Restitution du Café-philo du 9 octobre 2013 à L’Haÿ-les-Roses.
Introduction par Lionel :
L’illusion, à l’instar du rêve, fait vivre en rendant la réalité supportable.
Le mot « illusion » vient du latin « illudere », c’est à dire, « se jouer de », « se moquer de ». La réalité peut se jouer de nous, nous pouvons nous jouer de la réalité, nous pouvons nous jouer de nous-mêmes.
Dans l’ouvrage L’illusion (P.U.F., collection Que sais-je ?) de Roland Quillot, je retiens, parmi d’autres, l’acception suivante : « Au premier niveau, l’illusion peut se définir, soit comme une erreur particulière due à des apparences qui nous trompent et nous font voir la réalité (intérieure et/ou extérieure) autrement qu’elle n’est, soit, en sens inverse, de nous donner des raisons de penser que ce que nous croyons comprendre d’elle, n’est pas illusoire. »
Dans le premier cas, nous pouvons placer les illusions objectives, les effets d’optique. Dans le deuxième cas, une confusion s’opère entre soi et autrui, fondant ce que je pourrais appeler, les illusions subjectives : l’attente, l’angoisse, la peur, qui peuvent (l’histoire de l’humanité est parlante) nous amener à diaboliser des êtres et à souhaiter leur mort.
Le pouvoir de l’illusion est infini, aussi, vais-je m’en tenir à deux auteurs :
Dans L’Avenir d’une illusion (1927), Freud étudie le pouvoir illusoire que l’homme entretient avec les croyances religieuses et les théories utopistes. D’un même mouvement, nous pourrions étudier le rapport que nous entretenons avec la science. Depuis notre enfance, nous avons été bercés d’illusions sur cette science qui était censée triompher de Dieu, prendre sa place, chasser les superstitions et triompher des maux dont souffre l’humanité : la guerre, la faim, la maladie. Non seulement elle ne répond à rien, mais elle peut être à l’origine de la désertification de la terre, des catastrophes nucléaires, de nouvelles maladies, tout en guérissant les anciennes.
Le savoir n’amène jamais de lui-même à la sagesse, s’il ne s’accompagne pas d’une renonciation à des désirs néfastes, comme le rappelle Epicure, désirs liés à l’exercice du pouvoir, à la gloire, à la vanité, à la puissance et à la force.
Nietzsche a aussi parlé des illusions. Son propos est en substance que, parmi les illusions, il vaut mieux sélectionner et accepter celles qui émanent de notre être, celles qui nous sont indispensables pour vivre, car elles sont propres à l’esprit humain : illusion de réussite, d’amour, de bonté, etc. ; peu importe leurs propositions, si nous nous en rendons heureux dans le présent avec un souci marqué pour un avenir viable.
En ce sens, illusion et réalité se conjuguent et forment le socle de la vie, seul susceptible de tenir la mort à distance.
Débat : G Il y a un film qui s’appelle La grande illusion [film de Jean Renoir sorti en 1937] et pour moi la plus grande illusion, c’est le fondamentalisme. Par exemple, on a très longtemps dit aux gens qu’ils devaient accepter d’être pauvres pour gagner le paradis et que, dans une autre vie, ils seraient les premiers. Chez les guerriers du djihad, celui qui va mourir, celui qui se fait exploser en tuant des innocents, va tout droit au paradis avec en plus 70 vierges pour les hommes. J’ai vu dans le Midi des Américains arborant toujours un sourire béat, adeptes de la secte Les Enfants de Dieu [secte dissoute en 1978, mais qui continue d’exister sous divers noms, notamment : La Famille Internationale]. Cela faisait drôle de les écouter ; ils disaient qu’il ne fallait pas faire la grève, parce que les patrons l’étaient de droit divin et que, si l’on était pauvre, c’est que Dieu l’avait voulu, mais qu’on serait récompensé. « Les derniers seront les premiers.» : cela, c’est la grande illusion.
G Est-ce qu’on pourrait rapprocher l’illusion de l’idéal, de la recherche de l’idéal ?
