L’argent mène t-il le monde?

Restitution du débat du Café-philo
du 29 mai  2013 à Chevilly-Larue.

« L’argent mène t-il le monde? »

Reymerswale (Marius van). Echevin et sa femme. 1538. Musée des Beaux Arts de Nantes.

Animateurs : Edith Perstunski-Deléage, philosophe, Guy Pannetier, Danielle Vautrin, Guy Philippon.
Modérateur : Lionel Graffin.
Introduction : Guy Pannetier

Introduction : Si je n’avais pas moi-même proposé ce thème, je dirais qu’il faut être d’une grande naïveté pour poser une telle question, car, et c’est ce que pour beaucoup de nous, pensons, l’argent très souvent, mène ce monde. Mais, je dirai, (et c’est là l’issue de secours), ce qui nous sauve, ou ce qui nous console, c’est que  de temps à autre on peut trouver des exemples où l’argent ne mène pas ce monde; et c’est là où je compte sur vous pour trouver des exemples afin que ce débat ne soit fermé.
Dans une première approche j’évoquerai l’argent et son rôle dans nos pays occidentaux. Nous vivons une époque où, dans la plupart des pays, une nouvelle idéologie est au pouvoir. Ce que nulle idéologie n’avait pu faire, semble être en train de se réaliser, c’est la domination de la toute puissance de l’argent sous ses diverses formes, c’est le grand Monopoly et ses structures qu’on appelle : « Les Marchés », ou le « FMI » l’«  OMC » l’ « OCDE », lesquels fixent les règles favorables aux échanges monétaires, ou incitent aux dérégulations qui permettent que l’argent circule en dehors des contrôles exercés antérieurement par les Etats. Mais cette nouvelle valeur suprême, ce « dieu l’argent » peut aussi être un diable, un diable « qui joue aux dés », et qui va subordonner les états, subordonner les politiques dans un processus infernal : c’est l’économie emballée, économie totalement affranchie des règles sociales, et là, les états, et les citoyens perdent totalement le contrôle.
En fait, de simple outil, simple moyen, ni bon, ni mauvais en soi, l’argent ne serait-il pas devenu le maître de notre monde moderne ? Nous avons là, l’argent comme personnage acteur ; acteur sans visage, lequel devient un mot paravent pour une minorité (plus ou moins anonyme), qui depuis toujours cherche à assurer et pérenniser son pouvoir acquit par les richesses. Et, dans le film documentaire, « Let’s make money » (Laissez faire l’argent) la question est posée, en regard du défi écologique et de l’impasse où semble nous conduire ce système : « Combien de temps pourrons-nous encore nous offrir le luxe d’avoir des riches ? »
De simple moyen, l’argent est devenu un dieu, « Señor dinero » disait un poème español du 14ème siècle. L’argent, devenu une nouvelle religion, nécessite une croyance, bien sûr. Imaginez ! échanger une vache contre un morceau de papier ! Imaginez ! vendre des titres de crédit d’un habitant de Cleveland (USA) quand le prêteur sait pertinemment que l’acheteur n’est pas solvable. Et comme toute religion,  l’argent a son clergé, ses adorateurs; il a ses apôtres, il a son pèlerinage annuel à Davos, son lieu saint, au Mont Pèlerin, il a son enfer que sont les crises que subissent les peuples, mais rassurez-vous, il a ses paradis (paradis fiscaux, s’entend)  il a ses soldats, ses mercenaires dans divers milieux, il a ses récitants dans nombre de médias, ceux qu’on nomme, les économistes, et, il a ses milliers d’esclaves /consommateurs, et très souvent des esclaves dans une « servitude volontaire », et dont nous faisons tous plus ou moins partie.  L’argent est  devenu véritablement, dans ce cas « l’outil d’aliénation » suivant la formule de Karl Marx. (Manuscrit économique et philosophique. 1844)
L’écrivain François Fourquet (professeur de science économique à l’université Paris VIII) pose ainsi cette question : « L’argent mène t-il le monde ? où ne fait-il que se plier aux choix fondamentaux des civilisations ? Dénonçons-nous l’argent corrupteur pour ne pas avoir à dénoncer plus profondément le système de valeurs qu’il révèle» (L’argent, la puissance, et l’amour. François Fourquet)
Alors, comment réfuter l’idée que l’argent mène le monde ; sauf, à penser, à croire, (car nous sommes des optimistes), en la capacité de l’homme à dépasser son intérêt de l’instant, ou sauf à penser, comme nous le disait récemment dans une émission, un scientifique, l’astrophysicien et historien des sciences,  Jean-Paul Delage, (émission où il commente le livre qu’il a coécrit) : « Une histoire de l’énergie », que, à court terme: « nombre des décisions politiques découleront plus de l’environnemental que de l’économie ». Ou encore,  sauf à penser que d’autres valeurs peuvent, sinon mener le monde : ou du moins, dans certaines circonstances, avoir plus de poids pour le devenir de ce monde. Cela pourrait être pourquoi pas, l’amour, (le rêve n’est pas interdit), « La puissance de l’amour serait-elle plus forte que l’amour de la puissance ? ». (François Fourquet). Cela pourrait être, le souci de l’autre, ou, un idéal du bien vivre ensemble, une solidarité envers les générations actuelles comme envers les générations futures, un monde où les idées auraient plus de poids que l’argent. Allez ! soyons « rationnellement » utopistes, ça ne coûte rien !
Et enfin, la question se pose aussi à chacun de nous: quelle place donnons-nous à l’argent, et quel est notre rapport à chacun, avec l’argent ?

