Restitution du débat du Café-philo du 13 février 2013 à L’Haÿ-les-Roses.
Introduction : Mireille Rivière:
Il y a le verbe savoir et le nom savoir. Le nom, c’est l’ensemble des connaissances, soit acquises par l’expérience, soit reçues. Le verbe, c’est avoir appris quelque chose, pouvoir le dire, le connaître, le répéter. Donc, le savoir s’oppose à l’ignorance.
Au niveau des connaissances, on distingue deux choses. La première, c’est savoir qu’une certaine proposition est vraie, comme : tout le monde sait que la terre est ronde. Puis, le deuxième aspect, c’est le savoir-faire ; c’est plus au niveau de l’action. Il y a, dans ce savoir-faire, la notion en plus de quelque chose de partageable par l’expérience, d’un domaine plus matériel et donc de caractère universel.
Là, nous faisons de la philosophie, laquelle philosophie n’est pas du tout amie avec le savoir. La philosophie, ce qui l’intéresse, c’est de trouver les bonnes questions, mais pas a priori les réponses, or le savoir se résume à des réponses.
Quant à la transmission, le savoir n’est vraiment utile que s’il est transmis. L’homme a toujours cherché à améliorer sa situation sur terre, ses connaissances, sa maîtrise et son avenir ; donc, c’est une démarche naturelle que d’aller vers le savoir. On peut constater aussi que le stockage de toutes ces connaissances qu’on appelle le Savoir avec un grand S, se développe en même temps que l’histoire ; c’est une démarche parallèle.
Dans la transmission, il y l’idée de passage, c’est-à-dire qu’il faut être au moins deux pour la transmission, le possesseur du savoir et le ou les récepteurs. C’est quelque chose qu’on a reçu et qu’on passe à son tour ; c’est là la notion d’universalité. Donc, on peut donner à la postérité. On va trouver des équivalents ; cela peut être propagé, véhiculé, enseigné.
La problématique que l’on a ce soir est double : Comment transmettre ? Et à qui ? Le comment exige les moyens, la manière.
Les premiers transmetteurs sont les parents, ceux qui éduquent au quotidien, ceux qui transmettent à la fois savoir-faire et connaissances multiples. Ensuite, l’école va prendre le relais, ceci dans une société où il y a une école.
L’école a commencé très tôt, chez les Egyptiens. Chez les Grecs, on nous parle de ces esclaves répétiteurs, les pédagogues. Chez les Gaulois, ce sont les druides qui éduquaient les enfants ; cela était oral, par narration ou même sous forme de chansons. Chez les Romains, on réunissait les enfants en plein air sur la place publique et ils avaient droit à des cours de grammaire et de latin, entre autres. Charlemagne, qui lui-même ne sait pas écrire, va sinon créer, du moins relancer l’école. En France, l’instruction primaire est organisée par la loi Guizot du 28 juin 1833, mais concerne surtout les écoles des garçons ; cette loi est complétée par la loi Parieu du 11 janvier 1850 concernant les écoles des filles ; puis, sous l’impulsion de Jules Ferry, ministre de l’instruction publique, 8 lois concernant l’enseignement sont votées de 1879 à 1886 (dont la loi du 16 juin 1881 sur la gratuité de l’enseignement primaire dans les écoles publiques, la loi du 28 mars 1882 sur l’enseignement primaire obligatoire, laïque, et la loi du 30 octobre 1886 sur l’organisation de l’enseignement primaire). Alors, partant de tout cela, on s’aperçoit que le savoir, pendant longtemps, est resté l’apanage ou d’un sexe ou d’une classe sociale, ou a été limité à une zone géographique et donc était très concentré.
L’école devient le moyen le plus démocratique de donner à tout le monde l’accès au savoir, surtout par le fait que c’est obligatoire.
Maintenant, on arrive à : comment ? Autrement dit, comment se caractérise l’art d’éduquer ? Quand on parle d’éducation, on parle de pédagogie, laquelle pédagogie est la transmission des connaissances, du savoir et du savoir-faire. Les méthodes pédagogiques sont passées du savoir, à transmettre, et, là, le récepteur, l’élève, était passif. Cela va évoluer, grâce à des pédagogues comme Montessori, Freinet, Steiner. On est passé de quelque chose qui était juste de la transmission à cette idée que l’apprenant construit des choses à lui, qu’il participe à son éducation, et le but est, suivant les idéologies, les époques, les systèmes, de former un être social.
