Thème : « Etre citoyen aujourd’hui ? »
en collaboration avec l’association des « Amis du Monde Diplomatique »
Essai de restitution du café-philo de l’Haÿ-les-Roses
10 décembre 2010
Introduction de Sophie Hasquenoph, auteur du livre « Initiation à la citoyenneté : de l’Antiquité à nos jours » :
La Citoyenneté est quelque chose qui se construit. Quelques pistes de réflexion :
Quelles sont les limites de la Citoyenneté, son étendue ? Elle s’est construite progressivement mais c’est une réalité humanitaire récente. Dans l’histoire la citoyenneté a été diversement utilisée :
Au cours de la montée des fascismes au 20ème siècle, notamment Hitler et d’autres ont utilisé la démocratie et ses droits pour prendre le pouvoir et nier la citoyenneté en la manipulant par la suite. Il existe des cas de refus de la citoyenneté comme par exemple dans les sectes. Le droit à la citoyenneté suppose le droit à sa négation.
Qui est responsable de l’éducation à la citoyenneté ? La famille, l’école, les associations, le service militaire (qui aujourd’hui ne remplit plus cette fonction) ?
Ne risque-t-on pas d’assister à une professionnalisation de la citoyenneté ? On parle des énarques, du cumul des mandats, et du risque de monopole des droits de la citoyenneté…
L’investissement dans la vie associative peut-il être un premier pas vers la vie citoyenne ?
Débat : – « Etre citoyen c’est quoi ? » « Tu respectes la loi, les autres et toi ».
– Plusieurs éléments peuvent permettre de cerner cette notion de la citoyenneté : ce que représente la citoyenneté c’est d’abord un sentiment d’appartenance à une société, exp. Notre société républicaine. C’est une prise de conscience et cela suppose de revendiquer une responsabilité dans cette société. Si l’on essaie de se positionner par rapport à la crise du politique on constate que dans les années 60, 70% des électeurs s’exprimant savaient ce qu’ils allaient voter dès le premier tour, et votaient pour une des quatre ou cinq plus grandes formations politiques. Aujourd’hui 40% des électeurs votent encore pour ces formations et les autres sont indécis ou se dispersent. Nous sommes devant une crise de la représentation des élus. D’autre part, qui doit éduquer ? L’école. Elle doit garantir l’apprentissage de l’acquisition d’un esprit critique nécessaire à la prise de position citoyenne ultérieure. La disparition de la philosophie et de l’histoire entraîne une diminution d’acquisition de l’esprit critique. Enfin l’importance de la pratique citoyenne est à souligner aussi, ainsi que le rôle du politique qui doit donner les impulsions et les occasions du développement de la pratique citoyenne.
– La citoyenneté commence chez les parents. On doit être citoyen de la République qui suppose la laïcité. Le voile et les emblèmes sont contradictoires avec la laïcité.
– Un problème essentiel se pose à propos de la Citoyenneté, que Sartre a magistralement illustré dans son livre « les mains sales » : celui de l’engagement de l’intellectuel. La citoyenneté est-ce « se salir les mains » ou penser et concevoir le monde dans une démarche intellectuelle ? Etre citoyen est-ce être informé, conscient des problèmes, et capable de les analyser, ou est-ce agir, être dans les lieux où l’on fait les choses, sur le terrain, engagé dans une structure organisée, au risque parfois de ne plus avoir le temps de prendre du recul sur son action ? Est-ce faire de la Stratégie ou de l’Action ? Est-ce résister par le biais intellectuel et de la culture, comme dans les théâtres pendant la guerre, ou est-ce « faire sauter les trains » ou se frotter directement à l’ennemi, être dans un état-major ou à Londres peut-être, ou sauter sur les mines au front en aspirant à la Paix parfois à n’importe quel prix même au risque de la collaboration ? Plus près de nous est-ce être sur le terrain de l’action militante et auprès de ceux qui courent des risques vitaux, ou dans des lieux de réflexion qui font bouger les consciences et alimentent les discours parfois un peu réducteurs des partis ? La citoyenneté est-ce une démarche de pragmatique ou de théoricien? Un camarade du PC me disait récemment : « au café philo il faudrait rappeler à ceux qui savent parler de la citoyenneté que c’est aussi quelque chose qui s’agit et que par exemple il est un engagement citoyen facile à prendre ; venir tenir les urnes au moment des élections ». Donc quel engagement pour l’intellectuel, comment la citoyenneté nous mène-t-elle à l’engagement, et jusqu’où peut-on aller pour un idéal, pour une cause sans risquer d’aller trop loin et de devenir doctrinaire ?