Débat : G Je vais parler de deux livres que j’ai lu récemment, et qui parlent de ce problème d’argent. Le premier  livre : « Les juifs, le monde et l’argent », est une analyse historique  de l’évolution de la monnaie. Il dit entre autre, que le capitalisme s’est développé, premièrement, aux USA où il y avait des sommes d’argent importantes, des banques juives qui ont investi dans l’industrie, notamment dans le chemin de fer, dans le cinéma, et d’autre d’autres industries. Et ces banques se sont fait racheter par des banques protestantes.
Et là, j’enchaîne avec le deuxième livre : « L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme » (de Max Weber), sur l’importance, quand on parle de l’argent et donc du capitalisme, qui, pour moi, est le symbole même de l’argent. Ce qui m’a frappée particulièrement c’est cette éthique qui au fil du temps a disparu.
Maintenant le profit est roi ! On est dans la perte des valeurs, morales et humaines au profit des accumulations matérielles. L’argent n’est plus associé à l’éthique de son utilisation, et il s’érige parfois au dessus des lois. On paie pour obtenir des avantages, on paie une caution pour une liberté, des diplômes dans certaines écoles privées, de l’ersatz d’amour, ou de sexe.
Enfin, tout se vend ! Tout s’achète !
Ce qu’on y perd, c’est de l’humanité, la morale, le partage, les échanges, les solidarités, les libertés, l’égalité et la fraternité, l’empathie, la notion de service, une certaine idée de l’homme au-delà du consommateur, et aussi une certaine spiritualité.
J’ai vu récemment le film sur Hannah Arendt (de Margarethe von Trotta) qui nous dit, en substance, que les Lumières en Allemagne pouvaient être à l’origine des totalitarismes du milieu du XXème siècle. Les Lumières ont prôné le primat de la raison ancrée à un certain « ordre des choses », puis on est arrivés à « une raison raisonnante », et peu à peu rationaliste. Puis de ce rationalisme et de son évolution, vers un matérialisme athée
Des sciences qui se sont développées, est née la Révolution industrielle, avec l’importance donnée plus à la fabrication qu’à la pensée.
Dans un monde athée et matérialiste, où la pensée et la spiritualité étaient en recul, le barbarisme a pu s’installer en même temps que la pensée reculait, surtout dans un contexte de crise(1929).
On peut observer ce phénomène de nos jours : crise internationale, égal,  recul  de la pensée, égal, montée des extrêmes.
Le mal dans la philosophie viendrait donc du recul de la pensée et de la réflexion de chacun et de la soumission à une autorité arbitraire, à l’instar du nazi Eichmann, dont Hannah Arendt a analyser le procès.