Autant au départ c’était très concentré, autant à l’époque actuelle, c’est vulgarisé à l’extrême, et nous arrivons à Internet.
A chaque fois que j’évoque Internet je fais toujours la même critique : c’est le risque de conformisme, c’est-à-dire, qu’on retrouve les choses toujours un peu sous la même forme. Le risque de trop d’information, jusqu’à la surinformation mal assimilée, où l’on parle de tout et de n’importe quoi. Le risque est aussi la dictature de l’utile, où le savoir et les connaissances sont parfois tournés vers le profit. Trop d’information peut déstabiliser ; la maîtrise de tout cela à un moment nous échappe. On voit comment, dans une recherche sur Internet, on se retrouve souvent embarqué bien loin de sa recherche initiale.
Par ailleurs, il y une notion qui me paraît importante au niveau de la transmission et du savoir, c’est le temps. Le savoir a besoin de temps, or, actuellement, personne n’a le temps de rien. De ce fait, cela paraît plus difficile maintenant de transmettre l’expérience.
Donc, actuellement, je constate qu’il y a une demande pour des choses qui ne sont pas enseignées, ni à l’école, ni dans les livres. C’est de là qu’est venue cette mode du « coaching ». Il ne s’agit plus de savoir-être, on a envie du « savoir faire ». Vous avez tous vu ou entendu parler de cette émission de télévision dénommée « Super Mamie ». J’ai trouvé aberrant que des personnes aient eu le besoin de recourir à des tiers pour éduquer leurs enfants. J’ai l’impression qu’on est dans une société qui a besoin d’être coachée tout le temps.
Alors, revenant à la seconde partie de la question, « à qui transmettre ? Je dirai que c’est d’abord aux enfants, c’est évident, parce que là, « Cela rentre comme dans du beurre » ; c’est l’importante transmission transgénérationnelle, car les gens sont toujours en quête de racines. Alors, transmettre à qui ? Eh bien ! Transmettre à tous ceux qui ne savent pas, c’est-à-dire à tous, puisque nous sommes tous ignorants de quelque chose.
Et puis transmettre pourquoi ? Pour être meilleur parent ? Pour être meilleur citoyen ?
Aujourd’hui, nous avons un signe encourageant, lorsqu’on voit que les musées n’ont jamais été aussi fréquentés, autant visités, alors que, depuis des années, on entend que le niveau baisse, même si nous avons encore des gens illettrés.
On vit tous les chamboulements de son époque. Si on considère le savoir comme le fondement d’une culture, la transmission de ce savoir prend toute son importance dans une société pluriethnique pour trouver un ciment commun.
Débat : G Vouloir transmettre peut être une démarche qui vise, même inconsciemment à ne pas vouloir que se brise la chaîne intergénérationnelle.
Je suis inquiet, tant en regard de nos aptitudes à transmettre, que quant à l’état réceptif des générations nouvelles. Il se peut que cette crainte soit de tous temps, et qu’ elle soit souhaitable, nécessaire, car elle oblige à faire, elle oblige à dire ; transmettre reste un challenge.
Nous avons aujourd’hui beaucoup plus de bacheliers qu’il y a seulement 50 ans. Le niveau intellectuel général s’est-il élevé pour autant ? Le constat est que l’offre s’est augmentée, les moyens d’accès sont plus nombreux, la transmission se fait d’une autre manière.
Pendant des siècles, la transmission fut orale avec parfois les règles d’un rythme rhétorique. Cela nous paraît impensable à notre époque que des personnes aient pu mémoriser et restituer tant de savoirs, alors que pour la plupart d’entre nous présents ce soir, nous aurions bien du mal à apprendre plus d’une page par cœur et la restituer un mois après.
Puis, sont venus les premiers livres, en un temps où bien peu de gens savaient lire. Cela n’a pas manqué d’inquiéter à cette époque ; le roi de France y voyait la subversion ; si l’on confiait le savoir à des livres, l’homme perdrait l’aptitude à mémoriser, alors le savoir ne serait plus qu’à ceux qui auraient les livres. Mais c’est finalement par l’écrit que s’est transmis et se transmet la plus grande partie de l’immensité des savoirs, ceci avec des épisodes marquants, comme ce fut le cas avec l’Encyclopédie, et aussi, hélas, avec des autodafés.