– Il faut penser la société en termes de citoyenneté et de montée de l’individualisme en même temps. Cela passe par le respect de la loi. L’autre n’existe que parce qu’on l’a choisi. Penser la citoyenneté n’est pas seulement à faire du côté des droits mais aussi du côté des devoirs.
– La citoyenneté du côté politique suppose la liberté et l’égalité, mais il existe aussi la fraternité, d’où l’importance des droits sociaux et des solidarités, et l’importance de l’engagement associatif qui ne renonce pas à la mise en œuvre de la fraternité.
– Il existe 20 millions de personnes dans 730 000 associations en France et cela correspond à une action citoyenne. Mais c’est une action citoyenne de compensation qui va avec une désaffection du politique et un désamour de la démocratie représentative.
– Il y a un danger à voir l’engagement associatif se développer au détriment de la vie politique. On assiste à l’engagement sur des thèmes de personnes qui ne vont même pas voter. Le premier des droits qui est un droit politique est de voter. Délaisser la vie politique entraîne par ailleurs sa professionnalisation.
– Chez les Grecs, les citoyens étaient membres de la Cité avec des droits civiques qui pouvaient être accordés à des étrangers. Il y avait discrimination entre ceux qui avaient ces droits, et les autres grecs. La citoyenneté aujourd’hui est liée au lien social. Qu’est-ce qui produit le lien social ? Est-ce l’Intérêt mutuel ? Pour Aristote, il existe un besoin qui fonde le lien social et la citoyenneté mais aussi qui permet de vivre une vie citoyenne où les satisfactions matérielles ne seront pas le seul objectif. Est-ce la recherche d’une vie heureuse ? Une vie heureuse pour qui ? Aujourd’hui la vie heureuse n’est pas pour tous. Si les Grecs avaient une conception de la cité grecque aujourd’hui la citoyenneté est mondiale et cela nous oblige à être citoyens du Monde aujourd’hui. Cela commence dans les cours d’école néanmoins.
– La citoyenneté est un trésor à partager. La République est le partage respectueux des droits, des lois, des devoirs. Elle peut s’écrire en cet acrostiche de quelques mots : Tolérance, Respect, Etat, Soutien ; Obéissance, Responsabilité, Accord,, Partage, Accompagner, Voter, Résister, Transmettre, Aimer, Générosité, Encourager…Résistance et obéissance sont les deux vertus du citoyen. Par l’obéissance il appelle l’ordre et par la résistance il œuvre à le mettre en place.
– Au moment de l’apparition de l’écriture, la politique s’exprime et se répand en termes littéraires –par les livres-. Au XXème siècle, c’est le siècle de la communication et le lien social se fait par la radio… La politique, si elle est critiquée à un moment, l’est par la désaffection de ce qui l’a servie au préalable (livres, TV, médias…). Aujourd’hui le rôle d’Internet est prépondérant (exp En Corée du Nord une élection a eu lieu par une campagne sur Internet). On assiste à des changements permanents des moyens de circulation des idées au service de la politique. Les médias changent. De nouvelles voies d’information se développent. Aux prochaines élections, est-ce que les messages citoyens vont passer ? Ou bien aurons-nous 30% de participation et une montée des extrêmes ? Le droit de vote appartient aux citoyens et ils doivent s’en saisir.
– Allons-nous assister à une cybercitoyenneté ? Edgar Morin parle de l’ « alter mondialisme comme la nouvelle citoyenneté mondiale ». Si on essaie d’assimiler les individualismes on court un risque de Babel moderne.
– La citoyenneté c’est prendre conscience, avoir appris, et compris qu’il y a un rôle, une place, un classement pour chacun dans la société où nous sommes. Il reste à trouver son rôle dans la société. On ne peut parler de la fraternité que quand il n’y a plus d’injustice. (On ne peut avoir de l’espoir que quand plus un homme ne souffre de ces injustices).
– Un sujet du Bac était : « La citoyenneté est-ce défendre ses droits ou défendre ses intérêts ? » Faut-il penser la société en termes d’intérêts privés juxtaposés, ou de l’intérêt général ? La citoyenneté doit servir l’intérêt général. Or les intérêts privés qui s’expriment aujourd’hui, ne sont pas une expression de la citoyenneté. Il faut défendre toutes les associations et les structures qui travaillent pour l’intérêt général.