G Le mot argent, selon le dictionnaire historique de la langue française, date du 9ème siècle ; il est issu de argentum en latin qui désigne le métal, et a d’abord, et encore aujourd’hui, le sens  de métal blanc précieux. Le sens de « monnaie métallique » apparaît très tôt (en 1080), d’abord pour « monnaie d’argent » puis pour toute monnaie métallique. La notion attachée au mot deviendra de plus en plus abstraite à mesure que la monnaie se détachera des métaux précieux : assignats et billets  représentent le métal et  sont de l’argent. Cependant on a, dés l’ancien français, désigné le moyen de paiement en général par un mot d’abord concret (monnaie, deniers, pécune).
Le fait que ce soit argent plutôt que ces mots ou que  le mot « or » qui ait pris la valeur de moyen de paiement en français moderne, vient de l’histoire financière qui a donné à la monnaie d’argent la plus grande importance (quantitativement).Il vient aussi de l’usage de la langue donnant lieu à de nombreux syntagmes (argent frais, argent liquide argent comptant, argent de poche, manger son argent , faire de l’argent de quelque chose, prendre pour argent comptant, jeter l’argent à poignées, être à court d’argent, en avoir pour son argent, faire de l’argent: en gagner, bourreau d’argent: prodigue, être cousu d’argent  très riche .. En fin le mot argent est l’un des substantifs qui a le plus grand nombre de synonymes argotiques et familiers (blé, fric, flouze, pèze..)
Tous ces usages du mot argent sont apparus entre le 16ème et le 19ème siècle, et l’histoire financière, comme l’histoire de ces  mots de la langue française est l’histoire, en France, du passage du mode de production féodal au mode de production capitaliste.
Si je fais cette lecture du dictionnaire d’Alain Rey, selon laquelle l’argent est le moteur de l’histoire humaine du 16ème siècle  à nos jours, c’est à dire dans la période de mise en place du système capitaliste, c’est aussi parce que  Marx m’a enseigné: que la monnaie est devenue l’équivalent général de toute marchandise, là où, et lorsque le marché a remplacé toutes les formes d’échange (troc, potlatch dans les sociétés amérindiennes, don, et contre don dans les sociétés dites primitives, sacrifices aux dieux dans les sociétés polythéistes, cadeaux de Noël (dans les sociétés monothéistes de tradition chrétienne..). L’argent est devenu une valeur d’échange quand il a perdu sa valeur d’usage. Et alors règne dans toutes les sociétés à mode de production capitaliste, ce que Marx nomme « le monothéisme de l’argent «  (Contribution à la critique de l’économie politique 1859). Il faudrait, bien sûr, avoir le point de vue d’historiens pour vérifier en quelque sorte le bien fondé de cette thèse. Mais nous  faisons l’expérience chaque jour de la domination, dans notre type de société, de la religion de l’argent.
Un sociologue, Max Weber, a écrit un ouvrage (déjà cité) « L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme » pour montrer que le capitalisme n’est pas seulement lié à la logique du profit et à l’exploitation de l’être humain, mais qu’il est accumulation du capital  en vue d’une organisation rationnelle du travail, et qu’à l’origine il est lié à l’éthique protestante, puritaine, qui condamne la consommation et la jouissance, et privilégie du même coup le réinvestissement des produits du travail .Et cela jusqu’à  l’excès. Certains (des historiens et le journaliste Jean François Kahn) parlent du « totalitarisme de l’argent »  pour la période contemporaine. Un seul exemple anecdotique mais combien significatif : ils sont de plus en plus nombreux les internautes qui revendent en ligne leurs cadeaux de Noël
Le totalitarisme de l’argent nous en faisons l’expérience aujourd’hui: la crise financière mène le monde au sens propre des termes et conduit les peuples à la catastrophe, à la misère en-deçà de la pauvreté.  C’est ce que Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot analysent dans un petit ouvrage: « L’argent sans foi ni loi » et suggèrent que l’argent redevienne ce qu’il n’aurait jamais du cesser d’être, un bien public. Il y a eu des tentatives utopiques de sociétés où l’argent n’appartient à personne, où il est un bien public: les kibboutz au début de leur construction, des communautés sans hiérarchie, des sociétés sans Etat. A nous de voir comment s’inspirer de ces expériences sociales pour que le moteur de notre histoire ne soit plus l’argent.
C’est peut être cela le sens de « l’humain d’abord »  ou  de ses dérivés « l’amour du prochain » ou  « la reconnaissance  de l’autre » qui doivent, selon moi: « mener le monde ».

G J’ai entendu dire que le capitalisme faisait de nous des esclaves consommateurs. Je ne crois pas ça. Je crois qu’on a toujours le libre choix. Par contre il y en a d’autres qui n’ont pas le choix. Les vrais esclaves de l’argent, ils sont ailleurs : ce sont ceux qui fabriquent des produits que nous achetons. Pour gagner de plus en plus il faut payer des ouvriers de moins en moins chers, et sans aucun avantage sociale. Ils travaillent parfois douze heures par jours, dorment sur leur lieu de travail. Nous avons entendu parler des victimes de cet incendie dans un atelier de confection au Bangladesh (8 mai 2013), les portes étaient fermées..C’est l’esclavage du capitalisme actuel
Et je crois que « l’amour du pouvoir », est plus fort que « le pouvoir de l’amour ». Si on a des guerres, avec derrière de grands financiers, de grands capitalistes, cela vient de la puissance du pouvoir qui mène le monde.

G J’ai compris que l’amour du pouvoir comme moteur de l’histoire, remplace dans ce cas, l’argent comme moteur de l’histoire. Le désir de pouvoir étant plus fort que le désir d’argent.

G Quand on regarde un peu l’histoire de l’argent ; on voit qu’il est plus usuel que l’or, lequel reste très rare, et supérieure dans la hiérarchie, référence supérieure. Déjà l’expression nous dit que « La parole est d’argent, mais le silence est d’or ». Auparavant le système bancaire avait établi une réserve d’or équivalente à l’argent en circulation, puis on cessé ces réserves d’équivalence, aujourd’hui l’or reste la valeur refuge.
On a évoqué le capital, qui n’est pas forcément un mot méprisable, dans toute société constituée il faut du capital, il faut du capital pour que fonctionnent les entreprises. Et ensuite il y a le capitalisme, avec tous les travers, et les défauts dénoncés.

