Restitution du débat du Café-philo
du mercredi 16 décembre 2009 à Chevilly-Larue.
du mercredi 16 décembre 2009 à Chevilly-Larue.
Animateurs : Guy Pannetier, Danielle Vautrin, Guy Philippon. Modératrice : Florence Desvergnes.
Introduction : Guy Pannetier.
Introduction : Guy Pannetier.
Introduction : Cette question qui semble si banale est pourtant essentielle en philosophie, elle nous concerne tous. Elle n’est pas qu’un regard dans le rétroviseur, elle concerne demain. Nous retrouvons ce thème dans le roman, le théâtre, la poésie et aussi dans la chanson. Sans tomber dans les angoisses existentielles, nous pouvons parfois nous poser ces questions : Qu’est-ce qui m’a réellement construit ? « Ai-je choisis le bon sentier ? / J’en suis encore à me le demander », chantait Michel Polnareff (dans sa chanson Sous quelle étoile suis-je né ?). Quels furent mes choix personnels, choix qui ont fait à ce jour mon parcours de vie ? Quelle est la part des contingences ? Autrement dit, quand ai-je pu exercer ma volonté, mon « vouloir être moi », quand faisons-nous seuls notre « chemin de vie » ? A quel moment se font les choix cruciaux ? Et jusqu’à quel âge pouvons-nous infléchir le cours de notre vie ? Entre ce que je voulais être et ce que je suis, avais-je les atouts, ne suis-je pas qu’un compromis ?
Nous allons rencontrer dans ce débat l’existentialisme : « L’homme n’est rien d’autre que ce qu’il se fait…Chaque personne est un choix absolu de soi » (Jean-Paul Sartre), ou rencontrer fatalisme et contingence, ou non choix comme nous le dit la chanson : « On choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille. On choisit pas non plus les trottoirs de Manille, de Paris ou d’Alger, pour apprendre à marcher ». (Maxime le Forestier : Être né quelque part).
Par ailleurs, doit-on penser que ceux qui n’assument pas leurs choix de vie sont ceux qui ont échoué?
Doit-on penser que ceux qui assument, voire même qui revendiquent leurs choix, seraient ceux qui ont réussi. Quelle est la part de notre force ou de notre faiblesse ? Doit-on penser que nous n’agissons qu’à la marge sur le cours de notre vie, comme l’exprime une autre chanson : « C’est ma vie, c’est ma vie, je n’y peux rien, c’est elle qui m’a choisi » (Adamo : C’est ma vie). Alors ne serions-nous que des nomades de la vie
Et enfin, ce qui détermine nos choix de vie, est-ce : La raison ? L’intérêt ? L’affection? L’amour ? Ou est-ce le hasard seul qui seul agit ? Est-on plus libre de choisir quand on est seul ou fait-on des meilleurs choix à deux, à plusieurs ? Et si nous avions toutes les possibilités de choix, seriez-vous là, serions-nous là ce soir, au café-philo de Chevilly-Larue ? La multiplicité infinie des choix ne pose-t-elle pas d’autres problèmes ?
C’est à vous d’y répondre ! C’est à vous de choisir !
Nous allons rencontrer dans ce débat l’existentialisme : « L’homme n’est rien d’autre que ce qu’il se fait…Chaque personne est un choix absolu de soi » (Jean-Paul Sartre), ou rencontrer fatalisme et contingence, ou non choix comme nous le dit la chanson : « On choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille. On choisit pas non plus les trottoirs de Manille, de Paris ou d’Alger, pour apprendre à marcher ». (Maxime le Forestier : Être né quelque part).
Par ailleurs, doit-on penser que ceux qui n’assument pas leurs choix de vie sont ceux qui ont échoué?
Doit-on penser que ceux qui assument, voire même qui revendiquent leurs choix, seraient ceux qui ont réussi. Quelle est la part de notre force ou de notre faiblesse ? Doit-on penser que nous n’agissons qu’à la marge sur le cours de notre vie, comme l’exprime une autre chanson : « C’est ma vie, c’est ma vie, je n’y peux rien, c’est elle qui m’a choisi » (Adamo : C’est ma vie). Alors ne serions-nous que des nomades de la vie
Et enfin, ce qui détermine nos choix de vie, est-ce : La raison ? L’intérêt ? L’affection? L’amour ? Ou est-ce le hasard seul qui seul agit ? Est-on plus libre de choisir quand on est seul ou fait-on des meilleurs choix à deux, à plusieurs ? Et si nous avions toutes les possibilités de choix, seriez-vous là, serions-nous là ce soir, au café-philo de Chevilly-Larue ? La multiplicité infinie des choix ne pose-t-elle pas d’autres problèmes ?
C’est à vous d’y répondre ! C’est à vous de choisir !
Débat : G Pour pouvoir choisir sa vie il faut d’abord être libre, être en bonne santé, manger à sa faim, naître dans une démocratie. Quelle vie choisit la petite fille de six ans vendue par ses parents pour aller dans un bordel, comme dans certains pays pauvres. Est-ce qu’elle a choisi sa vie ? Ceux qui choisissent sont ceux qui ont toutes les possibilités, tous les choix possibles. Dans des pays comme au Sahel, on cherche déjà comment on va manger aujourd’hui. Vue sous cet angle, la question est dure ! On a une grande chance d’être né dans un pays comme la France;
G Il y a effectivement des conditions où l’on ne peut pas choisir sa vie dans sa globalité. Où qu’on soit, quel que soit l’endroit, quelles que soient les circonstances, on est amené à faire des choix à chaque instant. Quelles que soient les conditions, il faut toujours parier sur le fait que les gens ont un petit bout de liberté qui leur permet de décider d’un certain nombre de choses.