G L’illusion consiste à prendre ce qui est fictionnel pour la réalité. Je pose pour principe que la réalité n’existe pas ; mais si la réalité n’existe pas, seul le regard de l’homme donne un sens à cette réalité. A partir de là, cela complique les choses, parce que l’homme est quand même largement régi par cette réalité, même si l’homme est surtout subjectif. Donc, je pose ce postulat que la réalité n’existe pas et que c’est le regard de l’homme qui seul donne le sens.
Je m’appuie sur Freud, pour qui il y a dans l’homme désir et illusion ; à partir de là, on va fantasmer, les illusions vont prendre toutes les formes ; on pourrait faire une liste de ces illusions, de ce qui est du conscient, de ce qui ne l’est pas, et je me mets dans le même panier.
Ce qu’on appelle « la liberté », ce qu’on appelle « le bonheur », la recherche du pouvoir, la science, la religion, la connaissance de soi, l’art, etc., je mets tout dans le même panier et j’appelle cela des illusions. Pourquoi ? Mais, parce que ce sont des choses qu’on n’atteint jamais à cent pour cent, même si cela correspond aux désirs profonds de l’homme ; par exemple, on veut tous être libres, on veut tous le bonheur, tout le monde à envie d’aimer, mais est-ce qu’on l’atteint vraiment, je n’en sais rien.
Par ailleurs, si je prends le postulat que l’homme est déterminé, cela fiche pas mal en l’air l’illusion des libertés. Le pouvoir même est une illusion dans la mesure où les hommes au pouvoir ne maîtrisent rien du tout.
Quant à la religion, c’est quelque chose qui a été inventé par l’homme pour l’homme ; c’est aussi une illusion, puisque lorsqu’il n’y avait pas d’hommes sur la terre, il n’y avait pas de religion.
G Je fais une différence entre l’illusion et le mensonge, parce que pour moi l’illusion est quelque chose d’assez immatériel. Par là, je peux dire que j’ai été élevée dans la religion et, quand j’étais enfant, c’est sûr que j’y croyais, puis, plus tard, cela a changé.
L’illusion vient de notre égo. Par exemple, on va aller vers quelqu’un, on se dit : « Tiens ! Elle est souriante. » Puis, au bout d’un certain temps, on voit qu’elle est intéressée, qu’elle n’a rien à faire de ce qui va se passer entre nous. On a beaucoup d’illusions quand on est jeune. Par la suite, on est plus proche d’une certaine réalité. En fait, on est de plus en plus heureux, parce qu’on a compris ce que sont les illusions ; on prend du recul et on fait avec cela ! On voit la vie comme elle est, on voit les gens comme ils sont. On ne peut pas vivre sans illusions, mais quand on prend de l’âge, on remet un peu plus les choses à leur place.
Maintenant, je m’intéresse au Bouddhisme et je vois que, par rapport à la religion catholique (dans laquelle j’étais « pécheresse » quoi que je fasse), j’ai trouvé quelque chose de plus proche de la réalité humaine et, justement, cela permet de s’écarter de l’illusion. C’est très encourageant, parce que, pour moi, c’est moins abrupt et faux que le dogme catholique. Si on affronte la vie en face, on en prend « plein la gueule », mais on ne peut pas vivre dans le déni.
G Je reprends l’image de l’illusion dans l’accaparement des choses de façon permanente. C’est vrai que l’approche bouddhiste raisonne avec des visions différentes de celles des illusions perdues. Cet accaparement, comme cela a déjà été dit, va tendre vers cette réalité sans pouvoir l’atteindre. Je ne pense pas que cette réalité soit déniée par le fait qu’on ne puisse pas l’atteindre. Pourquoi cette volonté d’atteindre absolument cette réalité ? Pour la posséder ? En faire le tour ? En être maître ? Dans ce cas, c’est peut-être là, l’illusion, et cela reste, au final, une désillusion.
