Restitution du débat du café-philo de Chevilly-Larue
mercredi 28 septembre 20111
Jean Marie Arouet, dit : Voltaire.
Par Nicolas de Largillière, 1718.
Musée des châteaux de Versailles et de Trianon.
Animateurs : Guy Louis Pannetier. Guy Philippon.
Modérateur : Marc Ellenberger.
Introduction : France Laruelle.
Introduction : Tout doit être toléré dans tous les domaines de la société (religion, politique, modes de vie..) sous réserve du respect de l’individu, quel qu’il soit, et de celui des lois de la République. Tolérance vient du latin tolerare (supporter). C’est un principe de moralité lié au respect élémentaire des libertés d’autrui. Au sens moral, c’est la vertu qui porte à accepter ce qu’on n’accepterait pas spontanément, surtout lorsque cela va à l’encontre de nos propres convictions.
Tolérer, c’est renoncer à une part de son pouvoir, de sa force, au sens où on surmonte son propre intérêt. C’est accepter, sans faire preuve de condescendance, que d’autres puissent avoir des opinions différentes des nô tres. La tolérance, c’est aussi la vertu qui porte à se montrer vigilant tant envers l’intolérance, qu’envers l’intolérable. Il est intéressant de noter que l’antonyme de « tolérance », qui est « intolérance », est né en 1295, soit 60 ans avant le terme positif de tolérance, né en 1355.
Selon John Locke (philosophe anglais), la tolérance signifie : « Cesser de combattre ce que l’on ne peut changer » (Lettre sur la tolérance, 1689). Selon certains moralistes, la notion de tolérance est associée à la notion absolue de bien et de mal, précisant qu’elle peut conduire à une abstention volontaire dans le combat contre le mal, au motif pleinement conscient que combattre ce mal peut engendrer un mal plus grave encore. La philosophie de la tolérance reconnaît le principe d’égalité de tous, sans distinction de race, de religion ou de pays. Son objectif est de remplacer des rapports de force par des relations de dialogues, tout en essayant de comprendre et de respecter le point de vue d’autrui. Conséquemment, on imagine aisément ce qui peut résulter d’une tolérance excessive (non contrôlée) qui ferait basculer le « positif » vers le « négatif ». En effet, même si l’éducation est considérée comme un vecteur de tolérance, tolérer ne signifie pas tout accepter.
Définition de « laxisme » : C’est un système de pensée qui nie ou limite les interdits. C’est un nom commun dérivé du verbe latin laxare, (détendre, relâcher, désunir), dont sont issus en français : « relax » ou « laxatif ». Employé avec le suffixe « isme », c’est une indulgence excessive, une tolérance exagérée. C’est aussi un laisser-aller, un manque de rigueur. L’excès d’indulgence, donc le laxisme, affaiblit l’autorité.
L’histoire nous apprend que la tolérance est une valeur qui a dû s’affirmer contre l’intolérance. En 1598, l’Edit de Nantes proposé par Henri IV est un bel exemple de tolérance, et pourtant il n’est pas totalement un édit de tolérance. Il ne l’est pas au sens actuel du terme, car la religion catholique est la religion dominante. Il y a bien liberté de conscience, mais pas égalité dans la liberté du culte. Les protestants doivent toujours payer la dîme et chômer les jours fériés catholiques. De plus, certaines chambres judiciaires sont réservées pour le jugement des protestants. L’Edit de Nantes a été révoqué par louis XIV en 1685.
En 1763, Voltaire écrit le «Traité sur la tolérance » à l’occasion de la condamnation à mort de Jean Callas (chef d’une famille de religion protestante accusé d’avoir assassiné un des ses fils qui voulait se convertir au catholicisme). Avec cet ouvrage, Voltaire décrit jusqu’où peut mener l’intolérance, en soulignant qu’une accusation, sans preuves irréfutables, portée essentiellement par la haine peut entraîner la destruction d’une famille, avec son drame et son déshonneur, et en démontrant également que « ne pas tolérer » l’existence simultanée d’opinions diverses peut provoquer l’annihilation d’une religion ou d’un concept de vie.