G On ne peut pas évacuer que c’est un luxe de se poser cette question. Nous avons souvent eu dans nos cafés-philo un ami africain qui nous aurait dit « C’est une question de ventre plein ! ». A partir du constat initial qu’une majorité d’individus ne peut pas décider de sa vie, on fait la conclusion et le débat est clos. Mais nous allons évoquer ceux qui ont ces choix, sujet qui nous concerne tous ce soir
G Les gens ont tous en commun dans le patrimoine de l’humanité ce qui s’appelle les droits de l’homme. Donc, on peut être en situation extrême au plan individuel, mais, sur le plan philosophique, chacun conserve la possibilité d’avoir une dignité et une attitude personnelle qui fait qu’on peut choisir dans certains cas de ne pas se laisser dégrader. Par ailleurs, il nous faut différencier la nécessité, la contingence et la position philosophique qui fait que l’homme pense au-delà des contingences. Dans les camps de concentration, dans des conditions extrêmes, il y a eu ceux qui ont su témoigner, partager et remonter le moral des autres et se comporter de façon remarquable dans des conditions où il aurait été possible de renoncer et de démissionner. Il faut que l’on aborde le sujet sur deux plans : niveau philosophique et niveau des droits de l’homme. Dans le premier cas, cela peut être une question métaphysique ou religieuse, avec le risque d’une question fermée. Dans le deuxième cas, le peuple fut rarement en mesure de choisir.
G La démocratie grecque laissait le choix dans ce qu’il était autorisé de choisir, d’après la loi, les dieux de la cité, d’après les droits de sa classe ; on était plus dans l’accomplissement d’un destin ; mêmes les dieux n’échappaient pas à leur destin. Sur le plan des droits de l’homme, nombreux sont ceux qui sont dépossédés de leurs choix ; on a déjà choisi pour eux ; notre société globalisée ne garantit nullement ces possibilités. Au Brésil, par exemple, les terres sont accaparées pour faire des biocarburants, ce qui chasse les petits paysans, ceux qu’on nomme « les sans terre », qui finissent par grossir la pauvreté dans les favelas. Ce paysan n’est pas un homme qui choisit pour lui-même, c’est quelques hommes qui font des choix politiques pour lui. Que pouvons-nous faire pour que chaque homme, chaque femme, soit libre de ses choix
G Nous partons, pour débattre, du postulat qu’on est dans les droits universels avec la possibilité de choisir, sinon on est sous la contrainte et, là, on n’a que le choix de s’adapter en regard des contraintes ; quand les droits individuels élémentaires n’existent pas, droit de se loger, de se nourrir, de se soigner, droit à l’enseignement, on ne peut pas parler de choix. Il faut, pour évoquer ce mot « choisir », le contexte environnemental. Qui choisirait de mal vivre ? D’être pauvre ? D’être ignorant
G Est-ce que tous nous faisons nos choix ? Je pense que non, parce que nos choix sont totalement tributaires de ce que nous sommes, de notre culture, de notre environnement, de nos origines, de tout ce qui a forgé notre vie. Je peux me demander si je reprendrai cette même voie. Mais ce choix était dans une autre époque, alors i je regarde en arrière, bien sûr, j’ai choisi une voie, mais aujourd’hui je peux me demander si je reprendrais la même voie, alors je pèse et le choix me convient. Je ne crois pas ceux qui prétendent avoir fait seuls tous leurs choix ; il y a les autres, les conditions du moment, tant de données, on ne maîtrise pas tout.
G Choisir c’est décider, c’est dire oui ou refuser ; ça peut être difficile ; cela peut être : ne pas admettre, ne pas adhérer, ne pas accepter des conditions qui ne conviennent pas. C’est une chance de pouvoir choisir, c’est une malchance de ne pas pouvoir dire non, d’être obligé de subir. Faire ses choix, ce n’est pas séparer travail et culture, plaisir et connaissance, amour et obligation sociale ; si on arrive à concilier tout cela, alors on peut dire qu’on a la chance de pouvoir choisir. Choisir pas toujours en connaissant toutes les causes, mais pour le moins avec la possibilité de ne pas douter de son propre choix, de faire confiance à l’avenir, et voir si on a eu raison de faire ces choix;
G On est gouverné par notre inconscient ; même avec tous les atouts, on fait des mauvais choix répétés. Je suis frappée de voir les mêmes personnes refaire, reconduire les mêmes erreurs, comme dans des choix amoureux
G Chaque être humain utilise en principe son intelligence, réfléchit à ce qui lui semble bien, ou mal avant d’agir, bien ou mal pour lui : « Dans tout homme il y a une tendance qui le porte à développer sa vie même aux dépens des autres et à étendre sur eux sa domination » (Nietzche). Dans notre vie il y a des choses que nous choisissons et d’autres que nous ne choisissons pas : comme naître dans telle famille, tel pays, tel milieu social ; nous ne choisissons pas notre physique, ni nos gènes. Par contre, il nous appartient de faire le choix de ce que nous voulons devenir, d’aller dans un sens plutôt que dans un autre et de comment agir pour y parvenir. On est revenu à la question initiale : quoi – pourquoi – comment, questions fondamentales dans notre construction personnelle. La vie n’est pas figée de la naissance à la mort ; on n’est jamais exactement sur le même chemin. Enfant, on imagine : je voudrais être ceci ou cela ! Puis, il faudra prendre des décisions, exercer sa volonté. Parfois, l’adolescent peut se sentir pris au piège de son milieu, de sa famille ; il veut échapper au piège, partir, oser, se pousser, prendre des risques, puis assumer pour réussir sa vie et, si les choix sont bons, un jour il entendra : « Toi, tu as de la chance !
