Thème « L’environnement a-t-il une influence sur l’homme »
et réciproquement ? »
Essai de restitution du café philo de Chevilly-Larue.
27 octobre 2004
Animateurs : Guy Pannetier, Guy Philippon.
Introduction au débat : Guy Pannetier
Introduction : Ce sujet de l’environnement peut être abordé sous quatre angles : 1°- l’environnement constitué par la nature ; 2°- l’environnement constitué par notre milieu géographique, par la planète et l’atmosphère ; 3°- l’environnement au plus près de nous, cadre de vie, lieu de travail, commune, quartier, voisinage, et environnement familial ; 4°- l’environnement constitué par l’ensemble des individus avec qui nous partageons au quotidien notre vie sociale, culturelle, et politique.
Débat: Les questions que nous nous posons même avec pertinence sont très loin des préoccupations à ce jour, de pays en voie de développement où il leur faut subvenir aux besoins vitaux….
– L’aspect environnemental n’a jamais été le souci premier, nous l’avons vu lors des deux révolutions industrielles en Europe. Aujourd’hui la Chine va rejoindre les pays industrialisés, l’environnement ne sera pas non plus le problème majeur pour les Chinois, et nous leur demanderions de faire ce que nous n’avons pas pu faire, ou, pas voulu faire ?
– Mais la Chine a signé les accords de Kyoto…., La Russie vient de signer. Il est à regretter que les USA, plus gros pollueurs refusent de signer, de crainte de voir leur économie freinée…C’est la démonstration que le politique est pratiquement toujours à la remorque de l’économie
– Quel est l’impact d’actions comme celles de Nicolas Hulot, cela s’arrête t-il à de l’image ou cela a-t-il une résonance et des conséquences d’ordre politique ?
– Il va sur le terrain, il est un vecteur médiatique, il alerte l’opinion… Théodore Monod qui vient de disparaître a consacré sa vie pour alerter l’opinion sur le désert.
– Nicolas Hulot fabrique de l’opinion, ce qui est utile. La concentration des individus dans les mégapoles, les « Métropolisations » de la planète, accentue les problèmes d’environnement, tant pour la nature, que pour l’environnement social, culturel, politique…
– La protection de notre environnement dépend des individus, de nous aussi du point de vue politique et social ainsi que des modes de vie imposés ou acceptés. La solution ne tombe jamais du ciel, l’action passe aussi par l’engagement politique…redonner du pouvoir au politique en regard du pouvoir économique.
– La nature est forte répond un autre, la nature finit toujours par avoir raison….
– Oui, mais à force de la polluer cette planète, il se pourrait qu’au final elle nous détruise et qu’elle ait finalement raison de nous ! Cela pose la question de notre manque de solidarité envers les hommes de demain, et de notre comportement égoïste envers la nature, « notre terre : mère et nourricière ». Cela fera peut-être, demain, l’objet d’un procès de non assistance à l’humanité future. A ce sujet, Hannah Arendt nous dit : « L’édification d’une éthique du futur exige une remise en cause des modes de gestion. Si nous n’agissons pas à temps, les générations futures n’auront pas le temps d’agir du tout, elles seront prisonnières d’évolutions devenues incontrôlables. Demain, c’est peut-être trop tard ! En étendant sans cesse son investigation dans le patrimoine humain, nous augmentons notre responsabilité vis à vis des générations futures ; il ne s’agit plus seulement comme par le passé, d’un legs. Il y a absence d’éthique du futur, quelque chose nous est confié, qui est extrêmement fragile : la cité, la vie, la planète ».
– Les mouvements écologiques ont-ils eu des actions qui garantissent la protection de l’environnement ?
– Oui, même si parfois on peut avoir le sentiment qu’ils sont sur d’autres sujets ; ils ont amené une prise de conscience reprise aujourd’hui par presque tous les hommes politiques. Mais il y a l’inconvénient que le politique travaille le plus souvent sur du court terme.
