Le vierge, le vivace et le bel aujourd’hui
Nous apportera-t-il un semblant d’espérance
L’espérance est le fil qui nous lie à l’enfance
Le filet qui retient les rêves éconduits
Et sur le mur blafard j’ai étalé l’enduit
Où j’ai peint des projets, de nouvelles expériences
L’espérance, un tiroir où ranger sans méfiance
Les projets qui attendent en vain leur sauf-conduit
Sœur Anne, ma sœur, ah ! Ne vois-tu rien venir
Je m’appelle Zangra et je suis capitaine
L’espérance est mirage, l’espérance est soupir
L’espérance est un cri, l‘espérance est fontaine
Jouvence peut-être, mais Léthé sûrement
Le fleuve de l’oubli qui charrie des diamants
La vénale, allumeuse et la folle espérance
Soudoya en loucedé un vrai faux passeport
C’est l’ivresse absolue au cabaret du port
Les rêves frelatés de notre intempérance
Et les éclairs vibrants de mon irrévérence
On détruit tous les câbles emmêlés dans le port
Le visa délivré du vrai faux passeport
Sans crier gare à fui, tiré sa révérence
Et j’ai tourné en vain mon âme en déshérence
J’ai montré à la chance un vrai faux passeport
Elle m’a séquestré dans le bordel du port
Pour étudier les hommes et leur incohérence
Et l’espoir, dans le noir, ronflait lui comme un loir
Le soir était tombé sur son indifférence
Les promesses oubliées malgré la fulgurance
D’un rêve qui s’écrase aux pieds de l’avaloir
Dans les dédales du temps, au bout d’un long couloir
J’ai découvert la boîte ouverte de l’enfance
Empêtrée dans un fil il restait l’espérance
Un fil d’araignée, lueur du soir, espoir
J’ai vaincu la chimère au fond de mon boudoir
Calculé l’espérance avec l’équidistance
Dispersé un nuage, annulé l’espérance
J’ai marché pas à pas un peu comme un jaguar
Sur l’imagination, droite de régression
Sans une corrélation en suivant la passion
Ecrit par Florence Desvergnes
lors du café-philo du 22 septembre 2009 à Chevilly-Larue
Thème: » L’espérance, folle idée ou consolation? «