G Nous avons évoqué les choix collectifs. Pourquoi peut-on faire des choix, si l’on est en démocratie ? C’est parce qu’il y a des gens qui ont choisi l’action, qui ont été capables d’exprimer des choix, des gens qui ont choisi de porter ces choix ; ce sont les peuples seuls qui font les démocraties, leur choix de société. En ce moment, nous sommes en négociations de choix collectifs qui concernent toute l’humanité : ça se passe à Copenhague. Ce sera des choix qui peut-être vont nous coûter dans nos habitudes de vie, mais ces choix là n’engagent pas que nous, un non-choix serait irresponsable et un manque total de solidarité envers les générations future;
G L’individu est fait des circonstances, des contingences, qui jalonnent sa vie. Le chemin de la vie est fait de nos désirs, de nos envies, mais il subit les contraintes de la réalité. Il est aussi le résultat de ces choix lors de circonstances, le résultat de milliers de choix; choix parfois importants, choix parfois a priori anodins, mais toujours avec une conséquence, comme un « effet papillon ». Avec ces milliers de petites bifurcations, ce sera pour chacun notre chemin de vie. Ce que nous sommes, ceux que nous fréquentons, le fait d’être là ce soir à converser ensemble, tout cela n’est que le fruit du hasard, le hasard d’avoir vu une annonce, une affichette qui parlait du café-philo, sujet qui ne nous intéresse pas par hasard, donc être là ensemble n’est pas totalement le fruit du hasard. Dans un café-philo du 27 septembre 2006 sur le thème « La vie est-elle un roman? », je retrouve : « Cette histoire qui s’écrit en la vivant, nous en sommes acteurs, mais aussi auteurs, et notre histoire dépend en grande partie de notre aptitude à orienter notre vie, à oser ouvrir nous-mêmes de nouveaux paragraphes, et cela dépend aussi de la fantaisie dont chacun a besoin dans sa vie ». Cette histoire-là nous l’écrivons, mais cela ne se fait pas sans cas de conscience, car, parfois, choisir, c’est quitter. Il y a des choix déchirants, des engagements qui bouleversent, qui engagent au-delà de soi-même ; ce sont des instants charnières de nos vies. Et puis chacun de nous, regardant en arrière, fait encore des choix, choix inconscients parfois, entre ce que nous aurions choisi ; on retrace le chemin, on choisit presque son passé !
G On oublie un peu la part du hasard qui souvent a plus d’importance que nos choix. A quinze minutes près, je ne faisais pas une rencontre primordiale, je ne serais pas en Europe, je ne serais pas là ce soir !
G Il y a une nuance entre choix idéal, choix absolu, choix total. Entre l’idéal et l’absence de choix, il y a plein d’étapes ; même quand les choix sont limités, ils continuent d’exister. Chez les adolescents, la pression familiale peut créer des crises ; il peut y avoir révolte ou cela peut aller jusqu’à l’impasse, le suicide. Par ailleurs, c’est beaucoup nos rencontres qui vont influer, orienter nos choix ; on ne choisit pas seul;
G Choisir c’est difficile, difficile au point que parfois on fait tout pour ne pas choisir ; on se situe alors dans le non-choix, qui est une forme de choix. C’est quand on a envie de ne pas se positionner, car choisir a sa part d’arbitraire. Quant à nos choix de vie, à chaque instant on est devant un choix, le faire ou ne pas le faire? Parfois, on fait seulement pencher la balance du côté du moindre mal ; ce sont des choix par économie de souffrance. On ne choisit pas le bien, l’idéal, la perfection, le mieux à chaque instant; ce qui n’empêche pas parfois de faire des choix sensationnels et d’autres plus timides. Pour être en mesure de faire ses choix, il faut aussi travailler sa liberté, l’exercer. Aujourd’hui, en revoyant mon parcours, je me sens plus en accord avec mes choix. Avec le temps, je choisis de plus en plus ma vie
G Plusieurs citations de philosophes répondent pour partie aux dernières interventions : « Quand nous disons « l’homme est responsable de lui-même », nous ne voulons pas dire que l’homme est strictement responsable de sa propre individualité, mais qu’il est responsable de tous les hommes, ainsi notre responsabilité est beaucoup plus grande que nous pourrions le supposer, car elle engage l’humanité entière » (Jean-Paul Sartre. L’existentialisme est un humanisme. 1946). Ou une autre approche, celle de Montaigne : « Etre libre et décider de son existence, c’est être libre de réaliser ce que la vie nous détermine à être. La vraie liberté, c’est pouvoir toutes choses sur soi ». Ou ce que nous dit Spinoza dans Ethique, quant à notre réelle liberté et autonomie de choix : « Les hommes se trompent quand ils se croient libres ; cette opinion consiste en cela seul qu’ils sont conscients de leurs actions et ignorants des causes par lesquelles ils sont déterminés ».
G Plus nous avançons en âge, moins nos choix sont personnels ; ils se font de plus en plus en accord avec les autres. Pour faire des choix qui nous écartent du déterminisme, il faut être en ouverture avec le monde, la société, la modernité. On choisit, on est soi dans son choix, mais toujours influencé par le choix des autres, ce choix des autres, ce modèle qui nous permet de choisir « par nous-mêmes » !
