Doit-on croire en la chance

Je crois en la chance, maître de mon destin, créatrice de tout ce qui choit,
qui déchoit et qui échoit en cet univers.
Je crois en cette seule collision improbable, qui procède de toutes les collisions improbables en des siècles et des siècles et qui se révèle dans le présent.
Je crois dans une discrète loi de probabilité, dont l’espérance est génératrice de l’indépendance de mon petit paramètre.
Je crois, si les conditions sont réunies, aux moments où la chance passe,
comme un fantôme fugitif qu’il faut saisir à bras le corps
ou laisser filer dans les variables d’une distraction salutaire.
Je crois en la somme des actes manqués, lorsque la chance est posée comme une donnée hypothétique. La courbe de l’existence est une fonction croissante crucifiée au firmament de l’invention éternelle d’un chemin imprévisible.
Je crois en la boucle sempiternelle de l’approximation des trajectoires qui s’enroulent et se croisent dans la danse infinie des mémoires écrites
et des mémoires incarnées dans la chair des hommes.
Je crois en la fonction génératrice des moments d’une loi de poisson. Je la suis sans y penser, elle dessine la beauté du monde.
Je crois en la circonstance, génératrice d’une variable aléatoire, créatrice de ses valeurs, fonction d’une éventualité, consubstantielle de tous les possibles.
Je crois dans le jugement du sort, où la chance est un coup de dés
puisque les voies du ciel sont impénétrables…
Je crois dans l’impondérable posé sur la balance du destin,
la chance fera les comptes au jour du jugement dernier.
Amène !

Ecrit et lu par Florence Desvergnes
lors du café-philo du 5 décembre 2012
Thème du débat: Peut-on croire à la chance?

Cette entrée a été publiée dans Philosophie & Poésie, avec comme mot(s)-clef(s) , , , , , . Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *