Bonjour je suis la science et je suis très puissante
Je soumets la nature, elle suit mes prescriptions
Dans mes petits carnets, j’ai fait la description
De ses petits caprices et des forces agissantes
Entre deux infinis je vais hallucinée
J’ai rêvé d’un Nobel au détour d’une idée
Entre feu d’artifice et carnage programmé
J’ai rêvé d’un ailleurs sans cesse reporté
Le big-bang était la marmite bouillonnante
La sorcière qui touille une roche en fusion
Je ne suis qu’un savant mendiant de perfusion
Subvention, mécénat, la science obéissante
Et mes enfants m’échappent et je suis dépassé
Marie Curie a-t-elle voulu Hiroshima ?
Je me repasse en boucle le diaporama
Mes errements et mes cadavres entassés
J’ai rêvé d’un truc qui pique, je l’appelle éthique
C’est un moustique qui sait manier la dialectique
Il a comme problématique systématique
Le bien, le mal, en objectif stratégique
Il pèse les manipulations génétiques
Pour le bien de l’abeille et de l’agronomique
Au nom de la souris crucifiée en viatique
Aujourd’hui il m’a dit, à présent tu t’expliques !
Moi je suis la morale et je sais le déluge
Et Sodome et Gomorrhe et la tour de Babel
Toi tu n’es qu’un faussaire et c’est moi le démiurge
C’est à toi de choisir si tu seras Abel
Ou Caïn pour toujours poursuivi du remords
C’était bien pour toi l’arbre de la connaissance
Mais tu cherches encore les lois de l’existence
Les débris du miroir, le mystère de la mort
Ecrit et lu par Florence Desvergnes
lors du café-phlio du 17 novembre 2010 à L’Haÿ-les-Roses
Thème: » L’éthique a t-elle un avenir? «