G Il y a des milliers de petits choix quotidiens dont nous ne sommes pas forcément conscients. Par ailleurs, si deux personnes, devant le même problème, prennent la même décision, chacun obtiendra des résultats différents.
G « Un homme tirait au sort toutes ses décisions, il ne lui arriva pas plus de mal qu’aux autres » (Paul Valéry).
G Il y a effectivement des conditions où l’on ne peut pas choisir sa vie dans sa globalité. Où qu’on soit, quel que soit l’endroit, quelles que soient les circonstances, on est amené à faire des choix à chaque instant. Quelles que soient les conditions, il faut toujours parier sur le fait que les gens ont un petit bout de liberté qui leur permet de décider d’un certain nombre de choses.
G On ne peut pas évacuer que c’est un luxe de se poser cette question. Nous avons souvent eu dans nos cafés-philo un ami africain qui nous aurait dit « C’est une question de ventre plein ! ». A partir du constat initial qu’une majorité d’individus ne peut pas décider de sa vie, on fait la conclusion et le débat est clos. Mais nous allons évoquer ceux qui ont ces choix, sujet qui nous concerne tous ce soir
G Les gens ont tous en commun dans le patrimoine de l’humanité ce qui s’appelle les droits de l’homme. Donc, on peut être en situation extrême au plan individuel, mais, sur le plan philosophique, chacun conserve la possibilité d’avoir une dignité et une attitude personnelle qui fait qu’on peut choisir dans certains cas de ne pas se laisser dégrader. Par ailleurs, il nous faut différencier la nécessité, la contingence et la position philosophique qui fait que l’homme pense au-delà des contingences. Dans les camps de concentration, dans des conditions extrêmes, il y a eu ceux qui ont su témoigner, partager et remonter le moral des autres et se comporter de façon remarquable dans des conditions où il aurait été possible de renoncer et de démissionner. Il faut que l’on aborde le sujet sur deux plans : niveau philosophique et niveau des droits de l’homme. Dans le premier cas, cela peut être une question métaphysique ou religieuse, avec le risque d’une question fermée. Dans le deuxième cas, le peuple fut rarement en mesure de choisir.
G La démocratie grecque laissait le choix dans ce qu’il était autorisé de choisir, d’après la loi, les dieux de la cité, d’après les droits de sa classe ; on était plus dans l’accomplissement d’un destin ; mêmes les dieux n’échappaient pas à leur destin. Sur le plan des droits de l’homme, nombreux sont ceux qui sont dépossédés de leurs choix ; on a déjà choisi pour eux ; notre société globalisée ne garantit nullement ces possibilités. Au Brésil, par exemple, les terres sont accaparées pour faire des biocarburants, ce qui chasse les petits paysans, ceux qu’on nomme « les sans terre », qui finissent par grossir la pauvreté dans les favelas. Ce paysan n’est pas un homme qui choisit pour lui-même, c’est quelques hommes qui font des choix politiques pour lui. Que pouvons-nous faire pour que chaque homme, chaque femme, soit libre de ses choix
G Nous partons, pour débattre, du postulat qu’on est dans les droits universels avec la possibilité de choisir, sinon on est sous la contrainte et, là, on n’a que le choix de s’adapter en regard des contraintes ; quand les droits individuels élémentaires n’existent pas, droit de se loger, de se nourrir, de se soigner, droit à l’enseignement, on ne peut pas parler de choix. Il faut, pour évoquer ce mot « choisir », le contexte environnemental. Qui choisirait de mal vivre ? D’être pauvre ? D’être ignorant
G Est-ce que tous nous faisons nos choix ? Je pense que non, parce que nos choix sont totalement tributaires de ce que nous sommes, de notre culture, de notre environnement, de nos origines, de tout ce qui a forgé notre vie. Je peux me demander si je reprendrai cette même voie. Mais ce choix était dans une autre époque, alors i je regarde en arrière, bien sûr, j’ai choisi une voie, mais aujourd’hui je peux me demander si je reprendrais la même voie, alors je pèse et le choix me convient. Je ne crois pas ceux qui prétendent avoir fait seuls tous leurs choix ; il y a les autres, les conditions du moment, tant de données, on ne maîtrise pas tout.
G Choisir c’est décider, c’est dire oui ou refuser ; ça peut être difficile ; cela peut être : ne pas admettre, ne pas adhérer, ne pas accepter des conditions qui ne conviennent pas. C’est une chance de pouvoir choisir, c’est une malchance de ne pas pouvoir dire non, d’être obligé de subir. Faire ses choix, ce n’est pas séparer travail et culture, plaisir et connaissance, amour et obligation sociale ; si on arrive à concilier tout cela, alors on peut dire qu’on a la chance de pouvoir choisir. Choisir pas toujours en connaissant toutes les causes, mais pour le moins avec la possibilité de ne pas douter de son propre choix, de faire confiance à l’avenir, et voir si on a eu raison de faire ces choix;
G On est gouverné par notre inconscient ; même avec tous les atouts, on fait des mauvais choix répétés. Je suis frappée de voir les mêmes personnes refaire, reconduire les mêmes erreurs, comme dans des choix amoureux
G Chaque être humain utilise en principe son intelligence, réfléchit à ce qui lui semble bien, ou mal avant d’agir, bien ou mal pour lui : « Dans tout homme il y a une tendance qui le porte à développer sa vie même aux dépens des autres et à étendre sur eux sa domination » (Nietzche). Dans notre vie il y a des choses que nous choisissons et d’autres que nous ne choisissons pas : comme naître dans telle famille, tel pays, tel milieu social ; nous ne choisissons pas notre physique, ni nos gènes. Par contre, il nous appartient de faire le choix de ce que nous voulons devenir, d’aller dans un sens plutôt que dans un autre et de comment agir pour y parvenir. On est revenu à la question initiale : quoi – pourquoi – comment, questions fondamentales dans notre construction personnelle. La vie n’est pas figée de la naissance à la mort ; on n’est jamais exactement sur le même chemin. Enfant, on imagine : je voudrais être ceci ou cela ! Puis, il faudra prendre des décisions, exercer sa volonté. Parfois, l’adolescent peut se sentir pris au piège de son milieu, de sa famille ; il veut échapper au piège, partir, oser, se pousser, prendre des risques, puis assumer pour réussir sa vie et, si les choix sont bons, un jour il entendra : « Toi, tu as de la chance !
