Pantoum

Pantoum

Amidou, Mamadou, selon les circonstances,
C’est un nom de scène, un nom de plume, un pseudo !
J’ai répété sans fin ces vies d’inexistences,
Exilé permanent dans cet eldorado.

C’est un nom de scène, un nom de plume, un pseudo,
Je suis l’artiste de toutes les sous-traitances.
Exilé permanent dans cet eldorado,
Laitance, cuistance, c’est dans mes compétences.

Je suis l’artiste de toutes les sous-traitances,
Je manie le cordeau et je cloue le bardeau.
Laitance, cuistance, c’est dans mes compétences,
J’ai si souvent rêvé, métro, boulot, dodo.

Je manie le cordeau et je cloue le bardeau,
Pour gagner ma pitance et payer mes quittances.
J’ai si souvent rêvé, métro, boulot, dodo,
Je suis sorti de l’ombre au son des résistances.

Pour gagner ma pitance et payer mes quittances,
Ne plus raser les murs comme un desperado.
Je suis sorti de l’ombre au son des résistances,
Je suis enfin debout, en grève, tel un credo.

Ne plus raser les murs comme un desperado,
Cotiser, imposer, la fin de ces latences.
Je suis enfin debout, en grève, tel un credo,
J’ai gagné des amis, croisé des existences.

Cotiser, imposer, la fin de ces latences,
Pour offrir des cadeaux, pour pousser un landau.
J’ai gagné des amis, croisé des existences,
Dans la préfecture, je tourne ab absurdo.

Pour offrir des cadeaux, pour pousser un landau,
J’ai tenu la distance, arpenté les instances.
Dans la préfecture, je tourne ab absurdo,
Amidou, Mamadou, selon les circonstances.

(Poème avec des vers récurrents sous une forme du XIXème siècle
à la façon de : Hugo, Banville ou Baudelaire).

Ecrit par Florence Desvergnes et lu par Jean-Bernard
Lors du 12ème printemps des poètes
A L’Haÿ-les-Roses le 10 mars 2010

 

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