En 1787, l’Edit de Versailles appelé « Edit de tolérance » a vu le jour en faveur des protestants, mais il contient encore des restrictions importantes sur la vie sociale, juridique, ainsi que sur le plan religieux.
Au XVIIIème siècle, sous l’effet de la philosophie des Lumières, les mentalités évoluent vers plus de tolérance. Par leur engagement contre les oppressions religieuses, morales et politiques, les membres de ce mouvement œuvrent pour un progrès du monde combattant l’irrationnel, l’arbitraire, l’obscurantisme et la superstition des siècles passés.
Ce n’est qu’en 1791 que la liberté totale du culte a été enfin donnée à chacun.
Débat : G A mon avis, tolérance et laxisme ne s’opposent pas, ils ne sont pas contraires, puisque le contraire de « laxiste » est : « sévère, rigoureux ». Dans le cas de la tolérance, c’est la personne qui réagit à une action extérieure, tandis que dans le laxisme la personne est directement acteur, c’est sa position, son choix. Tolérance et laxisme, c’est volonté ou manque de volonté. Dans les deux cas, ça peut déboucher sur des choses négatives
G Le laxisme fut, nous disent les dictionnaires, une doctrine morale et philosophique tendant à supprimer les interdits et à concilier les éléments opposés. C’est, nous dit ce même dictionnaire (Le grand Robert de la langue française) une tendance marquée à la conciliation, à la tolérance excessive. Les contraires sont, soit : « purisme, rigorisme », soit : « indulgence, faiblesse ». C’est plus aujourd’hui synonyme de : « laisser-aller, négligence ». Quand une personne est taxée de laxisme, c’est un jugement négatif. Autrement dit, on ne peut faire confiance à une personne laxiste, on ne peut lui confier de responsabilités ; c’est à la limite quelqu’un qui peut s’avérer dangereux par négligence. On voit dans tous ces aspects comment la connotation de ce mot est devenue très négative, c’est même parfois pris au sens de lâcheté, manque de fermeté, faiblesse, pusillanimité, mollesse.
On pourrait dire que la tolérance fixe un cadre, délimite, et que le laxisme, lui ne fixe aucun cadre et se désintéresse totalement des conséquences des choix.
Entre rigueur, tolérance et laxisme, que choisir ? Nous savons que l’histoire est jalonnée de ces « pères la rigueur », de ceux qui ne badinent pas avec la vertu, ceux qui ne transigent pas, lesquels au cours des siècles ont fait beaucoup de mal au nom du bien. Je prendrai trois exemples : Savonarole, Robespierre et plus près de nous les intégristes, dont les Talibans.
Savonarole est une référence de l’intégrisme ; ce moine exalté est resté dans l’histoire pour le célèbre « bûcher des vanités », grand feu où étaient jetés des objets saisis chez les habitants de Florence : des livres jugés immoraux, les beaux vêtements, les bijoux, les miroirs, les instruments de musique, les masques. A part la barbe, on voit là une saisissante ressemblance avec les religieux intégristes comme les Talibans. Savonarole prolongeait ces bûchers initiés par un franciscain canonisé, Bernardin de Sienne, lequel prêchait contre les Juifs, les homosexuels, les hérétiques, qui finissaient souvent sur un bûcher. C’était pour ces moines la révolte contre le laxisme, le pêché.
Parmi leurs successeurs, nous avons eu, par exemple, Robespierre qui voudra imposer la vertu républicaine par la Terreur. Puis, aujourd’hui, alors que nous sommes persuadés que l’homme a atteint enfin un grand degré d’humanisme, de tolérance, nous avons comme en Iran un Ministère du tourisme et de la vertu, nous avons des intégristes dans les pays du Golfe qui refusent qu’une femme conduise une voiture, nous avons des peuples qui pratiquent la lapidation, des Talibans qui interdisent la musique, qui enferment les femmes dans une sous-catégorie d’humains.