G Nous avons évoqué les choix collectifs. Pourquoi peut-on faire des choix, si l’on est en démocratie ? C’est parce qu’il y a des gens qui ont choisi l’action, qui ont été capables d’exprimer des choix, des gens qui ont choisi de porter ces choix ; ce sont les peuples seuls qui font les démocraties, leur choix de société. En ce moment, nous sommes en négociations de choix collectifs qui concernent toute l’humanité : ça se passe à Copenhague. Ce sera des choix qui peut-être vont nous coûter dans nos habitudes de vie, mais ces choix là n’engagent pas que nous, un non-choix serait irresponsable et un manque total de solidarité envers les générations future;
G L’individu est fait des circonstances, des contingences, qui jalonnent sa vie. Le chemin de la vie est fait de nos désirs, de nos envies, mais il subit les contraintes de la réalité. Il est aussi le résultat de ces choix lors de circonstances, le résultat de milliers de choix; choix parfois importants, choix parfois a priori anodins, mais toujours avec une conséquence, comme un « effet papillon ». Avec ces milliers de petites bifurcations, ce sera pour chacun notre chemin de vie. Ce que nous sommes, ceux que nous fréquentons, le fait d’être là ce soir à converser ensemble, tout cela n’est que le fruit du hasard, le hasard d’avoir vu une annonce, une affichette qui parlait du café-philo, sujet qui ne nous intéresse pas par hasard, donc être là ensemble n’est pas totalement le fruit du hasard. Dans un café-philo du 27 septembre 2006 sur le thème « La vie est-elle un roman? », je retrouve : « Cette histoire qui s’écrit en la vivant, nous en sommes acteurs, mais aussi auteurs, et notre histoire dépend en grande partie de notre aptitude à orienter notre vie, à oser ouvrir nous-mêmes de nouveaux paragraphes, et cela dépend aussi de la fantaisie dont chacun a besoin dans sa vie ». Cette histoire-là nous l’écrivons, mais cela ne se fait pas sans cas de conscience, car, parfois, choisir, c’est quitter. Il y a des choix déchirants, des engagements qui bouleversent, qui engagent au-delà de soi-même ; ce sont des instants charnières de nos vies. Et puis chacun de nous, regardant en arrière, fait encore des choix, choix inconscients parfois, entre ce que nous aurions choisi ; on retrace le chemin, on choisit presque son passé !
G On oublie un peu la part du hasard qui souvent a plus d’importance que nos choix. A quinze minutes près, je ne faisais pas une rencontre primordiale, je ne serais pas en Europe, je ne serais pas là ce soir !
G Il y a une nuance entre choix idéal, choix absolu, choix total. Entre l’idéal et l’absence de choix, il y a plein d’étapes ; même quand les choix sont limités, ils continuent d’exister. Chez les adolescents, la pression familiale peut créer des crises ; il peut y avoir révolte ou cela peut aller jusqu’à l’impasse, le suicide. Par ailleurs, c’est beaucoup nos rencontres qui vont influer, orienter nos choix ; on ne choisit pas seul;
G Choisir c’est difficile, difficile au point que parfois on fait tout pour ne pas choisir ; on se situe alors dans le non-choix, qui est une forme de choix. C’est quand on a envie de ne pas se positionner, car choisir a sa part d’arbitraire. Quant à nos choix de vie, à chaque instant on est devant un choix, le faire ou ne pas le faire? Parfois, on fait seulement pencher la balance du côté du moindre mal ; ce sont des choix par économie de souffrance. On ne choisit pas le bien, l’idéal, la perfection, le mieux à chaque instant; ce qui n’empêche pas parfois de faire des choix sensationnels et d’autres plus timides. Pour être en mesure de faire ses choix, il faut aussi travailler sa liberté, l’exercer. Aujourd’hui, en revoyant mon parcours, je me sens plus en accord avec mes choix. Avec le temps, je choisis de plus en plus ma vie
G Plusieurs citations de philosophes répondent pour partie aux dernières interventions : « Quand nous disons « l’homme est responsable de lui-même », nous ne voulons pas dire que l’homme est strictement responsable de sa propre individualité, mais qu’il est responsable de tous les hommes, ainsi notre responsabilité est beaucoup plus grande que nous pourrions le supposer, car elle engage l’humanité entière » (Jean-Paul Sartre. L’existentialisme est un humanisme. 1946). Ou une autre approche, celle de Montaigne : « Etre libre et décider de son existence, c’est être libre de réaliser ce que la vie nous détermine à être. La vraie liberté, c’est pouvoir toutes choses sur soi ». Ou ce que nous dit Spinoza dans Ethique, quant à notre réelle liberté et autonomie de choix : « Les hommes se trompent quand ils se croient libres ; cette opinion consiste en cela seul qu’ils sont conscients de leurs actions et ignorants des causes par lesquelles ils sont déterminés ».