– La gestion économique de la nature demande du long terme. C’est le cas des exploitations forestières…On plante pour la génération suivante…Les Français sont bons dans ce secteur : 24% du territoire de la France est constitué de forêts, c’est un nombre considérable d’emplois, c’est protection de la nature utilisée en tant qu’atout économique.
– Par la manipulation génétique, nous introduisons des OGM dans la nature. On peut se demander si l’on ne va pas créer un grand bouleversement, qui pourrait se retourner contre nous.
– Depuis des années on nous promet que les OGM vont permettre de nourrir les plus pauvres ; on ne voit pas les effets… La sécurité sanitaire s’oppose là à la logique économique, laquelle ignore le principe de précaution laissant, paradoxe, aux consommateurs la charge de la preuve quant à la dangerosité. Mais la logique économique a tout de même un fond de logique puisque les assurances refusent d’assurer contre d’éventuels risques liés aux OGM. Il y a là presque antagonisme entre croissance et protection de la nature. En effet, aujourd’hui 20% des habitants de cette planète consomment 80% des ressources de notre terre, et chaque année nous consommons 150% des ressources qu’elle nous offre. Si nous réussissons le co-développement avec les pays dits en voie d’émergence, les ressources, minérales, énergétiques, fossiles vont irrémédiablement se tarir. Alors, ne devons-nous pas aller vers une décroissance dans nos pays industrialisés pour sauver la planète ou stabiliser une croissance inégalement répartie ?
– Le débat se réoriente sur l’environnement social : Un participant : Sans tomber dans la nostalgie, je pense que j’ai une meilleure vie que n’auront mes enfants, particulièrement pour ce qui concerne l’environnement professionnel qui tend à se déshumaniser…
– C’est un peu la même chose dans tous rapports, cela tient aussi à ce que nous vivons maintenant plus dans l’instant, au présent, et plus vite..
– De par mon jeune âge je ne peux faire de comparaisons avec l’environnement d’avant…On est né dans le confort, (en regard de nos parents), c’est vrai qu’il y moins matière à rêver, on est plus matérialistes.
– Notre société est vitesse et la nature est lenteur. Notre rythme de vie dès l’enfance va vers cette vitesse, ce qui souvent nous met en décalage avec la nature et en fausse la perception.
– Descartes nous disait que nous devions « nous rendre maîtres et possesseurs de la nature », ce n’est peut-être pas ce que nous avons fait de mieux.
– L’homme préhistorique vivait en symbiose avec la nature, elle le nourrissait, il la divinisait dans tous ses éléments .La terre, l’arbre, la rivière, étaient pour lui divinités, il les adorait. Alors, que s’est-il passé pour qu’aujourd’hui il la transforme en poubelle ? Néanmoins, nous continuons à appeler ces premiers hommes : « des primitifs »!
– Est abordé l’environnement familial : Chacun d’expliquer la part importante chez certains, moindre chez d’autres, quant à l’influence sur notre personnalité, notre individualisation… vouloir, ou ne pas vouloir leur ressembler…, mais force est de reconnaître que l’environnement familial inscrit sur l’ardoise vierge, tout un héritage de coutume, de culture…
Conclusion : Le débat que nous avons eu témoigne de l’intérêt que nous portons, tant à notre cadre de vie, qu’à notre environnement social et à la nature. La nature a une telle influence sur nous que si nous la modifions trop rapidement, si nous consommons trop (nous consumons) et trop vite, la nature cessera d’être terre nourricière. En la tuant nous préparons peut-être notre propre génocide, ce que résume le philosophe sans s’installer dans un pessimisme extrême : «Je déplore le sort de l’humanité d’être en de si mauvaises mains que les siennes. Ce n’est pas une raison pour l’abandonner à son sort, puisque ces mains ce sont précisément les nôtres » (Offraie de La Mettrie).