Est-ce que nous ne sommes pas laxistes au sens irresponsables, au sens d’un manque total de solidarité envers ces femmes martyrs, irresponsables et un peu lâches à la fois d’entretenir des relations diplomatiques et commerciales avec ces pays. Mais pourra-t-on m’objecter, c’est les abandonner, c’est une autre forme de lâcheté, c’est une forme d’intolérance. Nous sommes pris entre deux feux, laisser-faire, être en un sens laxistes ou être intolérants.
Nous trouverons toujours quelqu’un dont on pense qu’il n’est pas assez rigoureux dans tel ou tel domaine, alors nous le déconsidérons en lui attribuant ce terme « laxiste », et dans d’autres situations où il est un peu plus rigoureux que nous, nous le considérerons comme « intolérant ». Cela se retrouve dans l’appréciation que nous avons d’éduquer les enfants. Certains pensent que ces chéris ont le droit de tout faire, que, les contrarier, c’est les condamner à des thérapies quand ils seront adultes. Ils le font pour le bien des enfants, à moins qu’ils ne soient laxistes par un manque total d’autorité, par une incapacité de gérer des enfants. Ceux-là peuvent être considérés comme laxistes. En revanche, pour eux, des enfants trop encadrés, élevés dans une certaine discipline, cela relève de l’intolérance.
Au final, nous avons bien du mal à définir ces deux termes puisqu’ils dépendent souvent de jugements très arbitraires, très subjectifs, puisqu’ils sont liés aussi à nos jugements affectifs.
G Nous avions fait le test, dans un débat antérieur sur ce sujet de tolérance, de demander quelles sont les choses que nous ne tolérons pas. Il y a eu beaucoup de choses énumérées. Au final, nous sommes pleins d’intolérances : racisme, sexisme ; « on ne peut pas tolérer l’intolérance ». Parfois tolérer peut être près du mépris, de la condescendance : Oui ! On tolère ! On veut bien ! Tandis que le laxisme, c’est un abandon. Le laxisme est plus méprisé, c’est un défaut.
G J’ai trouvé comme définition de laxisme : « excès de tolérance ». Comment un excès de quelque chose peut-il créer une opposition ? Effectivement, quand on creuse un peu, ce sont deux concepts qui peuvent s’opposer ; ça dépend de comment on les appréhende. C’est-à-dire que la tolérance, au sens philosophique, n’est pas tout tolérer ; c’est : « le droit de ne pas tolérer ce qui peut compromettre sa propre existence » (Bernard Bourgeois. La raison moderne et le droit philosophique. Editions Vrin, 2000).
Dans le cadre de la tolérance politique, religieuse, philosophique d’un Etat, toute sa tolérance le renforce ; c’est la marque d’un Etat fort. Quand on se penche un peu sur ce sujet du laxisme, ça nous renvoie à la querelle des Jésuites et des Jansénistes. Cela nous rappelle aussi cette expression : « C’est un raisonnement de Jésuite », ou comment contourner une question, une interdiction avec des raisonnements tordus, en cachant le laxisme derrière l’hypocrisie. C’est aussi faire un écran de fumée…
G Tolérer ce qu’on ne devrait pas tolérer est laxiste. Dans un ouvrage de Manuel Rivas « Los libros arden mal », il évoque un exemple, une histoire racontée en Espagne : « …tu te souviens de ce que faisaient les moines d’Oseira pendant le carême, alors qu’il était interdit de manger de la viande. Et bien, ils précipitaient les cochons dans la rivière, puis ils lançaient les filets pour les repêcher. Les paysans, qui n’avaient même pas le droit de renifler du lard sous peine d’excommunication, coururent se plaindre d’un tel abus auprès de l’abbé qui leur répondit : Voyons, mes fils, vous savez bien que ce que l’on capture avec un filet ne peut être que du poisson ». Au nom de nos convictions, d’un esprit de groupe, c’est tolérer contre toute raison, jusqu’à prendre le risque d’être considéré comme laxiste.