– Exp. Actuellement une société transnationale québécoise fait appel à la délation sur Internet, basée sur des lois anglo-saxonnes. L’internationalisme dans ce cas est un problème pour le citoyen d’un pays qui assiste ainsi à des modifications « au-dessus de sa tête » et qui n’a pas la possibilité d’une intervention citoyenne à son niveau.
– Fraternité et solidarité c’est pareil. La vie associative aurait pris la place du politique. Mettons-nous tous « nos œufs dans le même panier » soit la délégation du Pouvoir aux politiques. Il y a un risque d’appropriation du Pouvoir par les politiques. Il ne faut pas déléguer notre pouvoir et il faut continuer à agir et à utiliser les moyens de fonctionnement de la citoyenneté y compris la vie associative.
– Aujourd’hui on assiste à une maturité des citoyens qui ne mettent pas « tous leurs œufs dans le même panier » et l’existence du référendum d’initiative locale devrait permettre plus d’expression : une association, une personne, une commune, peut poser une question politique par voie référendaire. La décentralisation devrait permettre de prendre des décisions locales mais il reste à l’assortir de moyens.
Poèmes de Florence
Etre citoyen aujourd’hui
Citoyen La Sentinelle
Citoyen entêté Penché sur les remparts des villes endormies,
Entonne cette tontine L’étrange sentinelle interroge la nuit :
Innocente intention Quitter la réunion peut-être avant minuit ?
Ton incontinence tonne Des idées qui volettent, amies ou ennemie,
Eccéité innée Lui font comme un halo, auréole animée,
Ici tinte cette note Feront-elles de lui, le saint des temps nouveaux ?
Cité et citoyen Débordé, harassé, mêlant des écheveaux,
Connecte cette notion Un dessin chatoyant, démocratie mimée.
On tente cette entente Ce ballet distrayant, en musique hypnotique
Initié ennoie ton tic Endort notre Narcisse devant son grand miroir.
Tintin et Tito en Et sa nécessité l’empêchera de voir
Coction. Citoyen yoyo. Qu’il n’est qu’un pantin dans un monde hypothétique.
À propos rôle des médias il faut souligner leur pouvoir considérable d’autant plus que la presse appartient à quelques noms limités et parfois à un seul individu (exp. Berlusconi)…Mais ce ne sont pas seulement les médias qui dévalorisent la politique. Leur concentration ne favorise pas la pluralité de l’information. Les politiques manquent aussi de projets aujourd’hui ou leurs projets ne sont pas toujours suivis d’effet. Il y a souvent divorce entre le projet et sa réalisation, ce qui provoque la désaffection des citoyens pour les politiques. On assiste aussi à un décrochage historique de la citoyenneté parallèle à la perte des structures de solidarité. L’instruction des couches populaires a amené la naissance du projet individuel (le fils ne fait pas nécessairement ce que faisait le père). On constate dans l’évolution parallèle entre l’acquisition des connaissances et du projet personnel de l’individualisation et la disparition des structures de solidarité notamment de classes. De plus, la baisse d’audience des syndicats, des entraides mutuelles, amène les gens à envisager des projets qui sont individuels.
– Par rapport à l’obéissance, le citoyen ne doit pas être obéissant mais critique. La situation sociale amène la révolte et la révolte l’action. Ne pas voter peut constituer une révolte par rapport à un sentiment d’impuissance. Cette révolte amène-t-elle à s’exclure du système ou à s’impliquer ?
– Obéir consiste à obéir aux lois et aux règles de vie. Mais il faut résister pour garder sa responsabilité et sa dignité individuelles. Exp. il convient de ne pas obéir aux lois fascistes.
– Il faut réfléchir à la diminution de la participation des gens aux élections et au recul et à la désaffection du politique. La démocratie représentative commence à se périmer. Les citoyens deviennent passifs après les votes. Il existe aussi une monopolisation des mandats. Il faut souligner l’importance de la participation citoyenne dans les démocraties participatives, exp. Par la vie associative cela permet de vaincre l’individualisme même quand il y a un risque de pensée unique imposée par les médias.
– La citoyenneté est liée à la lucidité. Elle se développe dés l’école pour ne pas être exposée à être éliminée. Elle suppose le principe de la laïcité. La citoyenneté s’appuie sur : La souveraineté populaire, la solidarité et la laïcité. Or 1) dans le projet de modification de la Constitution Européenne, en page 2 alinéa 2 il est proposé : « Nous nous inspirons de notre religion ». Ceci est contraire au principe de la laïcité. 2) Dans une émission de radio Tarik Ramadan parle de « citoyens musulmans », ce qui peut être choquant d’allier la citoyenneté à la religion dans le contexte français, (exemple on ne parle pas de citoyens catholiques et de citoyens protestants).