On peut peut-être penser que la réalité, et non seulement l’illusion, on ne doit pas l’atteindre, car elle est inatteignable, peut-être parce qu’il y a une dimension de mystère, mystère de ce monde, mystère des êtres. De fait, on ne peut avoir que des représentations, des éléments subjectifs. C’est normal qu’on soit déçu de ne pas atteindre la réalité. Dans son œuvre, Nietzsche nous montre que nous avons de grandes illusions sur ce monde et qu’il faut tout faire pour faire tomber un peu ces illusions.
Je comprends bien ce qui a été exprimé quant aux illusions qu’on perd avec le temps parce qu’on a fait des projections sur les autres.
G On est parfois dans l’illusion de trouver chez l’autre ce qu’on désire y trouver, ce dont parfois on a besoin.
G Je considère qu’on est tout le temps dans l’illusion et qu’on ne peut pas s’en passer. Du seul fait d’avoir un désir de faire quelque chose ou de penser à quelque chose de vif, de rencontrer quelqu’un, etc., on commence par se l’imaginer. Le rôle du travail mental est antérieur à la réalisation du désir, donc, forcément, on commence par se faire des illusions sur les choses avant de les vivre.
Je voudrais quand même dire un mot sur ceux qui tuent les illusions des autres. Je pense aux déconstructeurs qu’on a connus dans l’entre-deux-guerres, mais aussi à un philosophe comme Michel Onfray, qui est tout à fait capable de détruire les choses auxquelles les gens croient profondément, que ce soit l’Eglise, que ce soit la psychanalyse ou je ne sais quoi. Moi, je n’ai rien contre le fait qu’il ait envie de « détruire la baraque » des autres ; simplement, il faudrait savoir ce qu’il propose à la place. Quand on n’a rien à proposer, on évite de détruire ce à quoi les gens adhèrent. Ce n’est pas une nécessité d’être un déconstructeur.
De même, à propos de mai 68 et de certaines désillusions aussi, je me souviens d’une parole de Sartre : « Il ne faut pas désespérer Billancourt. » Je trouve que c’est fondamental, notamment dans les conflits sociaux, de garder ses illusions. Quand la vie est trop dure, c’est indispensable de l’illusionner un peu. Sinon, pourquoi vivre si la situation est désespérée ?
G J’ai l’impression qu’on confond parfois, dans notre débat, illusion et espoir. Pour moi, l’illusion, c’est l’image de quelque chose qui est faux, c’est l’espoir de quelque chose qui n’existe pas, alors que l’espoir, c’est désirer que quelque chose de possible se réalise.
Revenant à mai 68, je me souviens qu’on entendait : « Elections, piège à cons ! » ; pourtant, on avait l’espoir que les élections changeraient beaucoup de choses, et, cela aussi, c’était une illusion. L’illusion, cela concerne quelque chose qui est faux, quelque chose qui n’existe pas.
G Je pense que les gens qui sont plus dans la réalité que d’autres, sont ceux qui sont moins dans l’illusion. Mais, persuadés de cela, ils peuvent être dans l’illusion quand même. Tout le monde est dans l’illusion ! La réalité, on ne l’atteint jamais !
G La même expérience qui va être vécue autant de fois, par autant d’individus différents, ne sera pas vue par ceux-là de la même façon ; même s’ils ont tous 10/10ème de vue à chaque œil et qu’ils sont au même endroit, ils n’ont pas vu la même chose. Alors, qu’est-ce qui est réalité ? Alors, qu’est-ce qui est illusion ?
Donc, on est tous dans l’illusion à des degrés plus ou moins grands de passion, parce qu’on peut être passionné d’illusions et être complètement déconnecté, ou bien être plus tempéré, et penser, de là, être plus près de la réalité.
Par ailleurs, il y a des postulats qui nous disent que finalement nous avons peut-être tous l’illusion d’exister en ce moment. De même, qu’il y a des étoiles éteintes dont on perçoit encore la lumière des milliers d’années après. On est peut-être dans ce cas.
Revenant à mai 68, c’était une merveilleuse illusion qui a été pour moi porteuse d’espoir. J’ai pensé qu’il allait se passer des choses extraordinaires ; l’illusion a pour propre qu’on y croit ; en plus, mai 68 correspondait pour moi à des années de jeunesse, celles des illusions. En revanche, quand je discute aujourd’hui avec des jeunes, je les trouve sinistres par rapport à nous à cette époque.