G Tolérer, quand on l’oppose à quelque chose, c’est à chaque fois pour celui qui tolère une forme de jugement. Alors que tolérer, cela peut être simplement une attitude qui consiste à admettre chez autrui une manière de penser, d’agir qui est différente de celle qu’on adopte soi-même. C’est compréhension et indulgence. Sans la tolérance, comment pourrait-on vivre ? C’est le fait de ne pas sanctionner ceux avec qui l’on n’est pas d’accord, ne pas les juger comme des hérétiques, comme des gens avec lesquels on ne peut pas parler. Le laxisme, aujourd’hui, est remplacé par la désinvolture. C’est quand plus personne n’écoute plus personne ; c’est fréquent, notamment chez ceux dont le métier est de communiquer.
G En dessin industriel, il existe une notion de tolérance. C’est-à-dire que, lors de la fabrication d’une pièce, une infime différence n’empêchera pas le matériel de fonctionner, avec un « seuil de tolérance ».Transposé à la société, si l’on dépasse une certaine tolérance, on tombe dans le laxisme, ça ne fonctionne plus. C’est peut-être entre tolérance et intolérable que se situe le laxisme.
G On attribue à Paul Claudel : « La tolérance, il y a des maisons pour cela ! »,
G Quelqu’un a ajouté : « Trop de tolérance, c’est le bordel ! »
G Est-ce qu’un des symboles de la tolérance, ce n’est pas « Les trois petits singes » ? C’est-à-dire : ne pas entendre – ne pas voir – ne rien dire. Ou, ne serait-ce pas : ne pas vouloir voir ce qui se passe autour de soi, dans ce monde – ne pas vouloir entendre, se faire sourd aux problèmes des autres, aux questions sociales – ne rien dire, ne pas se prononcer, ne pas choisir, ne pas voter ? Vu ainsi, n’est-ce pas l’image même du laxisme ?
G Si quelqu’un tient des propos que je désapprouve, je le laisse libre de ses opinions au nom de la tolérance. Si je suis tolérant, je dois accepter le pluralisme des opinions. Je peux à la rigueur dire que je ne partage pas son avis, sans chercher à entamer un débat contradictoire. Par contre, et c’est paradoxal, quelqu’un peut émettre une opinion qui est de l’incitation à la violence, à caractère raciste, incitation à la délation, etc. Là, je me sens obligé pour ne pas être taxé de laxiste, d’intervenir et de condamner ses propos, car l’adage bien connu nous dit : « Qui ne dit mot consent », autrement dit : « Votre silence tient lieu d’acceptation ».
G Une amie du Café-philo, Geneviève Doriat, qui ne peut pas être présente ce soir, a envoyé un message où elle nous dit : « Peut-on vraiment mettre en parallèle tolérance et laxisme ? La tolérance a des limites ; par exemple, on ne pouvait pas tolérer le nazisme, même en essayant de penser à Voltaire. Elle a un cadre […]. C’est une qualité individuelle et collective. Le laxisme me paraît plutôt comme une faiblesse d’esprit, un trait de caractère qui laisse aller, une paresse aussi. C’est une affaire d’individu, mais qui peut devenir un fait de société aussi. Dans le sens de cette extension, on peut établir un parallèle. C’est justement les limites qui sont difficiles à établir et qui peuvent conduire à aller de l’un vers l’autre. […] »
G On vient d’évoquer tolérance et nazisme. Pour les nazis, dans leur raisonnement, dans leur logique, il y avait un tas de choses parfaitement tolérables, parce que pour eux, nécessaires. Chaque système a ses tolérances, ses intolérances.
G Le laxisme, pour moi, n’est que faiblesse. Je ne l’oppose même pas à la tolérance. On ne peut pas tolérer certains crimes. On a le droit et on doit s’opposer de toutes nos forces aux génocides, aux actes de pédophilie, à tous les actes de cruauté insupportables pour un être humain. Ce n’est pas parce que l’on comprend, que l’on peut expliquer le pourquoi, que l’on peut tolérer, ou alors c’est du laxisme.