– Obéissance aux lois : L’obéissance aux lois est-ce un principe absolu ? Il y a certains ordres auxquels il faut désobéir quand il y a des lois iniques. Importance de la désobéissance civile dans la citoyenneté.
– Les Grecs citoyens s’adressaient à des gens qui avaient la possibilité de gouverner. Aujourd’hui les citoyens ne produisent pas la loi, d’où leur désintérêt pour la loi. Chacun est censé la connaître. Mais nous sommes exclus de son élaboration et de ses débats. On vote pour des représentants plutôt que pour des projets de société.
– L’Article 2 de la constitution : « La France est une république indivisible, laïque, démocratique et sociale », nous ramène à la laïcité et provoque un incident en ne laissant pas parler une personne sur la laïcité qui fera l’objet d’un futur café-philo. Il ne faut peut-être pas segmenter les sujets même si une question n’est pas à l’ordre du jour. On peut passer de l’intérêt particulier à l’intérêt général et l’inverse. La citoyenneté c’est laïc. Il convenait peut-être de le dire.
– Les limites de la citoyenneté : certaines limites sont franchies. Exp. Les référendums en Suisse. permettent la montée de l’extrême droite. Une citoyenneté non encadrée et permissive présente des dangers. Mais il y a un risque de manipulation de la citoyenneté aussi si elle appartient exclusivement à une minorité abusive.
– Nous pouvons envisager la citoyenneté à partir de la citoyenneté participative et de la citoyenneté représentative. A propos de la délégation de Pouvoir. « Qui est citoyen ? » Quelqu’un qui est capable de gouverner et d’être gouverné » répond Aristote. Puis évoquant Castoriadis : « Pourquoi les citoyens ne seraient-ils pas capables de se gouverner ? ». Cela pose le problème de l’expertise progressive des gouvernants alors que chacun devrait prendre ses responsabilités.
– Est-ce que tout le monde est capable de participer à la vie politique ? Quelles sont les limites du développement de la participation à la vie politique ? La démocratie participative est un des thèmes de réflexion des alter mondialistes.
– Dans les mouvements alter mondialistes, arrive-t-on à toucher les individus qui ne sont pas déjà impliqués dans la sphère du politique ? Il y a une difficulté à mobiliser les gens (jeunes, classes populaires…)
– Revenant sur la citoyenneté alter mondialisme, nous rencontrons là aussi de l’élitisme, celui d’un milieu cultivé, très informé…
– Il faut nuancer la notion de professionnalisme politique. En France il existe 36 000 communes avec de 10 à 60 conseillers municipaux par commune soit environ 500 000 élus locaux. Ce ne sont pas des professionnels, actuellement en France, mais un lieu de pratique possible de l’activité citoyenne. Ceux qui y passent leur vie sont rémunérés et peuvent apparaître comme professionnels. Toutes les personnes qui sont dans la vie politique ne sont pas des professionnels.
– La citoyenneté locale reste l’exemple de la citoyenneté. Ce sont 500 000 élus locaux qui donnent de leur temps en plus de leur activité professionnelle.
– Actuellement la politique est protestataire, et ne propose rien de constructif, n’a pas de projet. Se pose le problème du pouvoir de certains que les autres subissent. Le capitalisme familial a changé. Le travail avait une valeur liée directement à la production. Il n’en a plus. On produit n’importe quoi indépendamment des productions spécifiques des entreprises familiales antérieures. Il y a ceux qui savent, qui sont instruits et les autres, d’où une régression aujourd’hui. Les citoyens aujourd’hui doivent considérer que même si on ne répond pas à leurs besoins primordiaux, ils doivent intervenir dans la vie citoyenne sans s’exclure. Mais il faut respecter les droits primordiaux si on veut faire des citoyens interventionnistes. La démocratie représentative est malade. (On ne justifie pas les projets et les changements de projets). La démocratie participative entraîne une difficulté à partager le pouvoir.
– Les politiques sont malades, mais les citoyens sont malades aussi. Exp. : certains maires arrivent élus loin devant par des citoyens qui favorisent le cumul des mandats.
– Nous soulignons le risque d’une mobilisation par les extrémismes.
– Il faut encore avoir la capacité de participer pour agir dans la vie citoyenne.
