La parole est-elle une arme ?
Les blessures des mots sont des maux animés
Si l’animosité traverse la nature
Il laissera les traces d’une double fracture
Les bras en croix cloués du calvaire mimé
Et le verbe déchu de l’ange triomphant
A cloué au poteau tous les mots qui sont tus
Au fond d’une gorge desséchée par la soif
De crier, sangloter, plus fort qu’un oliphant
Sa flèche pointue a déchiré ton âme
Beaucoup plus sûrement qu’un torrent impétueux
La grimace du clown fait face aux gens sérieux
Et pour un mot gentil le fort tombe les armes
Et dira-t-on assez, cette force du non
Prononcé fermement, adossé à son droit
J’ai fait un paradis pour les mots à l’étroit
Ecris en épitaphe en réponse au canon.
Ecrit, et dit par Florence Desvergnes
lors du café-philo de l’Haÿ-les-Roses
le 18 décembre 2004
Thème du débat:
« La parole est-elle une arme ? »
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