G Comme beaucoup, je dénonce des formes d’islamisme, le terrorisme, la burqa. On est dans un pays laïc, qui est tolérant envers toutes les religions et les protège. Est-ce qu’on doit accepter qu’une femme soit prisonnière d’une coutume, d’une religion ? Tolérer peut être du laxisme. Quand je croise une femme cachée par ses voiles, ça me gêne ; pas pour moi, mais pour elle, pour toutes les femmes. J’ai le sentiment qu’on lui a enlevé sa liberté, ses choix…
G Diderot nous disait : « Il n’y a pas un musulman qui n’imaginât faire une action agréable à Dieu et au saint Prophète, en exterminant tous les chrétiens, qui, de leur côté ne sont guère plus tolérants » (Entretiens avec la Maréchale de ***. 1776).
Cette séparation par la religion et les intolérances qui en découlent continue. Elle continue parce que l’humain ne domine pas la pensée, car il n’arrive pas à dépasser l’inhabituel pour lui.
G Si l’on reprend l’image évoquée des « trois petits singes » du bouddhisme, elle symbolise la tolérance, et aussi le premier pas vers l’équanimité (flegme, égalité d’humeur, sérénité, philosophie). La tolérance est un exercice à pratiquer sur soi-même. On ne peut être tolérant que lorsqu’il y a choix. On ne peut parler de tolérance envers ce qui vous est imposé. Quant à laisser dire ou penser ce que l’autre veut dire ou penser, cela peut être de l’indifférence, ou « Cela m’est égal ! ». La tolérance, c’est aussi : écouter, entendre une approche différente, et l’éducation permet d’entendre l’autre façon de penser.
G Nous nous trouvons parfois face à des personnes qui refusent la norme, ou les normes, c’est-à-dire que leur sentiment est qu’on ne peut enfermer une valeur, un individu dans un cadre précis. Nous retrouvons là cette doctrine morale et philosophique, « le laxisme », tendant à supprimer les interdits. Ceux qui veulent qu’on respecte la norme, les normes, sont traités d’intolérants par ces derniers, et inversement, ceux qui ne veulent pas que soient abolies, bousculées les normes considèrent les opposants aux normes comme des laxistes. Dans notre société, cela touche divers domaines, et bien sûr nous n’avons pas un avis unanimes sur ces questions. Quelques exemples :
– Ce sera le mariage, valeur, institution, que certains considèrent uniquement comme « l’union d’un homme et d’une femme », au nom de la tolérance pour les uns. Au nom de cette même tolérance les Espagnols ont modifié leur constitution pour inscrire le mariage comme : « L’union de deux individus ».
– Ce sera la dépénalisation de certaines drogues, comme l’ont fait les Hollandais aux Pays-Bas, pays où l’on peut aller fumer son « pétard » et faire le plein dans un coffee-shop auprès des dealers officiels. Faut-il autoriser, comme l’ont fait les Espagnols, la consommation tout en continuant de se plaindre des méfaits, des morts, dus à cette tolérance ? Dans ce pays, la consommation est autorisée et la vente interdite, ce qui est assez paradoxal. Là, nous nous retrouvons toujours avec les mêmes jugements de tolérance ou de laxisme.
– Ce sera les mères porteuses, dites aussi « ventres à louer », ou le désir d’enfant, ou même le pouvoir d’achat et la morale, sont des sujets polémiques.
– Ce sera l’euthanasie, avec à la fois les risques de dérapages et parfois un peu d’hypocrisie.
– Ce sera ce récurrent débat sur les « maisons closes », sujet que reprennent les journaux dans les périodes creuses. Faut-il autoriser les établissements comme dans certains pays d’Europe, maisons qu’on appelle pudiquement des « clubs » ? Faut-il plus ou moins tolérer les réseaux de souteneurs qui droguent des jeunes femmes et les terrorisent ?
– Ce sera l’adoption des enfants par les couples homosexuels. Sujet très polémique.
Ce sont là des sujets de société d’importance qu’on doit pouvoir aborder sans tomber dans une tolérance proche du laxisme, sans tomber dans l’intolérance. Au sein d’une même famille, d’un groupe d’amis, d’un parti politique, les avis divergent, s’opposent parfois radicalement. Ces questions transcendent les appartenances; très vite viennent les sentiments de : tolérance – intolérance – laxisme. Le débat sur tous ces sujets reste très largement ouvert.
