Lors était le chaos traversé de frissons
Un big-bang liturgique attendait là son heure
Le destin attentif, surveillait la cuisson
Tout était programmé sur son ordinateur
Or le jour attendait dans sa sombre demeure
Et la nuit se fit mère et le verbe incarné
Les parques s’activaient de leurs doigts décharnés
Pour tisser le destin de tout ce qui sera
Le ciel étreint la terre et de ses flancs naitra
Tout ce qui vole et rampe et ce qui sort de terre
Le soleil dans un char, dans la barque de Râ
Le mythe est canevas, le mythe est un mystère
C’est alors que l’on vit frissonner les buissons
Il avait nom Adam et le grand accoucheur
L’avait fait tout nu dans sa grande distraction
Les Dieux sont versatiles, il fallut un voleur
Ou un serpent, les Dieux sont manipulateurs
La mort et la douleur, le travail acharné
La boîte de Pandore, cadeau empoisonné
Les Dieux sont des machos et Eve enfantera
Homo Habilis par le feu, Sapiens sera
L’homme est un jardin qui se cultive à l’envers
Le décor est planté, c’est l’heure de l’opéra
Le mythe est canevas, le mythe est un mystère
A la recherche de l’absolue perfection
Dieu est infaillible mais son œuvre majeure
Est un chantier brouillon sans cesse en gestation
Le libre arbitre n’est-il après tout qu’un leurre ?
Les marchands d’indulgence en ont bien fait leur beurre
Dieu est joueur, la vérité, miroir brisé
L’homme cherche dans ses morceaux éparpillés
Les certitudes qu’un déluge emportera
Eros et Antéros ont serré dans leurs bras
L’écume de la mer, les plaisirs de Cythère
Au fond de la caverne projeté sur un drap
Le mythe est canevas, le mythe est un mystère
Destin, grand architecte, quelque soit ton nom
Quel est le fil d’Ariane qui nous guidera
Hors de ce dédale où nous sommes faits comme des rats
Et le vent fait tourner les moulins à prières
L’agnostique est le roi et qui vivra verra
Le mythe est canevas, le mythe est un mystère
Ecrit et dit par Florence Desvergnes
lors du café-philo du 24 novembre 2010 à Chevilly-Larue
Thème: » Les mythes au coeur de notre culture «