G L’argent c’est d’abord des mathématiques, en tant que moyen d’expression, c’est un mot réglable à l’infini pour désigner n’importe quoi. Avec l’argent on achète le travail de l’homme, les bienfaits matériels proposés par les marchands, on finance de la recherche au service le «  marché », ce dieu impersonnel, que l’anonymat rend invisible. L’argent pourrait-il renverser l’argent ? L’argent augmente sans cesse son domaine de pouvoir, tout devient « à vendre » dans cette société.
Comment ces marchands s’y sont-ils pris pour nous vendre ce qui nous était donné, comme l’eau. Ce qui devient rare devient cher. Pour bien vendre quelque chose, il faut le raréfier. C’est la raréfaction de l’eau pure, des plages propres, des poulets sans hormones, coïncide avec le pouvoir de l’argent. « Et si  une banque vous redonnait le sourire ? » dit une pub (c’était dans ma boite aux lettres).
Aujourd’hui l’argent détermine ce qui est important dans la société, et du même coup, ce qui ne l’est pas. Autrefois l’homme était adapté à son environnement, aujourd’hui : « le remplacement d’une vaste forêt aux bruissements légers par des immeubles au front livide, c’est le remplacement du public par le privé ». (Philippe Coudray) www.babelio.com/auteur/Philipe-Coudray/80320
Le vent est arrêté par les cloisons du privatif, ce ne sont plus les choses qui circulent mais la valeur des choses. On ne parle pas d’objet, on parle du prix ; si vous aimez la peinture, vous avez sur une liste le prix annoncé  avant que le tableau ne soit peint, c’est là une des représentations actuelles de l’argent.
En informatisant de plus en plus, les banquiers amènent les gens à dévoiler une certaine intimité dans leur comportement. Les moralistes nous disent que la façon de se comporter avec l’argent, trahit l’honnêteté ou la malhonnêteté, la générosité et l’égoïsme, le goût du travail et la paresse. On dit aussi qu’il est difficile d’être honnête quand on est dans le besoin, « A beaucoup il ne manque que l’argent pour être honnêtes » (Carlo Dossi)

G Les alchimistes avaient cherché à transformer le plomb en or, les alchimistes modernes  transforment l’eau en argent. Des groupes ont déjà obtenu le monopole d’installation des éoliennes sur le littoral depuis la mer du Nord jusqu’à St Jean de luz, ceux-là nous vendront du vent.
Mais l’argent peut faire du bien. Je viens de faire ma déclaration d’impôts sur laquelle j’ai porté les sommes versées à des œuvres caritatives, (dont le secours populaire).
Et une personne, nettement plus riche que moi, la baronne Carmen Thyssen Bornemisza, qui a hérité d’une grosse fortune et de milliers de tableaux à donné plein d’œuvres à son pays natal (l’Espagne) Aujourd’hui deux musées Thyssen offrent au public des belles collections (Madrid et Málaga). C’est là un lien positif entre argent et culture, ce qu’on nomme aussi le mécénat.
Et parfois, qu’est-ce qu’on ne fait pas pour de l’argent? Mais c’est  souvent, parce qu’on faim, parce qu’on vit dans la misère. Parce qu’ils veulent s’en sortir certains vont faire des choses qu’ils n’auraient pas voulu faire. Par contre, il peut y avoir des façons de gagner de l’argent qui posent des problèmes d’éthique ou de morale, ce sont, par exemple, ces jeunes femmes (pauvres, bien sûr) qui louent leur ventre pour faire des bébés à d’autres femmes (riches, bien sûr), c’est un sujet d’actualité et très polémique, la GPA, la marchandisation de l’humain.
Et comme promis, je citerai deux strophes d’un poème du 14 ème siècle, où cette question du rôle de l’argent était déjà présente :

L’argent est un puissant seigneur
(Poderoso señor Dinero)

Il fait beaucoup l’argent, c’est pour  cela qu’il faut  beaucoup l’aimer
Il fait l’idiot, intelligent –  il en fait un homme respectable
Il fait courir le boiteux, –  et le muet se met à parler
Même celui qui n’a pas de mains voudrait le saisir
…………………..
En résumé je vais vous dire, pour vous faire mieux comprendre
Que l’argent dans ce monde est un grand agitateur
D’un seigneur il fait un serf, et d’un serf il fait un seigneur
Toute chose en ce siècle se fait pour son amour.
(Arcipreste de Hita. 1283 ?/ 1350 ?)


 

Les compteurs d'argent. (Anonyme) 1575. Musée des Beaux Arts de Nancy..

Dans une émission le 14 octobre 2011 sur FR 5, «  L’argent, nouveau dieu ? », le philosophe et historien Emmanuel Todd expliquait que : « L’argent n’existe que si il y a un État » et « qu’un des délires de l’époque est de croire qu’il existe tout seul ». Il ressort en substance de ses propos que : les grandes masses monétaires qui se gèrent en pilotage automatique mettent en danger même, l’économie de base, et  dans les moindres échanges.
Il me semble, que le vide idéologique de ces dernières décennies a laissé place, à un seul projet de société partagé par un nombre grandissant, « faire de l’argent », réussir, vivre comme les « people », ces nouveaux héros de nos sociétés occidentales, fréquenter des endroits très chers, des lieux exotiques et réservés, exhiber les grandes marques pour marquer son appartenance et sa fortune, c’est le métarécit moderne, le modèle véhiculé par nombre de « story telling ». Notre société actuelle, sans projet réel pour les peuples, en panne de futur  est souvent qualifiée de « société présentiste ».

