sociaux de jeunes. Le système communiquant a fini par exprimer des propos racistes, il a fallu arrêter l’opération. Ça veut dire, que même avec de l’auto- apprentissage, à un moment donné se pose la question de : qu’est-ce que c’est que la conscience ? Pour l’instant, on est incapable de donner une conscience à un système. L’I. A. n’a d’intelligence, qu’artificielle (comme son nom l’indique), elle n’est que ce qu’on lui a donné, elle n’est pas pensante. L’Être humain est capable de créer des concepts. Qui me dit qu’un système est capable de créer, de conceptualiser ? Ce qui reprend cette différence entre « faire et comprendre ».
Et dans tout ce qu’on a dit concernant les pertes d’emplois, ce sera à nous les humains de concevoir une nouvelle société. Mais si l’on parle du futur avec nos critères actuels, on est dans l’impasse. Avec nos critères actuels, c’est la mort d’une certaine classe de la société, qui a aussi été nommée comme « classe inutile » ; sauf que si l’on met en branle notre capacité à créer une autre société, il y a peut-être des solutions à dégager. Et là, le robot sera peut-être, un bienfait.

⇒ Nous voyons que la société est dans un changement profond. Et c’est à nous humains, si nous avons une intelligence d’anticiper face à ces risques de suppression d’emploi. Et on doit être capables de former les gens à de nouveaux emplois.
Je reviens sur le robot et le médecin. Du robot capable de faire un diagnostic supérieur, ôtant au médecin sa capacité d’action. Je pense le contraire. Si le médecin est curieux, il va chercher à comprendre l’info du robot, et va l’utiliser à son profit pour progresser.

⇒  Je ne sais pas si on donnera une conscience aux robots, mais je ne le souhaite pas, déjà qu’une conscience c’est compliqué chez les humains.
Puis concernant les pertes d’emploi, ce sujet qui inquiète ; au-delà de l’étude qu’on peut faire, on voit des pays qui sont plus en avant dans ce domaine, et qui n’ont pas plus de chômage.
On a vu les mutations dans le secteur agricole, le secteur ouvrier ; du secteur primaire au secondaire, au tertiaire, on parle maintenant d’un secteur quartenaire ; tout évolue, il n’y a rien de systématique. C’est la manière dont on va gérer la situation qui apportera la réponse.

⇒  Nous abordons un sujet où l’on doit prendre en compte : « pouvoir et devoirs » (devoirs éthiques). Ces systèmes ne seront pas des citoyens, cela ne sera pas dans le champ d’apprentissage.

⇒ On avance dans le débat et dans la réflexion, et ce qui revient c’est qu’effectivement il est difficile d’appréhender une société robotisée de demain avec des raisonnements d’aujourd’hui. Néanmoins, pour l’instant il nous faut bien l’aborder avec nos moyens.
Effectivement cela nous rappelle toutes les grandes mutations technologiques depuis les métiers à tisser et les révoltes des Ludistes, des Canuts.
Aujourd’hui la théorie de Schumpeter, des « destructions créatrices » est peut-être obsolète. Schumpeter c’était au siècle dernier, les années 40 ; nous ne sommes plus du tout dans ce schéma, nous sommes bien au-delà de la machine agricole, des métiers à tisser, les comparaisons sont vaines.
Et je reviens sur Deep blue qui a gagné aux échecs et au jeu de go, le système ne savait pas qu’il jouait aux échecs. Ce n’est pas « je calcule donc je suis », à ce jour encore « l’esprit surpasse la matière »
Et je veux évoquer ce sujet des « robots tueurs ». En Chine, aux USA, des expériences sont menées sur des engins munis d’armes de mort, avec de caméras à 360°, détecteurs à infra-rouges. Ces engins sont télécommandés par des opérateurs, situés parfois à des milliers de kilomètres.
Ce système permettrait de faire des guerres « zéro mort », génial ! Enfin génial pour celui qui a ces armes.
Actuellement la frontière de la Corée du sud est contrôlée par des robots sentinelles armés de mitrailleuses, de lance-grenades. Ce système est visualisé à distance, ce n’est pas le robot qui décide de tirer. Mais si un hacker pirate le système, il peut déclencher une guerre.
Donc, si un robot tueur est aujourd’hui du domaine expérimental, demain, modèle abouti, modèle dupliqué à des milliers d’exemplaires, c’est une armée.
A ce jour, sept cents personnalités dont Bill Gates, Elon Musk, Stephan Hawkins, des chercheurs des scientifiques, ont signé un appel pour l’interdiction de développement d’armes létales.
http://www.wedemain.fr/L-appel-de-700-personnalites-sur-les-dangers-de-l intelligence-artificielle_a803.html
L’ONU a été saisie sur ce risque. Pour l’instant l’ONU a voté un moratoire, c’est-à-dire, à décidé de ne pas décider.

