Je suis venue hier des rêves plein la tête
Avec mes gros sabots et des mots bien choisis
J’attendais des bravos, j’ai pris des œufs moisis
Tu te prends pour qui toi, avec ta grosse tête !
Des mots comme un gourdin, des mots comme un casse-tête
J’ai traduit en martien mes idées cramoisies
J’ai rangé mes projets, j’ai caché mes fusils
Pour la révolution repasse plus tard p’tite tête !
Je ne vous dirai pas tous les vieux épithètes
Qui m’ont couru après bavant de jalousie
J’ai déconstruit les mots salés d’hypocrisie
C’est affaire de décor, poser la bonne en-tête
J’ai mis quelques rubans, noués comme un serre-tête
J’ai enrobé les mots, de miel et d’ambroisie
Et j’ai cherché le la de l’idiosyncrasie
J’ai fait la galipette et j’ai lavé les têtes
Comme un chef d’orchestre j’ai saisi ma baguette
Je magnétise, j’hypnotise et puis j’amnésie !
Avec fantaisie j’envoie mon hérésie
Et la foule est debout, et la foule à tue-tête
La renommée a pris sa plus belle trompette
Un nuage de fumée, un brin de poésie
Un peu de flatterie, un rien de courtoisie
Ya pas d’entourloupette, allongez les pépettes
Ecrit et lu par Florence Desvergnes lors du café-philo
du 12 janvier 2011 à L’Haÿ-les-Roses
Thème: » La communication est-elle possible? «