Aujourd’hui, on s’interroge. Avec la révolution numérique, où les possibilités de numériser du savoir semblent exponentielles, où les bibliothèques des particuliers pourraient devenir à terme seulement des éléments de décorations, sans plus, pourquoi demander à des personnes de transmettre le savoir alors que chacun disposera sur une tablette d’une somme de savoirs qu’il ne pourra épuiser dans toute sa vie ? Cela est illustré dans un livre récent du philosophe Michel Serres, lequel, dans une époque qu’on peut situer vers 2050 nous parle d’une toute jeune fille qui n’a plus besoin d’enseignants ; elle se nomme « Petite Poucette » (c’est aussi le titre du livre) et elle détient tout le savoir à la portée de ses deux pouces. Dans ce schéma, peut-être que l’école et les enseignants n’existeront plus, que les amphithéâtres n’existeront plus. Notre mode de transmission du savoir appartiendra au passé.
Pour finir avec une note plus optimiste, je dirai qu’à ce jour, nonobstant les craintes connues à chaque grande mutation, on peut constater que la chaîne de la transmission des savoirs n’a pas été rompue.
G Dans le film Fahrenheit 451, pour que la mémoire ne se perde pas, pour qu’elle puisse être transmise, chacun va apprendre un livre par cœur avant que tous les livres soient brûlés ; ils deviennent des « hommes-livres ».
Autre remarque, autrefois, il y avait ceux qu’on appelait les savants, ceux qui maîtrisaient toutes les connaissances, c était avant que cela devienne compartimenté. Aujourd’hui, nous avons des spécialistes dans chaque domaine. Cela ne va pas vers l’universel et ne favorise pas la communication.
G Un intervenant a dit que le savoir a besoin de temps, mais il a aussi besoin de volonté de la part de celui qui transmet comme de celui qui reçoit. Par ailleurs, j’ajoute, pour répondre à la question « à quoi sert la transmission ? », que transmettre, communiquer, cela peut être pour se faire valoir. Transmettre peut demander une certaine humilité, car celui qui transmet ne connaît pas tout.
Transmettre l’histoire d’un pays, c’est un devoir de mémoire ; la transmission au niveau des familles nous donne nos racines, dont nous avons toujours besoin.
G Pour transmettre, il faut la volonté, comme il faut l’empathie.
G J’ai trouvé certains propos tenus un peu pessimistes. De toute façon, il y a des gens qui s’éduqueront par eux-mêmes, qui vont trouver des réponses ; les nouvelles technologies permettent de le faire, en partie, en tous cas. Je suis très optimiste, parce que notre réflexion dans ce débat est une réflexion de personnes mûres et d’expérience.
Or, le savoir, on le recherche de plus en plus en vieillissant. On finit par s’intéresser à des choses qui nous indifféraient à vingt ans. Donc, travaillons plutôt sur notre propre évolution ; c’est la microévolution. C’est savoir s’adresser aux plus jeunes, qui écoutent ou peut-être n’écoutent pas ; c’est ouvrir les yeux, regarder, et parler tout simplement. Petit à petit, le monde prend cette conscience : écouter et être interlocuteur, et être optimiste.
G En Afrique, les griots peuvent sans l’aide d’un livre raconter la vie d’une famille depuis quinze générations. Aujourd’hui, on les enregistre pour ne pas perdre cette mémoire, ce savoir.
G Concernant l’éducation des enfants, on a été longtemps dans une éducation-dressage. Depuis peu, on a un autre regard sur l’éducation ; on est passé au désir d’une éducation-épanouissement. Dans cette transition, des enfants ont pu se trouver face à une incompétence des parents à adopter ce nouveau modèle. Aujourd’hui, c’est la dictature du « bon parent » ; les gens culpabilisent ; pour être bon parent, il faut déjà être devenu adulte.
On a parlé d’apprendre par le jeu ; je pense qu’une forme d’ennui est nécessaire également. Cela veut dire qu’il faut des temps de pause pour digérer l’appris, pour que ça s’imprime.
G Quand on a la possibilité de faire jouer les enfants tout en leur apprenant, c’est mieux pour eux. On peut avoir une école joyeuse, mais ça devient difficile quand les enseignants ont trop d’élèves dans une classe.