⇒  Est-ce que la volonté de développer des I.A. ne dénote pas de la mégalomanie de certains de nos gouvernants. Je pense à Macron qui a déjà fait débloquer un milliard pour la recherche en I.A.

⇒  J’ai lu le bouquin d’Henri Atlan, « Utérus artificiel » où il explique : qu’après la pilule, l’insémination artificielle, la fécondation in vitro … l’étape prochaine c’est l’utérus  artificiel, une boîte à procréer. Il dit : cela a une fonction thérapeutique, parce que c’est aussi un incubateur. Mais cela a aussi une fonction robotique, ou, un robot procréateur qui permettra aux femmes de « Disposer de leur corps », (comme elles disent), d’avoir un enfant « si je veux, quand je veux ». Avec l’utérus artificiel,  cela leur permettra de refuser la grossesse : pour le boulot, pour l’apparence…, ça va permettre aussi aux hommes de procréer, donc ça a des conséquences positives : 1° quant à l’égalité Hommes/Femmes, quant à leurs désirs d’enfant. 2° Le lien avec la nature  est annulé, la procréation n’est plus liée à la sexualité. 3° Le problème de la marchandisation des ventres, les mères porteuses est annulé, résolu. Et 4° C’est la fin de la relation parentale biologique avec l’enfant ; la fin de bien des problèmes complexes, problèmes de filiation, d’identité.

⇒  Je suis du côté plutôt pessimiste ? Ce « meilleur des mondes » ne m’emballe pas. On pense que si Hitler avait eu ces technologies…
Ce qui me fait peur c’est que l’Être humain va abandonner une part de sa liberté. Nous serons connectés, avec des puces qui surveillent notre santé, et on pourra presque nous dire de quoi et quand on va mourir.
C’est : après nos réseaux, nos tablettes, nos smartphones, Big Brother qui envahit nos corps, nos esprits, et va connaître tout de nous. Ces infos (le Big Data) sont bien sûr confidentielles, sauf pour Facebook que vient d’avoir des sérieux soucis à ce sujet.
Alors, au bout du bout, serons-nous encore des Êtres humains ? Des Êtres déterminés par notre liberté d’être et d’agir, si toutes les décisions même les plus intimes peuvent être prises à notre place.

⇒  Depuis homo habilis, l’homme a inventé des outils pour se simplifier la vie, et aussi, pour tuer son voisin. La question reste : quelle organisation de la société de demain, si ce n’est pas la majorité qui a la maîtrise, si cela est dans les mains d’une minorité ?  Cela peut -il être bon, bon pour les hommes, bon pour la planète?

Références. Livres :

Le jour où les robots mangeront des pommes. Emmanuel Grimaud et Zaven Paré. Edit. Petra 2011
La guerre des intelligences. Dr Laurent Alexandre. JC Lattès. 201T
La révolution transhumaniste. Luc Ferry. J’ai lu. 2016
Le transhumanisme est un humanisme. Gilbert Hottois. Edit. Académie royale de Belgique 2014
L’homme simplifié. Jean-Michel Besnier. Fayard. Folio 2004.
Justice. Michael Sandel. Albin Michel. 2016.
Au péril de l’humain. Jacques Testard et Agnès Rousseau. Seuil. 2018
Homo deus. Yuri Noah Hariri. Albin Michel. 2015
Remplacer l’Humain. Nicholas Carr. Edition, l’Echappée. 2017.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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