G Plus nous avançons en âge, moins nos choix sont personnels ; ils se font de plus en plus en accord avec les autres. Pour faire des choix qui nous écartent du déterminisme, il faut être en ouverture avec le monde, la société, la modernité. On choisit, on est soi dans son choix, mais toujours influencé par le choix des autres, ce choix des autres, ce modèle qui nous permet de choisir « par nous-mêmes » !
G Il y a des milliers de petits choix quotidiens dont nous ne sommes pas forcément conscients. Par ailleurs, si deux personnes, devant le même problème, prennent la même décision, chacun obtiendra des résultats différents.
G « Un homme tirait au sort toutes ses décisions, il ne lui arriva pas plus de mal qu’aux autres » (Paul Valéry).
Poème de Florence : Choisissons-nous notre vie ?
Lorsqu’on vit sur des rails, choisit-on l’aiguillage ?
Et le train-train des jours, et le fil du destin
Des choix que l’on croit faire, au ressort clandestin
Des élucubrations d’une Pythie sauvage
Et si j’ai déchiffré son cruel babillage
Et le train-train des jours, et le fil du destin
Des choix que l’on croit faire, au ressort clandestin
Des élucubrations d’une Pythie sauvage
Et si j’ai déchiffré son cruel babillage
Et que j’ai fuit en vain le duel intestin
De mon rêve enfantin et du vieux cabotin
Chaque jour avalé m’a mise en esclavage
Et le jour où l’on tranche à deux mains d’un seul coup
Tous les nœuds emmêlés, noués comme un licou
Est-ce vraiment notre choix ou le destin qui ruse ?
Ainsi feront toujours les petites marionnettes
Si le pantin c’est moi, qui pleure et qui s’amuse
Je ne sais toujours pas qui manie les manettes
De mon rêve enfantin et du vieux cabotin
Chaque jour avalé m’a mise en esclavage
Et le jour où l’on tranche à deux mains d’un seul coup
Tous les nœuds emmêlés, noués comme un licou
Est-ce vraiment notre choix ou le destin qui ruse ?
Ainsi feront toujours les petites marionnettes
Si le pantin c’est moi, qui pleure et qui s’amuse
Je ne sais toujours pas qui manie les manettes
G On a dit que parfois c’est la vie biologique qui choisit ; la vie choisit les meilleures voies pour survivre. Les luttes sont parfois au niveau des gènes. Deux exemples : Au Tibet en altitude, les efforts par grand froid nécessitent que l’organisme fabrique plus de sang pour oxygéner les poumons. Des femmes possèdent un gène qui permet cette fabrication rapide de sang ; elles transmettent ce gène à leurs enfants qui sont plus résistants que les autres, ainsi leurs lignées deviennent génétiquement dominantes. En Afrique, des femmes enceintes transmettent leur séropositivité à leur bébé ; d’autres possèdent un gène spécifique qui met une barrière, du coup leurs enfants seront ceux qui vont vivre ; un groupe génétique va ainsi se perpétuer. Quand la vie choisit, c’est la théorie de l’évolution de « l’origine des espèces » » et nous avons invité Darwin au débat.
G On a évoqué les modèles qui influent sur les choix. Enfants, nous avons des adultes référents qui vont être présents dans notre inconscient et déterminer certains de nos choix, surtout certaines de nos orientations, choix par mimétisme. On connaît l’expression : montrez-moi la direction, je tâcherai de trouver le chemin;
G L’éducation qu’on reçoit reste essentielle ; donc, les parents ont une part importante dans les aptitudes à choisir. Par ailleurs, en ce qui concerne les choix utiles et les choix inutiles, quand on met l’utilité et l’efficacité devant, avant de mettre le sens, ça veut dire qu’on n’a pas compris de quoi il s’agissait, et, chaque fois qu’on nous demande de choisir, c’est tellement mieux quand on a la possibilité d’expliquer ses choix.
G Finalement, dans nos choix, dans notre vie, il y a beaucoup de paramètres que l’on ne maîtrise pas. Est-ce à dire pour autant qu’un autre ou un Autre les maîtrise par ailleurs? Notre vie est en perpétuel devenir et de ce fait on ne sait pas à un moment donné si l’on fait vraiment un choix ou si l’on réalise un projet préalable. Notre vie advient et il nous appartient de l’accueillir en disant des « Oui » ou des « Non » et en réagissant à l’ événement.
G On a évoqué les choix utiles qui bien sûr ne doivent primer sur tous les choix, mais ne les négligeons pas : si je postule pour un poste intéressant, très rémunérateur, si je l’obtiens, ma vie s’en trouvera changée, cela m’ouvrira un certain nombre d’autres choix, restons réalistes ! « Pour prendre une décision il faut être un nombre impair de personnes, et trois c’est déjà trop ! » (Georges Clémenceau)
G Des sociétés, des individus, s’en remettent à un dessein de vie, à des forces supérieures qui auraient seules prises sur le cours de notre vie ; il n’y a pas de choix, il ne sert à rien alors de lutter, c’est ce qu’on appelle la fatalité. L’écrivain algérien Yasmina Khadra, dans son roman « Ce que le jour doit à la nuit », revient sur la fatalité. Pour lui, « Rien n’est écrit », « Autrement, les procès n’auraient pas lieu d’être ; la morale ne serait qu’une vieille chipie, et aucune honte n’aurait à rougir devant le mérite. Bien entendu, il est des choses qui nous dépassent, mais dans la plupart des cas, nous demeurons les principaux artisans de nos malheurs. Nos torts, nous les fabriquons de nos mains, et personne ne peut se vanter d’être moins à plaindre que son voisin. Quant à ce que nous appelons fatalité, ce n’est que notre entêtement à ne pas assumer les conséquences de nos petites et grandes faiblesses ».