G Je reviens sur le rapprochement entre idéal et illusion. Un idéal, c’est quelque chose vers lequel on tend, et, quel qu’il soit, on y arrive (parfois). Par contre, c’est peut-être parce que dans le fond on n’est pas heureux, alors on invente des choses. J’ai un idéal, c’est qu’il n’y ait plus de racisme, qu’il n’y ait plus de guerre, mais je sais que cet idéal n’est qu’une illusion.
G Si on vote « pour », on peut être déçu, avoir une désillusion. Si on vote « contre », on ne sera pas déçu, on ne s’était pas fait d’illusion.
G Depuis les années 60, on vit des illusions des générations précédentes. Aujourd’hui, s’il y a des choses qui ont bougé, comme l’égalité homme/femme, comme l’écologie, c’est qu’on s’en est occupé. Cela a été des illusions, des utopies qui ont permis à d’autres de s’en emparer et d’en faire des réalités.
On ne vit pas aujourd’hui sans se préoccuper d’un certain nombre de sujets dont on ne se préoccupait pas avant-guerre. Pour revenir à ce qu’on a reçu des années 68, le bilan est positif ; on ne s’est pas fait avoir.
G Les idéologies des années 68 ont été, pour beaucoup, des illusions constructrices sur lesquelles nous vivons encore aujourd’hui ou au moins sur la façon dont elles ont évolué, contrairement à ce que propose un philosophe comme Michel Onfray, qui, aujourd’hui, détruit ces illusions des Pères (religion, psychanalyse, etc.) et qui « casse la baraque » des autres, sans rien proposer en échange. Ce qu’il propose, c’est tout juste un hédonisme basé, comme il dit, sur les philosophies sensualistes. Il en reste à une vision matérialiste et rationnelle des choses et n’a pas accès à la fonction transcendante ; il critique toutes les disciplines qui font appel à l’esprit au profit de celles qui font appel au « ventre des philosophes » ou au corps en général, qui n’est qu’une dimension de notre humanité. Quand on a enlevé tous les grands idéaux, qu’est-ce qu’il reste d’intéressant à partager et à construire? Je pense que dans les illusions de certaines utopies, il y a cette dimension du mystère humain et de quelque chose qui nous dépasse et vers lequel tendre pour ne pas se contenter d’être « des possédés », comme dit Dostoïevski, dans l’avoir, le matériel et pas dans l’être, l’esprit.
G Dans une conférence à la radio, je me souviens avoir entendu ce même Michel Onfray dire : « Si l’illusion nous aide à avancer, à avancer dans notre réalité, à avancer notre Être en même temps que l’Être des autres ? Eh bien ! vive l’illusion ! »
G C’est vrai que si nous n’avions pas la possibilité de croire aux illusions dans notre monde, ce serait trop triste. Je ferais référence aussi aux magiciens ; avec eux, c’est l’illusion absolue. Si on n’avait pas d’illusion dans la vie, on n’avancerait pas.
G L’illusion traverse tous les champs et, en même temps, elle peut devenir réelle, car on ne se fait pas des illusions sur n’importe quoi. On se fait des illusions sur des sujets précis et, là, la désillusion peut faire très mal.
G La désillusion peut être le chemin pour atteindre la réalité. Il ne faut pas avoir peur des illusions ; on peut se tromper, c’est le fait d’un optimiste.
G On éduque les gens dans l’illusion. Le modèle de la société, c’est le premier de la classe, c’est qu’il faut gagner de l’argent, etc. Ce n’est pas surprenant que plus tard, ils aient des désillusions.
A partir du moment où on éduque un enfant, qu’on lui montre que rien n’est acquis, que tout est éphémère, qu’il ne faut pas tout attendre des autres, peut-être qu’on lui évite de futures désillusions ?