« A une époque où règne la confusion,
Où le sang coule,
Où on ordonne le désordre,
Où l’arbitraire prend force de loi,
Où l’humanité se déshumanise,
Ne dîtes jamais : c’est naturel
Afin que rien ne passe pour immuable
Dans la règle trouvez l’abus
Et partout où l’abus s’est montré
Trouvez le remède
Faites en sorte, quand vous quitterez ce monde
De n’avoir pas seulement été bon
Mais de quitter un monde bon. »
(Berthold Brecht)
Moi je serais plutôt que c’est l’homme qui se laisse influencer par l’environnement. Ceux qui disent le contraire sont des paresseux je le dis parcequ’un homme qui a atteint la majorité sait déjà ce qui est mauvais pour lui ou pas. Nombreux sont ceux après avoir raté leur examen disent que c’est parcequ’il sont dans environnement malsaint .la question que moi je me est celle de savoir s’il ya pas de gens qui réussissent dans des quartiers plus malsaints que le leur ? Si oui sont des magiciens ? Je leur dirais non le tout est d’être ferme et hihonnêteenvers toi même. Et pour moi l’environnement peut encore influencer l’homme que dans son enfance car ce dernier doit etre ferme et honnête envers lui même. Et l’environnement ne peut influencer l’homme dans son enfance car ce dernier quand à lui ne faitt que copier ce qu’on fait auprès de lui sans toutefois savoir si c’est bien ou pas.
Souvent le mot « influence » est lié à celui de « manipulation », comme si quelque chose d’externe devait arriver à un certan résultat (manipulation) par une ou plusieurs influences. C’est sans doute parce que nous sommes issuent pour la plupart d’une culture créationniste.
Pourtant l’influence pourrait être vue et associé avec l’idée de quantité d’une certaine force, sur un organisme qui lui même n’aurait pas toujours une réception et une resistance identique avec un autre organisme, fut il d’une même origine.
De même l’idée de maîtrise, est souvent lié à celui d’un cavalier qui maîtriserait sa monture, sous l’effet d’une volonté. Mais la maîtrise peu très bien s’effectuer par une connaissance de l’environnement, du cheval pour reprendre l’exemple du cavalier, et donc dans ce cas la maîtrise est plus une symbiose avec des forces extérieure.
Il est probable que nous sommes beaucoup plus souvent que nous le croyons influencé par notre environnement, proche humains, exterieur par la ville de différentes tailles avec sa quantité d’organismes culturelles et de structures mécaniques. Probablement par la société entière dans laquelle nous vivons, puis des pans de civilisations dans lesquelles nous vivons dans le présent et par le passé et même du futur que notre imagination tente de dessiner. Mais encore une fois nous en parlons comme de conquêtes. Ce qui explique souvent que le mot « influence » est perçu comme si nous devenions la proit de quelque chose qui nous influencerait. Pourtant il y a des moment où nous comprenons que c’est parce que nous ne comprenons pas les influences, que nous en sommes les jouets. Ce qui induit que si nous comprenons comment ces influences exerce leurs pouvoirs sur nous, nous pourrions nous en libérer, non pas en s’en défaisant, mais au contraire en jouant symbiotiquement avec de manière à ne plus les subires mais en profitant de ce que ces influences nous apportent.
L’idée, serait qu’en nous connaissant nous même, et chacun réciproquement, comme un organisme réagissant à des influences extérieures que nous apprendrions à connaître aussi, nous pourrions vivre en symbiose avec notre environnement. Ce qui n’est pas la même chose que se défendre et s’en arrêt conquérir et même éliminer quand ça nous gènent.
Nous vivons dans un monde où c’est le plus fort qui doit s’en sortir, ce n’est pas étonnant que cherchions alors à éliminer. Et puis une fois que le plus fort à gagner tout le monde suit comme des moutons, et puis ensuite un ou plusieurs se rebelles et la rangaine continue. C’est quand même très loin des possibilités de compréhension dont on se targuent de posséder et c’est une contradiction des plus absurde.
Oui bien sûr
En accord avec votre propos
Ce qui nous rappelle une fois de plus pourquoi nous devons insister sur l’enseignement à l’esprit critique dans nos écoles