G Aujourd’hui, il y a une question sur l’éthique. Peut-on tolérer la cruauté, la façon dont on traite les animaux – le vivant en général, la torture, la violence institutionnalisée, la persécution des minorités, les mutilations sexuelles ? On tolère quand même beaucoup de choses très graves, comme l’esclavage, la lapidation, le terrorisme. Le summum de la tolérance, proche du laxisme, c’est le politiquement correct.
G On a vu qu’en gros, la tolérance avait servi à éviter des conflits. Kofi Annam (secrétaire général des Nations Unies de 1997 à 2006) disait que : « La tolérance est une vertu qui rend la paix possible ». Toutefois, à quoi abouterait une tolérance universelle et absolue ? Ce serait oublier les injustices, les victimes. Tolérer Hitler, c’est déjà se faire complice. Poussée à l’extrême, la tolérance finirait par se nier elle-même, car elle laisserait les mains libres à ceux qui veulent la supprimer. Du coup, la question se pose face à cela : que faire quand des parents refusent une transfusion sanguine qui pourrait sauver leur enfant ? Doit-on agir avec un rapport de force, celui de la loi, ou en rester au dialogue ? En politique, est-ce qu’on doit interdire un parti qui a des idées totalitaires, racistes et antisémites ?
On voit qu’il y a une difficulté énorme à être toujours tolérant. Seule une profonde réflexion de l’individu peut lui permettre « en son âme et conscience », d’agir en étant plus ou moins tolérant. Je dirai que tolérance et laxisme ne sont pas opposés, ils sont opposables, comme le sont le pouce avec les quatre autres doigts de la main. « Au cours des siècles, », nous dit Zola, « l’histoire des peuples n’est qu’une leçon de mutuelle tolérance ».
G Le poème de Florence : La tolérance et le laxisme s’opposent-ils ?
C’était une maison de tolérance
Avec une lanterne sur le mur
Pour éclairer la luxuriance
Des opinions sans fard, d’un choix obscur
Avec une lanterne sur le mur
Un kaléidoscope sans préférence
Des opinions sans fard, d’un choix obscur
La dialectique de la différence
Un kaléidoscope sans préférence
Qui mélange amour avec no future
La dialectique de la différence
En chantant fluctuat nec mergitur
Qui mélange amour avec no future
Parmi les écueils de l’indifférence
En chantant fluctuat nec mergitur
Elle cherchait des voies sans outrance
Parmi les écueils de l’indifférence
Et de trop d’indulgence en clair obscur
Elle cherchait des voies sans outrance
Des vérités ou d’un concept sûr
Et de trop d’indulgence en clair obscur
Elle a culbuté dans la complaisance
Des vérités ou d’un concept sûr
Et elle a toléré l’intolérance
Elle a culbuté dans la complaisance
D’un laxisme assumé, sans fioriture
Et elle a toléré l’intolérance
Qui a enfanté de la dictature
D’un laxisme assumé, sans fioriture
Alors ils ont violé l’irrévérence
Qui a enfanté de la dictature
C’était une maison de tolérance
Tour de table avec la question : en quoi, sur quoi êtes-vous tolérants, intolérants ou laxistes ?
G Je ne tolère pas la violence, de plus elle me fait peur ; je n’aime pas la corrida, les films violents. Je ne tolère pas le sort fait parfois aux femmes dans des pays musulmans, entre autres. Je ne tolère pas qu’on touche aux enfants…
G Je suis parfois laxiste par tolérance, et cela doit arriver à bien d’autres personnes. Lorsque je n’ai pas envie de me battre ; je pense que « ça n’en vaut pas la peine ! », que c’est dépenser de l’énergie pour rien, alors, on laisse aller. Et là, on a tort, parce qu’après, on peut le payer très cher. Cela peut arriver dans nos relations au travail, avec des amis, dans le couple. On ne réagit pas à une parole, « le clou est enfoncé ! » Si j’avais réagi tout de suite, les choses ne seraient pas allées si loin.