Par ailleurs, la réalité qui est décrite par les médias, si c’est une réalité, alors, vive l’illusion !, parce que tous les modèles que nous transmettent les médias sont d’un sinistre à un point tel qu’on a vraiment envie de s’échapper de tout cela, mais on n’échappe pas à l’imprégnation de tout cela. Enfin, je voudrais citer Stendhal qui dit : « La vieillesse n’est autre que la privation de folies, l’absence d’illusions et de passion ».
G Je souhaite continuer à vivre sans illusion, parce, dans ce mot, il y a quelque chose de faux, d’erreur. Si je vis sans illusion, cela veut dire que mes espoirs sont sensés. Vivre sans espoir ? Non ! Vivre sans illusion ? Peut-être !
Il faut être sage : je ne me fais pas l’illusion que je vais devenir grande, blonde et mince !
G Poème de Florence.
Ballade en alexandrins.
La ballade des illusions
Ma comète est en panne, au bord de l’irréel
Et mes plans s’éparpillent, en pluie d’étoiles filantes
Je suis tombée par terre, aux pieds d’un monde cruel
Les cadavres de rêves et les visions brûlantes
D’arcs en ciel sans espoir font des vies flageolantes
Où l’on marche à tâtons dans un monde inconnu
La lumière est trop crue, le magicien est nu
Le décor démonté, déclassé le palace
Il ne reste plus rien quand le tableau s’efface
Vendu aux enchères mes utopies d’occasion
A la décharge des envies je me prélasse
Je n’ai plus d’illusions, mais c’est une illusion
J’ai vu de la lumière au bout de ce tunnel
Je marche dans cette réalité fuyante
J’ai aimé des ombres et le fantôme charnel
D’un amour impossible m’a laissée pantelante
Nom de Dieu, que la vérité est insolente
Vrai, le prince charmant n’est qu’un vil parvenu
Et son discours au fond est un peu convenu
Le bal était masqué, le bal où l’on s’enlace
Quand l’ivresse est cuvée le quotidien se lasse
Sur la pointe des pieds est partie l’effusion
A la décharge des sentiments je ressasse
Je n’ai plus d’illusions, mais c’est une illusion
Je suis bercée comme un bébé plus qu’éternel
La vie a des couleurs bien plus affriolantes
Et je veux croire encore un peu au Père Noël
Je veux de la magie, des visions ensorcelantes
Et des projets comme des vagues déferlantes
Repousser la frontière du monde inconnu
J’enfourche une hypothèse, un concept chenu
Car il mènera bien quelque part dans l’espace
Entre les vrais mensonges et les songes en impasse
Je m’agite et sautille en pleine confusion
A la décharge des doctrines je m’escagasse
Je n’ai plus d’illusions, mais c’est une illusion
O toi le serpent, ô toi le diable cornu
J’ai croqué dans ta pomme, résolument bécasse
L’avenir est un leurre, le présent une nasse
Et la révolution est nourrie d’explosions
Dans un monde en devenir je me décarcasse
Je n’ai plus d’illusions, mais c’est une illusion
G Est-ce qu’être désillusionné peut être considéré comme négatif, comme une catastrophe ? Ou plutôt comme une retrouvaille avec le réel ? On peut avoir du plaisir à sortir d’une illusion, être soulagé.
G Quand on est jeune, on a beaucoup d’illusions, on n’est pas encore construit. Plus on avance en âge, plus on acquiert de l’intériorité. Le jour où j’ai compris que je pouvais être désillusionnée par ce que j’attendais des autres, je m’en suis remis à mon propre développement et j’ai retrouvé toutes mes illusions et mes espoirs.
G Est-ce qu’on peut penser que des personnes âgées, qui ont perdu, comme on l’a dit, leurs illusions, se renferment sur elles-mêmes ?
G Est-ce qu’il y a des illusions réussies, abouties ?
G Une illusion ne peut pas être aboutie, sinon ce n’est plus une illusion.
G Les illusions ne sont ni bonnes ou mauvaises en elles-mêmes, mais on risque toujours de se heurter à « l’imperfection du réalisé ».
Livres cités :
Les illusions. Roland Quillot. PUF, collection Que sais-je ? 1996.
L ’Avenir d’une illusion. Sigmund Freud. 1927. Traduction française : 1932.
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