G Que mettons dans ce mot « le monde»? L’argent mènerait-il tous les individus? Et quelle est la marge de manœuvre des individus?
Dans l’usage de l’argent, heureusement, comme cela a été dit, qu’on peut s’en servir pour faire du bien, en donner : faire du mécénat, et même corriger les usages abusifs, les comportements égoïstes, comme n’avoir de l’argent que pour l’accumuler. Il peut y avoir de l’argent généreux ; c’est par exemple celui des impôts, celui qui sert à payer les services publics, à pourvoir à la solidarité, à l’aide publique…
L’argent se défini par l’usage qu’on en fait, bon usage, mauvais usage. Et quand on voit les sommes que gagnent quelques hauts dirigeants, est-ce bien raisonnable ?

G L’argent n’est ni bien, ni mal, ni moral, ni immoral, à nous, avons-nous dit, de lui donner un sens. Ce qui me choque aujourd’hui c’est de voir que l’argent, l’argent/capital est de mieux en mieux rémunéré, et que le travail est de moins en moins rémunéré.

G Si vous demandez à des gens dans la rue le nom de personnes ayant eu un  prix Nobel, ils n’en connaissent pas. En revanche, ils connaissent des noms de gens très riches, de footballeurs milliardaires. Vous avez des gens qui ne sont pas motivés par l’argent, comme les médecins urgentistes, les médecins « sans frontière », ils gagnent très peu en regard de ce qu’ils donnent, l’argent ne les guide pas.

G Poème envoyé par  Jean-Pierre Palissier, et dit par Hervé.

L’argent

Quand on parle d’argent, ça semble aller de soi,
Il nous semble évident, c’est du chacun pour soi.
Nous parait indécent, de devoir dévoiler,
D’où nous vient cet argent, prétendument gagné.
L’argent est un outil, nécessaire chaque fois
Qu’il nous parait urgent, de sortir de chez soi.
Pour aller acquérir, soit de bien se gaver,
Soit de bien se vêtir, et de pouvoir payer.
Le troc est révolu, car bien trop compliqué
D’échanger une laitue contre un steak haché.
Au niveau du commerce des amours tarifées,
Aucun désir ne perce, que cela puisse changer.
L’argent domine le monde, de multiples façons,
Entraînant dans la honte, pouvoir et corruption.
Contre un beau billet vert, sur certains continents,
L’individu espère, être riche un instant.
Que dire du loto, du sulfureux quinté,
Qui pousse les gogos, à toujours s’endetter.
Que dire de la bourse, ce piège à double fond,
Qui très souvent nous pousse, à brader nos actions.
Au moment attendu, de payer les impôts,
Nous sommes tous cocus, cocus bien comme il faut,
A l’exception de ceux, dont l’évasion fiscale,
Offre le choix radieux, d’un asile tropical.
Argent je te déteste, mais j’ai besoin de toi,
Tu représente peste et plaisir à la fois.
Je ne sais pas comment, pouvoir me passer,
De ton fil tranchant, toujours prêt à blesser.

G On peut penser que les gens qui ont plus d’argent, peuvent plus facilement accéder à la culture, initier très tôt leurs enfants à la culture. La culture est globalement un moyen indispensable avec l’argent, pour mener ce monde.
Il y a, un peu plus d’une semaine, le gouvernement a annoncé qu’il allait légiférer pour limiter les plus hauts salaires. Puis, finalement, il a été décidé que ces « hauts salaires » allaient s’autoréguler. Une fois de plus c’est l’argent qui fixe ses propres règles.

G Pour moi l’argent est un outil, et ceux qui mènent le monde ce sont des individus, et comme le dit un proverbe sud américain *, l’argent ne se mange pas. « Lorsque le dernier arbre aura été coupé, péché le dernier poisson, disparue la dernière rivière, l’homme découvrira que l’argent ne se mange pas ».
En fait, ce qui produit les richesses, c’est le travail, et si ce sont les individus qui ont de l’argent qui mènent ce monde (ce qui est regrettable) c’est aussi parce d’autres créent des richesses. L’argent en lui-même ne sert à rien, il n’est qu’un outil d’échange, si vous désirez quelque chose de faramineux qui n’existe pas, vous aurez beau avoir tout l’argent du monde, vous ne l’aurez pas. Toujours il faut, des travailleurs, des paysans, des artisans, des artistes…, qui produisent quelque chose. Donc si on prétend que l’argent mène ce monde, que ceux qui ont de l’argent mènent ce monde, c’est que ceux qui ont le vrai pouvoir de produire des richesses ne connaissent pas leur pouvoir ; car si ce monde existe, s’il vit, si nous sommes tous là avec un toit sur la tête, si nous sommes venus avec une « bagnole en ferraille », c’est parce qu’il y a eu des mâçons, parce qu’il y a eu des mineurs qui ont extrait le minerai, des métallurgistes, etc.
Ce qui m’agace, c’est que (plutôt que les gens qui possèdent l’argent), ce sont ces gens indispensables devraient mener ce monde.
* « Cuando sea cortado el último arbol, pescado el último pez y desaparecido el último río, el hombre descubrirá que el dinero no se come » (Refrán indigena)