G Je ne tolère pas la mauvaise foi. Vouloir faire admettre quelque chose à celui qui ne veut pas entendre, là aussi, on abandonne ; cela nous mène au laxisme.
G Je ne peux pas tolérer qu’on torture. Je ne supporte pas qu’on tue les animaux ; je suis végétarienne.
G Ce qui est intolérable, c’est la haine. La haine ça coûte cher. Faites la somme de toutes les guerres qui ont eu lieu. Alors que l’amour ce n’est pas cher, ça ne coûte rien. On doit préférer l’amour à la haine, préférer la discussion à la confrontation, au conflit.
G Je suis intolérante envers les gens qui manquent de dignité, notamment dans les médias comme à la télévision, où l’on étale des sentiments dégoulinants…
G Je ne supporte pas l’avidité du pouvoir, les arrivistes, ceux qui sont prêts à piétiner les autres…
G Peut-être que nous n’arrivons pas à résoudre ces problèmes, à trancher une fois pour toutes sur ces problèmes, parce que laxisme et tolérance cohabitent en nous. Il y a chez moi « le tolérant », et puis il y a celui qui veut avoir la paix, qui laisse le soin aux autres de trancher ; c’est mon côté laxiste. Il ne faut pas, nous disaient les Stoïciens, gâcher notre énergie à nous battre contre les choses qui ne dépendent pas de nous. Notre destin est écrit et nul n’est besoin de vouloir toujours contrarier ce destin nous disent les déterministes. Ou, nous sommes entièrement responsables de nos choix, de notre vie et nous devons écarter tout laxisme, nous devons assumer, nous dit Sartre, avec l’existentialisme. Il y a tellement de choses qui ne vont pas dans cette société, des choses qu’on ne peut pas régler qu’avec des indignations, des manifestations. On ne règle rien avec « bof » ou « à quoi bon ». Alors, modestement, j’agis, j’agirai avec mes moyens de grain de sable. Autrement dit, tout cela nous laisse à penser que la tolérance serait le résultat de quelque chose auquel on a réfléchi, où l’on a pesé le pour et le contre, espérant et étant prêt à l’échec en même temps. Le laxisme serait davantage les « laissons faire, laissons aller », les « aquabonistes » de la société. Le laxisme n’est-il pas la marque de l’abstentionnisme ? Ça ne m’intéresse pas ! Le laxisme politique peut être illustré par ce texte du Pasteur Niemöller : « Quand on a arrêté les Juifs, je n’étais pas Juif, je n’ai rien dit. »
Enfin, on dit qu’Athènes donnait déjà l’image d’une société (à son époque) tolérante ; Sparte au contraire, symbolise la rigueur, l’austérité, l’intolérance (être spartiate). Au final, c’est Athènes qui est passé à la postérité. La tolérance a de l’avenir.
G On a beaucoup entendu l’expression : « je ne supporte pas », « je ne tolère pas ». On peut être indigné, ne pas supporter ; ce n’est pas être intolérant. La tolérance est quelque chose de positif, de valorisant. Par contre, personne ne dira : « je suis laxiste », ou alors, « j’avoue humblement que je suis laxiste » !
La tolérance un jour dans toutes les sociétés, quel programme!
