La putain, le Poivrot, et le Philosophe (Qui est qui?)

La Putain, le Poivrot et le Philosophe
(Qui est qui ?)

 

Assis au seuil de son tonneau, de tout son long
Diogène s’étirait en ce tardif matin.
J’ai faim se dit-il, et pas même un bout de pain,
Ni une olive. C’est toujours la même chanson.

Mes élèves m’attendent et je n’ai plus un rond,
Pour quatre mines je leur montrerai le chemin,
Prenons une lanterne sans attendre demain,
Il fait sombre dans la caverne de Platon.

C’était le plein midi dans les rues d’Athènes
Son falot à la main cheminait Diogène

Un peu plus loin, sur Aristippe, il tomba
Qui titubait, par un sophisme, assommé,
– « He ! Diogène, où vas tu de cet air décidé ? »
– « Je cherche un homme, et toi d’où viens tu de ce pas ? »

– « J’étais au banquet, avec des amis là-bas,
Les désirs insatiables des hommes j’ai observé,
Socrate était là, et avec lui j’ai trinqué…
Si peu ; la vertu est dans les actes, n’est-il pas ? »

– « Ami, tu n’as rien compris ! » s’exclama Diogène
« A ce théâtre, dont le monde est la scène ! »

Sur ses cothurnes ailés marchait la déesse.
– « C’est décidé, cynique hédoniste je serai ! »
S’écrièrent nos deux héros d’un seul trait.
– « Que donnerais-je pour effleurer tes tresses ! »

– « Pour quelques drachmes tu peux même toucher mes fesses,
L’union de l’essence et de la forme, tu ferais.
Disciple d’Aristote je suis et resterai.
Va t’en, ta philosophie ne vaut pas une pièce ! »

Ainsi s’en fut la péripatéticienne,
Et, dans les rues d’Athènes, cheminait Diogène

Ecrit, et dit par Florence Desvergnes
lors du café-philo de Chevilly-Larue
Le 28 02 2008
Thème du débat : «  Faut-il avec Platon, condamner les Sophistes ? »

 

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