G Paroles de la chanson, « Vida » (traduction par Guy Louis)
« Personne ne choisit sa famille / ou sa race lorsqu’il naît, / ni être riche, pauvre, bon, mauvais, / courageux ou lâche. / Nous naissons d’une décision / où nous ne fûmes pas consultés / et personne ne peut nous promettre le résultat. /Lorsque nous naissons, nous ne savons / même pas notre nom, / ni quel sera notre voie, / ni ce que nous cache le futur. /Et entre le baptême et l’enterrement, / chacun se fait un chemin, / et avec ses décisions : un destin! / Nous sommes une carte à jouer de plus / d’un jeu initié par d’autres, / et chacun va la jouer /selon la main qu’il a héritée. La vie est une porte / où l’on ne te fait pas payer pour entrer ; / et ton âme est le ticket qu’après avoir vécu / on t’arrache comme prix à payer. / Et chaque pas est une trace, / et chaque trace est une histoire. / Et chaque hier est une étoile/dans le ciel de la mémoire. /Et les marées du temps qui passe/ apportent, emportent, nos contradictions. / Entre retours et départs, / elles cicatrisent nos erreurs. /Et chaque ami est la famille, / famille choisie parmi les étrangers. / Entre l’espoir et la rencontre, / chacun apprend avec les ans / que seulement à la conscience / répondra notre esprit ; / que c’est une chose d’être un mâle, / que c’en est une autre d’être un homme. /Personne ne choisit sa famille / ou sa race lorsqu’il naît, / ni être bon, mauvais, gracieux ou vilain, / innocent ou coupable. / De la naissance jusqu’à la mort, / toute la vie est une question. / De notre volonté seule, dépend la réponse. /Je rêve d’un monde différent / où notre amour jamais ne finit. / Un monde où / jamais nous ne nions la raison des autres, / où jamais nous n’oublions de donner la main / à celui qui est en arrière. / Et celui qui sait un peu plus / l’enseigne aux autres / pour que tous de la vie / nous sachions un peu plus. » Paroles de Julio Iglesias (Musique de Rubén Blades).
G On a évoqué les modèles qui influent sur les choix. Enfants, nous avons des adultes référents qui vont être présents dans notre inconscient et déterminer certains de nos choix, surtout certaines de nos orientations, choix par mimétisme. On connaît l’expression : montrez-moi la direction, je tâcherai de trouver le chemin;
G L’éducation qu’on reçoit reste essentielle ; donc, les parents ont une part importante dans les aptitudes à choisir. Par ailleurs, en ce qui concerne les choix utiles et les choix inutiles, quand on met l’utilité et l’efficacité devant, avant de mettre le sens, ça veut dire qu’on n’a pas compris de quoi il s’agissait, et, chaque fois qu’on nous demande de choisir, c’est tellement mieux quand on a la possibilité d’expliquer ses choix.
G Finalement, dans nos choix, dans notre vie, il y a beaucoup de paramètres que l’on ne maîtrise pas. Est-ce à dire pour autant qu’un autre ou un Autre les maîtrise par ailleurs? Notre vie est en perpétuel devenir et de ce fait on ne sait pas à un moment donné si l’on fait vraiment un choix ou si l’on réalise un projet préalable. Notre vie advient et il nous appartient de l’accueillir en disant des « Oui » ou des « Non » et en réagissant à l’ événement.
G On a évoqué les choix utiles qui bien sûr ne doivent primer sur tous les choix, mais ne les négligeons pas : si je postule pour un poste intéressant, très rémunérateur, si je l’obtiens, ma vie s’en trouvera changée, cela m’ouvrira un certain nombre d’autres choix, restons réalistes ! « Pour prendre une décision il faut être un nombre impair de personnes, et trois c’est déjà trop ! » (Georges Clémenceau)
G Des sociétés, des individus, s’en remettent à un dessein de vie, à des forces supérieures qui auraient seules prises sur le cours de notre vie ; il n’y a pas de choix, il ne sert à rien alors de lutter, c’est ce qu’on appelle la fatalité. L’écrivain algérien Yasmina Khadra, dans son roman « Ce que le jour doit à la nuit », revient sur la fatalité. Pour lui, « Rien n’est écrit », « Autrement, les procès n’auraient pas lieu d’être ; la morale ne serait qu’une vieille chipie, et aucune honte n’aurait à rougir devant le mérite. Bien entendu, il est des choses qui nous dépassent, mais dans la plupart des cas, nous demeurons les principaux artisans de nos malheurs. Nos torts, nous les fabriquons de nos mains, et personne ne peut se vanter d’être moins à plaindre que son voisin. Quant à ce que nous appelons fatalité, ce n’est que notre entêtement à ne pas assumer les conséquences de nos petites et grandes faiblesses ».
