Doit-on enseigner les classiques à l’école?

Or tes mots se sont posés sur ma lèvre
Je les ai chuchotés, m’enhardissant
Un peu et laissant monter la fièvre
J’ai déclamé, la voix s’affermissant
Quelques mots décalés et saisissants
Qui parlent d’honneur, qui parlent de flamme
Les mots de ton cœur, les maux de mon âme
Au-delà des sens, au-delà de toi
Des mots vifs et tranchants comme une lame
Car de ton lointain, tu parles de moi

Dans ton précieux il n’y a rien de mièvre
Et dans ta verve et dans ton verbe éblouissant
J’ai débusqué les secrets d’un orfèvre
Phrase ciselée ou mot jaillissant
Comme un coup de poing, comme un coup de sang
Le vers est d’or, le vers est d’oriflamme
A porter comme le drapeau de mon âme
Tes alarmes sont le reflet de mon émoi
C’est un miroir flatteur, c’est un dictame
Car de ton lointain, tu parles de moi

Dans le rythme Pan a des pieds de chèvre
Pas de boiteux dans ton vers bondissant
Un lièvre saoulé aux baies de genièvre
Danse dans la fontaine réfléchissant
Les lumières du siècle renaissant
Là, tombée dans la bruyère se pâme
Une corneille sans racine, une âme
Perdue dans le jardin de mon surmoi
Tout brûle, le château brillant est en flamme
Car de ton lointain, tu parles de moi

Toi qui parle la langue du mélodrame
Le maître du mot et de l’épigramme
Toi, pardonne-moi si je te tutoie
Et je m’invite dans ton hologramme
Car de ton lointain, tu parles de moi

Ecrit et lu par Florence Desvergnes
Lors du débat du ciné-philo à Chevilly-Larue le 1er juin 2011
Film:  » Nous, princesses de Clèves »
Thème du débat:  » Faut-il continuer d’ enseigner les classiques à l’école? »

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