G On l’a dit dès le début, la question a une certaine naïveté, même s’il est utile d’en parler. Dans l’introduction on a évoqué l’argent comme acteur sans visage. Dans une revue comme « Challenge »  (Les 250 plus grosses fortunes du monde), on voit que les 2% de la population détiennent une richesse égale aux 98% de toute la population. Ces fortunes ont des noms, les deux tiers sont Etatsuniens, d’autres ne le sont pas directement, ils habitent un tout petit pays qui n’est pas très démocratique, le Qatar. En France, nous avons un nom qui revient souvent, c’est Madame Bettencourt ; l’argent, le capital, n’est pas sans visage.
Par ailleurs, le capital a été étudié scientifiquement, Karl Marx parlait du capital, et il parlait aussi du salaire, de la plus-value. Il ne parlait pas simplement de l’argent, de ceux qui en avaient, mais de ceux qui n’en avaient pas, ceux qui vendaient leur force de travail, c’était une réponse à l’argent,  à « l’argent est-il un dieu ? », et la preuve  que non, en sera apportée quand les ouvriers vont se regrouper, créer des syndicats, obtenir des contrats de travail, des congés.., des avantage sociaux.
IL y a un mot peut-être qu’il faut remettre au goût du jour, c’est le dollar, la monnaie qui l’économie. Et on a évoqué l’étalon or : déjà les rois qui faisaient frapper monnaie réduisaient la teneur en métal précieux. C’est en 1971 qu’a cessé la convertibilité du dollar en or, cela a modifié complètement les rapports économiques à l’échelle internationale. Alors les Etats-Unis ont commencé à faire marcher « la planche à billets » ; la quantité d’argent dans le monde en regard de l’or était devenue irraisonnée.

G Texte de Michèle :

Fric.

Je ne jouerai pas l’avare.
J’aime l’argent mais pas à ce point.
Il n’est pas un jour où je n’y pense pas.
Il est vrai que le sujet est très intéressant.
Donnez-le-moi, je ne le ferai pas doubler,
Ni tripler, mais je le dépenserai à bon escient.
J’en voudrais toujours, mais je me contente du peu que je possède.
Il nous file entre les doigts, mais il repassera par là.
A moi, à moi, les pépètes !

G L’argent a eu pendant une période une valeur première par rapport à l’or, puis vinrent l’offre et la demande, une référence puisqu’il y avait valeur d’usage. L’or et l’argent servaient aussi à faire des bijoux, ce qui participait au patrimoine des familles, un recours en cas de non validité des monnaies. Déjà au 17ème siècle il y avait des monnaies scripturales, des assignats sans aucune référence à l’or, cela a ruiner beaucoup de gens.
Il y a un mouvement actuel, ce sont les monnaies locales. On achète cette monnaie qui n’a qu’une durée de vie que de quelques mois, ceci afin qu’elle ne serve qu’à l’achat, qu’on ne puisse pas la thésauriser.

G Je ne partage pas l’idée que ceux qui ont beaucoup d’argent auraient plus de culture. L’argent dans ce cas, produit une culture de classe. L’accès à la culture, les livres, le théâtre.., le café-philo, éventuellement, ce n’est pas que pour ceux qui ont de l’argent.

G Notre société  place très haut le pouvoir de l’argent comme nous l’explique dans leur ouvrage Monique Pinçon–Charlot et Michel Pinçon: « L’argent sans foi ni loi » : « L’argent ouvre toutes les portes et supprime tous les obstacles. Lorsque sa possession permet d’accomplir tous les rêves, il devient la finalité même de l’existence » (Page 13)
Nous sommes en grande partie prisonniers de l’argent, l’argent pris au sens le plus large, c’est-à-dire celui des échanges, achats, transactions au niveau international, que ce soit sur le pétrole, sur les matières premières, vente de centrales nucléaires, vente d’armes, d’avions, et, nous dit une chanson: «Que pèse notre bulletin de vote face à la loi du marché [….] Que valent les droits de l’homme face à la vente d’un airbus » (On lâche rien. HK et les Saltimbanks)
Dans cette période qu’on nomme aussi post-idéaliste, toute alternative au système actuel, (ce système dirigé par l’argent), est écartée d’emblée. Il semble difficile, voire, presque impossible  pour un pays de s’affranchir de l’emprise de l’argent fou, on parle alors du « mur de l’argent ». Nous sommes prisonniers de ce que Jean-Paul Sartre appelle : « la sérialité », c’est-à-dire  qu’un groupe, un Etat qui veut se démarquer, risque d’être abandonné par les autres. Abandonné parce qu’il déroge du dogme dominant, abandonné parce qu’on a peur que d’autres veuillent l’imiter. On est sous la cloche de la globalisation.

G Un pays dans ce domaine, a fait preuve d’indépendance, c’est l’Islande

G Nous avons une époque de difficultés, une époque où les familles cherchent de l’argent continuellement, il ne faut pas l’oublier, et souvent ces gens-là on ne les connaît pas, ils ne viennent pas au café-philo. Dans bien des pays il y a un telle misère qu’on n’évoque même pas la culture ; je pense aux bidons-ville d’Haïti, et à bien d’autres ; la misère n’a pas de frontière, comme il n’y a pas de frontière pour les banques…

G Florence:


L’argent mène-t-il le monde ?

