La philosophie est-t-elle engagée ?
Sur des lambeaux de rêves
Jetés de bric et de broc
J’ai posé des pansements
Des pansements fait exprès
Pour une jambe de bois
Et j’ai bu la cigüe jusqu’à le lie
Pinocchio titubant, j’ai bourgeonné avec luxuriance
La cigüe coulait dans mes veines
Comme la sève d’un mois de mai.
Souvenir inoculé
Souvenir si vivant qu’il en devient vécu
Et j’ai bu la cigüe jusqu’à le lie
La corruption de la jeunesse était constatée
Avec les larmes des mineures éternelles
J’ai creusé goûte à goûte le fossé des générations
Les nostalgies incontrôlables partaient à la dérive.
Et j’ai bu la cigüe jusqu’à le lie
Mon nez s’allongeait, comme un Cyrano de légende
Dans un délire psychédélique, j’ai chargé des moulins
J’ai combattu des géant, j’ai modelé des chimères
Je tentais d’entraîner dans ma course quelques malheureux
qui ne demandaient qu’un peu d’eau
Et j’ai bu la cigüe jusqu’à le lie
Et je suis là ce soir
Je suis lasse ce soit
Il me reste un peu de cigüe au fond de mon verre…
Ecrit et lu par Florence Desvergnes
Lors du café-philo de L’Haÿ-les-Roses
Le 11 02 2009
Thème :
« Philosopher, est-ce aussi, s’engager ? »