LES GRAND PHILOSOPHE..DEVRAIS NOUS EXPLIQUER.?POURQUOI PAR EXMPLE SUR 55.ANS./..TOUT ET REPETITIF.DANS TOUS LES DOMAINES.?POURQUOI IL NI A PAS D’EVOLUTION.?EN POLITIQUES PAR EXEMPLE.?TOUS SES POLITIQUES..GAUCHE./..DROITE..FON DE LA POLITIQUES DE VIEUX.AVEC DES SYSTEMES A L’ANCIENNE.?PREUVE..ILS NE PENSE QUE CARRIERE ET CUMULD DE MANDATS..///..PLUS VOUS AVEZ DE MANDATS./.PLUS VOUS AUREZ DE RETRAITES.VOILA LA GRANDE DEMOCRATIE DE TOUS SES POLITIQUES MAFIEUX POURRIES DROITE GAUCHE AVEC LEURS SYSTEMES A L’ANCIENNE.DIGNE DES ANNEES 1923.?AUTRES EXMPLE LE DISCOURS DE CE VALLS..DISCOURS A L’ANCIENNE.?PAS DU TOUT MODERNE ET ENCORE MOINS FUTURISTE.?AUTRES…EXEMPLE.POUR LES ETUDIANTS..PAS TROP LOGEMENT..LES ETUDES ET LES INSCRIPTIONS SONT TOUJOURS SINON PLUS CHERE CHAQUE ANNEES.?OU ET L’EVOLUTION DE TOUS SES POLITIQUES MAFIEUX POURRIES DROITE GAUCHE QUI EN 2016..NON PAS EVOLUE.?VOILA CE QUE JE NOMMES ET QUE JE DIT QUE TOUT ET REPETITIF..?EXEMPLE LES FRANÇAIS NON PAS ENCORE COMPRIS QUANT 2016..VOTER…CELA NE CHANGE PAS LA VIE DES GENS..VOTER NE RAPPORTE RIEN AUX GENS./.DAPREZ VOUS A QUI CELA RAPPORTE./..A QUI CELA CHANGE TIL LA VIE.?VOYEZ QUE TOUT ET REPETITIF./..SUR 55.ANS.?..//…LA TOLÉRANCE..ALLER DANS LES PAYS DU MAGHREB..ALGERIE TUNISIE MAROC AFRIQUE DU NORD VISITER LES PRISONS..?VOUS OBSERVEREZ LA PROPRETÉ..ET TOUT LE RESTE QUI VAS AVEC.?LA PUANTEUR LES BESTIOLES..?BREF..PAS COMME EN FRANCE OU LES PRISONS SONT DEVENUE DE VRAIS CLUB MED.?DONT LES ELECTEURS./.CONTRIBUABLES./.PAYENT…LES FACTURES.?DANS LES ANNEES 1919..POUR AVOIR VOLER UN MORCEAUX DE PAIN..C’ETAIT LE BAGNES..?UN ARABE MULTIRECIDIVISTE..AVEC SOIT DISANT…UN BRACELET.ELECTRONIQUE./..A ASSASSINER.APRES L’AVOIR VIOLER..UNE GAMINE DE 15.ANS..?ALOR LA TOLÉRANCE..VOUS EN PENSEZ QUOI.?LES PARENTS DE LA VICTIME EN PENSE QUOI.??LES VICTIMES…DU TERRORISME ISLAMISTES MUSULMANS./..LEURS PARENTS..ILS EN PENSE QUOI..?ET TOUS SES POLITIQUES MAFIEUX POURRIES DROITE GAUCHE.//..ET LEURS CASSEROLES JURIDIQUES..VOUS EN PENSEE QUOI..?VOILA POURQUOI VOUS VOTER EN 2016///2017.//..ET APRES..POUR SUBIR TOUS SES SUPER NULS DE MAFIEUX POURRIES./.??VOUS EN PENSEE QUOI..//…TOUT ET REPETITIF.??ET TOUT CELA TOURNE EN BOUCLE./..GRACE AUX MEDIAS AUDIOVISUEL..ECRITS..RADIOS.?BONNE JOURNEE…VOUS ETES DEVENUES DE VRAIS ZOMBIES DE LA REPUBLIQUE.??COMME VOS PARENTS.?ET DANS 55.ANS CELA SERAS…LES MEMES SYSTEMES POURRIES MAFIEUX DE VIEUX AVEC DES POLITIQUES A L’ANCIENNE.?COMME TOUJOURS..?PREUVE QUE RIEN NA EVOLUER..UN AGRICULTEUR..PAR JOUR..CE SUICIDE./.EN 2016.??GRACE A TOUS SES TRES GRAND POLITIQUES GAUCHE./.DROITE..QUI NOUS DEGOUTE./.??