La fortune est aveugle et le monde est en boule
Comme un flipper géant aux mains des financiers
Je tilt à la demande, je suis la pierre qui roule
Je suis le prisonnier de mes échéanciers

Comme un flipper géant aux mains des financiers
Esclave interchangeable au milieu de la foule
Je suis le prisonnier de mes échéanciers
Pour un écran plasma, pour un rien je roucoule

Esclave interchangeable au milieu de la foule
Je pioche à jamais dans ce pénitencier
Pour un écran plasma, pour un rien je roucoule
Inconscient de mes chaînes, inconscient supplicié

Je pioche à jamais dans ce pénitencier
Je tourne les trois huit et la vie me blackboule
Inconscient de mes chaînes, inconscient supplicié
Il y a si longtemps sous mon soleil d’ampoule

Je tourne les trois huit et la vie me blackboule
Mes rêves sont si frêles, mes rêves émaciés
Il y a si longtemps sous mon soleil d’ampoule
Je suis un vacancier, au milieu des huissiers

Mes rêves sont si frêles, mes rêves émaciés
Je laisse à Betancourt son tailleur pied de poule
Je suis un vacancier, au milieu des huissiers
Et je file à l’anglaise à travers la traboule

Je laisse à Betancourt son tailleur pied de poule
Je suis libre en un mot, je suis le licencié
Et je file à l’anglaise à travers la traboule
Je vais vivre et survivre au fil de mon dossier

Je suis libre en un mot, je suis le licencié
Je ne consomme plus c’est un truc de maboule
Je vais vivre et survivre au fil de mon dossier
J’accuse réception et le courrier me saoule

Je ne consomme plus c’est un truc de maboule
Cétélem, Cofidis, sont du genre putassiers
J’accuse réception et le courrier me saoule
Rien à négocier, mort aux paperassiers

Cétélem, Cofidis, sont du genre putassiers
Capital nourricier, je ne suis pas ta poule
Rien à négocier, mort aux paperassiers
La fortune est aveugle et le monde est en boule

G Quand je vais acheter mon journal, je vois tous les jours des gens qui avec un peu d’argent espèrent en gagner beaucoup. Si il y a quelque chose de triste c’est l’absence d’espoir, la misère  existe sur ces espoirs de gros gains, c’est l’exploitation de la misère légalisée.

G Effectivement l’argent n’est qu’un outil, et il arrive que l’homme qui a de l’argent transforme la valeur de moyen, en valeur de fin ; je pense que c’est ce qui pêche beaucoup. L’argent est-il le moteur de l’économie ? Le but de l’entrepreneur c’est de faire fructifier son entreprise tout en faisant du bénéfice, et le but du salarié c’est de trouver l’emploi le plus rémunérateur. On peut comparer un entrepreneur à un créateur pour qui la richesse est un outil. Par contre, l’entrepreneur qui ne respecte pas certaines règles éthiques envers son personnel, celui-là devient un prédateur pour qui la richesse est le seul but. Ce qui fait la différence entre le créateur est le prédateur, c’est la considération, ou non, de l’humain, c’est le respect de l’individu. A partir du moment où on ne respecte plus l’individu, c’est la finance qui prend le dessus.

G Quand j’ai lu le thème, la question : j’ai pensé, il faudrait que le monde se réveille ; et dans la question il y a le côté humain qui est totalement occulté. On a donné le pouvoir à l’argent. Ceux qui avaient le pouvoir, ont délégué leur pouvoir à l’argent, ce qui fait qu’un individu de classe moyenne, comme ceux qui se lancent dans tous ces jeux de grattage, ont le sentiment que s’ils ne gagnent pas cet argent, ils n’auront aucun pouvoir, ils resteront tête baissée ; toujours à se dire : je ne vaut rien tant que mon compte en banque n’est pas bien garni. Autour de moi, (je suis travailleuse sociale), je vois beaucoup de personnes avec une grande richesse humaine, avec des compétences, de la volonté. Des personnes pleines d’espoir, prêtes à donner. Mais il y a toujours ce frein, on ne leur accorde pas d’importance; le regard qu’on porte sur eux c’est aussi en fonction de leur tenue. On voit que les plus jeunes ont besoin de porter des marques pour se sentir quelqu’un, ils en oublient les autres valeurs…

G Dans les expressions : il y a l’argent facile, et, l’argent sale. Dans l’argent facile, il y a tout ce qui est lié au jeu, l’argent spectacle, comme dans les jeux télévisés, et tous les jeux de hasard, lesquels peuvent créer de véritables pathologies, des addictions.
Dans l’argent sale, on trouve l’argent du commerce de la drogue, le banditisme, les escroqueries en tout genre, tout l’argent illégal..
Aujourd’hui il y a compétition entre le monde de l’argent et l’environnement, la survie du monde vivant étant en jeu. Peut-être que cela changera la donne, et l’avenir du monde.