Quant au savoir, nous avons le « savoir pour » et le « savoir sur ». La plupart des gens choisissent le « savoir sur » ; ceux-là aiment le pouvoir, pouvoir sur les gens, plus que pouvoir sur les choses.
G Lorsque j’étais élève, je ne comprenais rien aux mathématiques durant les cours. Ensuite, j’allais voir une copine ; elle m’expliquait et, là, je comprenais tout. Elle parlait avec notre vocabulaire à nous, c’est tout !
G Lorsque l’enfant est dans un moment où il ne fait rien, quand rien ne vient distraire son esprit, là, la transmission s’imprime. Ce temps qu’on a pu nommer ennui, c’est un retour sur soi qui permet de se construire ; c’est la digestion du savoir.
La problématique des gens de ma génération (50/60 ans) est un fort désir d’apprendre ; c’est aussi le temps où l’on va écouter plus ; c’est de l’écologie mentale.
G La volonté d’apprendre nécessaire à la transmission est en soi ; ce n’est pas une question d’âge. Combien de personnes plus très jeunes continuent d’être curieuses, veulent apprendre.
G Texte de Michèle : A nos enfants
Je sais ce que je dois te faire savoir. Mais, savoir quoi ? me diras-tu. Te transmettre ma connaissance, mon savoir. Sache qu’il est immense et même sans fin. Nous prendrons le temps de faire et de refaire les gestes de la vie. Je t’apprendrai à marcher, à faire du vélo, à être poli, et à devenir adulte. Je t’enseignerai tout ce que mon père m’a inculqué. Nous irons ensemble à la chasse, à la pêche, et nous regarderons, le soir venu, la lune et les étoiles. A l’école, tu apprendras tes leçons, tu écouteras bien le maître. Et quand la boucle sera bouclée, sache que ce sera à ton tour de transmettre.
G Poème de Florence :
Grammatique transmatique
L’idée mystérieuse et le mot voyageur
Emporte un mot-valise (1) écrit à notre image
Discret didacticiel, obscur auto-stoppeur
Passager clandestin, né d’un télescopage
Emporte un mot-valise écrit à notre image
La saveur d’une erreur, un codec créateur
Passager clandestin, né d’un télescopage
Contre la foultitude du recueil collecteur
La saveur d’une erreur, un codec créateur
C’est l’encyclopédie au nom du bachotage
Contre la foultitude du recueil collecteur
Quand la pédagogie est un pédaclonage (2)
C’est l’encyclopédie au nom du bachotage
Règne la cognitique, règne l’ordinateur
Quand la pédagogie est un pédaclonage
Le monde informatique est un rien corrupteur
Règne la cognitique, règne l’ordinateur
J’explore mes courriels dans un vain clavardage (3)
Le monde informatique est un rien corrupteur
Tout passe et tout s’efface dans un cloud à péage
J’explore mes courriels dans un vain clavardage
La transmission dépend d’un seul interrupteur
Tout passe et tout s’efface dans un cloud à péage
Au fond des mes pourriels j’envoie le colporteur
La transmission dépend d’un seul interrupteur
Je n’ai plus de mémoire, mon stock est un nuage
Au fond des mes pourriels (4) j’envoie le colporteuR
Qu’il garde son message, qu’il garde son battage
Je n’ai plus de mémoire, mon stock est un nuage
J’écris une épitaphe, Ci-git le professeur
Qu’il garde son message, qu’il garde son battage
L’idée mystérieuse et le mot voyageur
1. Mot-valise : mot composé de deux mots mêlés, tels : franglais, foultitude.
2. Pedaclonage : Mot-valise constitué de pédagogie et de clonage (néologisme de l’auteur).
3. Clavardage : Mot canadien pour Tchat, tchatche..
4. Pourriels : Spams.
G Nous avons évoqué la difficulté d’apprendre les langues quand nous sommes adultes, alors que les enfants apprennent si vite. On sait que même les bébés in utero entendent les sons et distinguent la gamme sonore d’une langue à une autre. Par ailleurs, apprendre dans l’ennui n’est pas apprendre. Bien qu’étant professeur, je ne sais toujours pas les accords du participe passé et les dates de l’histoire.
G On a parlé de la transmission, mais il faut penser aux sourds, qui utilisent aussi le support écrit. Ce manque d’oralité demande plus d’attention, de travail, ne serait-ce que pour leur enseigner une langue étrangère.