G Paroles de la chanson, « Vida » (traduction par Guy Louis)
« Personne ne choisit sa famille / ou sa race lorsqu’il naît, / ni être riche, pauvre, bon, mauvais, / courageux ou lâche. / Nous naissons d’une décision / où nous ne fûmes pas consultés / et personne ne peut nous promettre le résultat. /Lorsque nous naissons, nous ne savons / même pas notre nom, / ni quel sera notre voie, / ni ce que nous cache le futur. /Et entre le baptême et l’enterrement, / chacun se fait un chemin, / et avec ses décisions : un destin! / Nous sommes une carte à jouer de plus / d’un jeu initié par d’autres, / et chacun va la jouer /selon la main qu’il a héritée. La vie est une porte / où l’on ne te fait pas payer pour entrer ; / et ton âme est le ticket qu’après avoir vécu / on t’arrache comme prix à payer. / Et chaque pas est une trace, / et chaque trace est une histoire. / Et chaque hier est une étoile/dans le ciel de la mémoire. /Et les marées du temps qui passe/ apportent, emportent, nos contradictions. / Entre retours et départs, / elles cicatrisent nos erreurs. /Et chaque ami est la famille, / famille choisie parmi les étrangers. / Entre l’espoir et la rencontre, / chacun apprend avec les ans / que seulement à la conscience / répondra notre esprit ; / que c’est une chose d’être un mâle, / que c’en est une autre d’être un homme. /Personne ne choisit sa famille / ou sa race lorsqu’il naît, / ni être bon, mauvais, gracieux ou vilain, / innocent ou coupable. / De la naissance jusqu’à la mort, / toute la vie est une question. / De notre volonté seule, dépend la réponse. /Je rêve d’un monde différent / où notre amour jamais ne finit. / Un monde où / jamais nous ne nions la raison des autres, / où jamais nous n’oublions de donner la main / à celui qui est en arrière. / Et celui qui sait un peu plus / l’enseigne aux autres / pour que tous de la vie / nous sachions un peu plus. » Paroles de Julio Iglesias (Musique de Rubén Blades).
G Texte de Guy : « Tout ne fut que rencontre dans ce monde indiscret. La vie est belle, pourquoi le dire avec gravité, pourquoi le dire avec tristesse. La vie n’est que la vie, ce qui est immense. La vie, c’est un petit rien qui cherche à durer, c’est un homme, c’est une femme, un oiseau qui s’envole. La vie, cela s’accepte, cela se combat. La vie, c’est de la poussière qu’on a dans les yeux, homme mobile qui marche au soleil. Tu dois vivre ta vie.
G « Il faut vivre la vie qu’on a imaginé », écrit l’Américain Henry David Thoreau (1817-1862). « Il faut aller voir dans la direction de ses rêves… ; prends tes désirs pour la réalité, fais de telle sorte que tes rêves puissent être déterminants, ne renonce pas à tes rêves… ; si vous avez bâti des châteaux en l’air, votre travail ne sera pas forcement perdu, c’est bien là qu’ils doivent être ; maintenant, il n’y a plus qu’à placer les fondations dessous…. » nos choix de vie doivent comporter une part d’idéal, d’utopie même ; c’est l’objectif à partir duquel on va mettre en œuvre les moyens pour y parvenir. C’est, nous dit-il, dépasser le réel pour créer son projet de vie.
G J’ai voulu construire des cathédrales, je n’ai fait que des châteaux de sables
G « Il faut vivre la vie qu’on a imaginé », écrit l’Américain Henry David Thoreau (1817-1862). « Il faut aller voir dans la direction de ses rêves… ; prends tes désirs pour la réalité, fais de telle sorte que tes rêves puissent être déterminants, ne renonce pas à tes rêves… ; si vous avez bâti des châteaux en l’air, votre travail ne sera pas forcement perdu, c’est bien là qu’ils doivent être ; maintenant, il n’y a plus qu’à placer les fondations dessous…. » nos choix de vie doivent comporter une part d’idéal, d’utopie même ; c’est l’objectif à partir duquel on va mettre en œuvre les moyens pour y parvenir. C’est, nous dit-il, dépasser le réel pour créer son projet de vie.
G J’ai voulu construire des cathédrales, je n’ai fait que des châteaux de sables
Conclusion: La vie n’est que choix incessants ; on pourrait la comparer au jeu d’échec, avec, au départ, des milliers de combinaisons dans le cadre des règles du jeu, valeurs, lois, usages ; chaque coup joué oriente le cours de cette vie, mais, comme aux échecs, on va se trouver devant des coups que l’on n’attendait pas. Et, entre ce que je suis et ce que j’aurais voulu être, il y a ces milliers de coups qui étaient à jouer, il y a une suite de contingences, qui ouvraient ou fermaient les voies possibles : «L’existence est un chemin et ce cheminement implique un choix continu » (Arturo Pérez Reverte. La reina del sur). Dans ce domaine, l’aide de la philosophie dans nos choix de vie n’est pas qu’introspectif, ce n’est pas que construction de soi ; nous sommes nous et nos circonstances. Ce sujet pouvait tout aussi bien se conjuguer au pluriel, nos choix n’engagent pas que nous-mêmes ; tous nos choix engagent les autres, c’est pour cela que les choix individualistes, les choix égoïstes de toute sorte sont très nocifs pour la société. Choisir notre vie, c’est choisir ensemble la société que nous voulons pour demain pour nous, pour nos enfants. Des impératifs liés à l’environnement vont très vite nous obliger à faire des choix, On ne fait pas société tout seul, nous ne choisissons pas notre vie, si nous refusons de faire les choix collectifs. Là aussi, nous sommes responsables : « L’homme détermine la société et non l’inverse. » (Cai Chongguo, professeur de philosophie chinois en exil).
Parfait!