G A l’origine l’Europe s’est crée sur la mise en commun des énergies, charbon, acier. Actuellement, les instances dirigeantes européennes ont essentiellement des questions financières à débattre. L’argent est devenu la préoccupation principale.
Par ailleurs, je voudrais souligner le rôle du bénévolat pour pallier à certaines carences, et dysfonctionnements de la société. Des tas de gens sont engagés dans des associations, des endroits sans aucun conflit d’intérêt…

G Les sociétés fonctionnent à partir de métarécits, c’est-à-dire de discours qui légitiment, le cours et l’orientation de l’histoire, et ceci depuis les Lumières, jusqu’aux idéologies à la recherche du bien vivre ensemble. Le métarécit de nos sociétés dites, postmodernes, (lequel justifierait le rôle actuel de l’argent), c’est la grande fable, c’est la réussite, c’est celle de l’homme d’affaire parti de rien devenu milliardaire, c’est la « Tapie story » le héros de la finance : «  J’ai réussi et j’en suis fier », on connaît la chanson; le métarécit met le projecteur sur le résultat, mais pas sur les moyens mis en œuvres, mais pas sur les conséquences sociales. Aujourd’hui, faire de l’argent avec de l’argent, spéculer, cela s’apprend dans des grandes écoles, cela a remplacé « les Humanités », l’éthique n’étant pas ce qui mène le monde, pourquoi l’argent s’embarrasserait de règles éthiques ?
C’est une nouvelle piraterie à l’échelle internationale. « A toutes les époques de l’histoire, cette fièvre d’acquisition sans merci, sans rapport avec aucune morale, s’est donné libre cours chaque fois qu’elle a pu. Semblable en cela à la guerre et à la piraterie, le commerce libre s’est souvent révélé dépourvu de frein moral… » (L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme. Max weber. 1804. Editions Agora)
Par ailleurs la recherche, le désir de pouvoir, la soif de pouvoir, est également un élément qui actionne et agit sur l’orientation des peuples, bien qu’il existe aujourd’hui de nombreux pays, qui sont, non pas à la merci des pouvoirs de l’argent, mais d’une emprise religieuse qui codifie tous les rapports humains. La monétarisation qui découle de la globalisation et détruit des valeurs, favorise en réaction, des mouvements intégristes, comme nous le voyons aujourd’hui avec les groupes, tels les salafistes, Al-Qaïda, les talibans, etc. (L’intégrisme n’étant pas exclusivement musulman). En effet comment vanter ce système ultralibéral à des personnes qui se voient dans cette augmentation des échanges de plus en plus pauvre. Entre des mondes, des sociétés, menées, soit par le diktat de l’argent, soit par la soif de pouvoir, soit par des carcans religieux, il reste bien peut de place à l’amour pour mener le monde. Et dans une émission déjà citée* sur l’argent, le philosophe Edgar Morin avec une pointe d’humour avançait l’idée que : « Plus on a besoin d’argent, moins on est heureux en amour ». Et si véritablement, l’argent mène ce monde, où nous mène t-il ?
Dans notre rapport à l’argent on pourrait adapter l’impératif catégorique kantien: Fais en sorte  que l’argent ne soit qu’un moyen et pas une fin
* ( les grandes questions. L’argent ; FR.5. 14.10.11)

Quelques citations entendues pendant le débat :

G « Aujourd’hui les gens connaissent le prix de tout et la valeur de rien » (Oscar Wilde)

G« Il faut de l’argent, même pour se passer d’argent ». Balzac, Louis Lambert (1832

G« L’argent ne fait pas le bonheur » c’est un proverbe de pauvre.

Œuvres citées :
Livres :

L’argent sans foi ni loi. Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot.
(Disponible à la médiathèque de Chevilly-Larue)

Les juifs, le monde et l’argent, histoire économique du peuple juif. Jacques Attali.(Disponible à la médiathèque de Chevilly-Larue)

L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme. Max Weber.

Contribution à la crise de l’économie politique. 1859. Karl Max.

Film/Documentaires :

Documentaire. Let’s make money. De Erwin Wagenhofer. 2008
(Dvd disponible à la médiathèque de Chevilly-Larue)

Emission : Les grandes questions : «  L’argent ». FR5. 14.10.2011
(Vidéo disponible sur le site : http://michel-onfray.over-blog.com/article-michel-onfray-2012-les-grandes-questions-france-5-14-10-2011-87652156.html

 

 

 

 

 

 

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6 réponses à L’argent mène t-il le monde?

  1. Patricia J.S. dit :

    Bonsoir
    Les escroqueries en tout genre ne font pas, à mon humble avis, partie de l’argent sale mais de l’argent facile.
    Cordialement

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    Beaucoup de ces debats me rend content! Mais j’ai beaucoup apprecie ceux qui sait que l’argent mene le monde. Ceux qui gourvernne le monde sont aux sommet. ceux sont des milliardais, des grands bourgois et leurs ouvriers sont mal payes. Ils sont toujours croupir dans la crasse et la misere Tandis qu’un poignet d’homme riche epuise cette classe.

  5. ernest wamba dia wamba dit :

    The articles of Yes Magazine may be of some use on this debate.

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