– Il existe des inégalités partout et une inégalité qui grandit : celle des droits. Il n’y a pas de droit international dans les entreprises qui devrait être reconnu. Les citoyens de notre pays sont actuellement victimes de lois d’autres pays. (Ex les représentants du spectacle). Pour être citoyen il faut apprendre à être lucide, à participer et à choisir ce qui est difficile. Il faut multiplier les moyens d’accès à l’information et à la connaissance. Le café-philo est un des rares lieux où l’on peut parler librement. Il faut établir les stratégies longtemps à l’avance en politique : ex : la sélection en 1ère année d’université a été décidée au Conseil de l’Europe avant.
– Il faut aussi mettre en évidence le pouvoir économique par rapport au pouvoir politique aujourd’hui : exp. / deux chiffres : Dans les années 30, le salaire d’un patron «était 40 fois supérieur au salaire moyen. Aujourd’hui il est de 500 à 1000 fois supérieur, 200 personnes sont les plus riches du monde, autant que le reste des individus.
– Revenant côté philosophie et histoire : la notion de citoyenneté a beaucoup évolué. La citoyenneté grecque (élitiste) n’est pas accessible aux femmes, aux métèques, aux esclaves…Chez les Romains, toujours élitistes, elle se répartit en Patriciens et Plébéiens, avec des catégories exclues. Pendant 15 siècles, la citoyenneté est mise entre parenthèses. Elle va réapparaître vers 1600 avec Thomas Hobbes et son livre (Du Citoyen. De Cive), mais le citoyen est encore sujet du Roi. C’est au siècle des Lumières que Diderot, Voltaire, Rousseau… vont définir notre citoyenneté. Avec la révolution, (dans le sang) : « aux armes citoyens », nous aurons la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen… Quelques révoltes de plus, l’aide d’intellectuels (Victor Hugo…), et enfin le citoyen est libéré de la tutelle du Pouvoir, tant temporel, qu’intemporel (1905 : Séparation de l’Eglise et de l’Etat) puis par la lutte citoyenne nous aurons « la citoyenne » (par le droit de vote des femmes).
– Les femmes ne doivent pas se laisser faire et voter sous l’influence de leur mari.
– La parité est-elle un acquis ? Il manque des représentantes aujourd’hui (rôle de la 2ème journée de travail).
– La deuxième journée de la femme n’empêche pas d’exercer sa citoyenneté ; il y a un choix à faire et à définir ses priorités. Le citoyen est citoyen de la république, une et indivisible et laïque. On n’a pas parlé de la religion. Or ce sont les religions depuis des siècles qui mènent le monde.
– Chacun arrive avec son héritage et il faut apprendre pour pouvoir évoluer ; Très peu de personnes changent d’opinion au cours de leur vie. Nous avons très peu d’occasions de nous former et d’évoluer dans nos opinions. Etre citoyen c’est s’efforcer à la lucidité et à consentir de son temps, de son argent, de son action à l’information. Cela permet de connaître le monde et les gens. D’où la nécessité de s’informer tranquillement. La population doit être porteuse de projets pour elle-même. Il faut renverser les discours de ceux qui veulent confisquer la parole.
– Les absents de ce soir ne peuvent peut-être pas toujours s’occuper de la citoyenneté.
– Se documenter est nécessaire pour ne pas être dominé.
– La lecture et le relationnel sont d’une grande importance pour s’informer.
– Pour être citoyen il faut aussi se parler entre citoyens, parler avec son voisin, partager, ne pas garder les informations pour soi… Individualisme ou partage, toujours ?
– Quelle chance nous avons en France de nous dire citoyen; la République garantit notre citoyenneté… Que de pays ou de dictatures civiles comme religieuses en rejettent l’idée même…
– Distribution d’un document sur la situation de la sécurité sociale et la privatisation en cours du système de santé. La citoyenneté ne s’use que si l’on ne s’en sert pas.
j
je veux un plan sur la citoyenneté philosophique
Je ne peux vous laisser sans réponde même si je vois pas suivant quel plan le philosophe peut être citoyen
Disons qu’il faut déjà qu’il mette en accord ses actes avec ses propos
seuls nos actes nous dévoilent
Il faut peut-être qu’il descende de l’Olympe et qu’il participe à la vie politique de son époque
Il faut peut-être qu’il occupe sa place d’intellectuel et s’engage, comme le firent en leur temps Voltaire, Zola…,
mais pas comme BHL en bidonnant des reportages de guerres.
Il faut qu’il ait une parole vraie, qu’on l’apprécie ou non
et là je pense à deux exemple: Onfray et Finkielkraut
entre autres…
C’est une question pour un débat
Quelqu’un a peut-être une réponse plus précise