G Même à ce point du débat, je n’ai toujours pas « la grande réponse » à la question. En revanche, nous avons évoqué nos expériences personnelles, qui elles sont sources d’enseignement. J’ai eu la chance d’avoir des enseignants qui m’ont éveillé au savoir ; je leur rends hommage.
Mais on n’est pas tous égaux dans les aptitudes et le savoir ne s’inculque pas en se livrant à du gavage. Il faut qu’il y ait, sinon une demande, pour le moins une écoute. « On ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif ! », dit le proverbe ; il faut pouvoir éveiller la curiosité.
Transmettre du savoir, c’est quelque chose que j’ai toujours voulu faire. J’ai pu le faire pendant quelques années avec du soutien scolaire et cela m’a apporté à moi aussi de grandes satisfactions ; on marque un peu de son empreinte.
Par ailleurs, nous transmettons malgré nous. Même si nous ne le voyons pas, les enfants observent beaucoup les adultes ; ils observent leur comportement, leurs attitudes ; ils apprennent par imitation ; nous sommes toujours des modèles, même à notre insu ; ils apprennent un savoir comportemental, un savoir-être, par mimétisme ; soyons conscients de cette responsabilité. Selon le proverbe attribué à Confucius : « L’expérience est une lanterne accrochée dans le dos qui n’éclaire que le chemin parcouru. » Mais elle éclaire ceux qui marchent dans nos pas.
Voici un autre exemple du « comment transmettre ? » : Etant élève, je n’ai pas aimé la littérature, je n’aimais pas lire. Puis, un jour, un adulte, qui est resté un adulte référent, m’a prêté un livre qui cette fois m’a intéressé et que j’ai adoré ; depuis ce sont des milliers de livres. Comment est-ce qu’on m’avait dégoûté ? On nous avait fait lire, et on nous avait gavés, avec L’Iliade et L’Odyssée, avec la chanson de geste, avec Corneille et Racine, etc. Après, j’ai vu d’autres méthodes. La littérature étant considérée comme un cercle, les enfants prenaient goût à la lecture avec des œuvres assez faciles, disons en périphérie, puis, peu à peu, on revenait vers le centre, là où se trouvent les classiques qui de toutes façons sont indispensables pour comprendre les œuvres littéraires, pour les goûter pleinement.
G Je sais par expérience que pour donner le goût d’apprendre à un enfant, il faut le valoriser ; il faut lui faire confiance pour qu’il ait confiance en lui, pour qu’il croit en lui, et, là, ses moyens augmentent. C’est ce qu’on nomme aussi en pédagogie l’effet Pygmalion.
G Il y a des mots ou expressions qui reviennent tout au long de la vie : pour nos enfants – nos parents – éveiller la curiosité – le bon sens. Et puis, pour transmettre, c’est l’observation, c’est regarder autour de soi, et c’est, bien sûr, le respect d’autrui. A partir de là, on peut décliner beaucoup de choses. Il faut donner de l’optimisme autour de soi, et parler.
G Un enfant de cinq ans peut commencer à apprendre la musique, et cela avec du plaisir. C’est presque l’amener dans un jeu dans lequel il se réalise sans qu’on le pousse ; il se découvre. Et on pourra l’emmener vers d’autres voies ; ensuite, cela ne s’arrête plus ; de lui-même, il va chercher le savoir, et, là, c’est gagné.
G « Etre conscient que l’on est ignorant, c’est un grand pas vers le savoir. », disait Benjamin Disraeli.
G Aujourd’hui, ce n’est pas forcément les aînés, les anciens, qui transmettent leur savoir aux plus jeunes. Nous en avons un exemple avec les nouvelles technologies. Ce sont souvent les plus jeunes qui enseignent aux adultes ; ils font les mises à jour, le « update » des papys et des mamies.
Œuvres citées :
Livre : Petite Poucette. Michel Serres. Editions Le Pommier. 2012.
Film et livre : Fahrenheit 451, film britannique réalisé par François Truffaut. 1966.
Ce film est tiré du roman du même titre de Ray Bradbury publié pour la première fois aux Etats-Unis en 1953 et en France en 1955 (Editions Denoël).
(Livre et DVD disponibles à la médiathèque de Chevilly-Larue)