La pente est savonneuse
Qui conduit à ce droit
Mon corps est à l’endroit
Mon âme est rêvasseuse
Lorsque mon corps est lourd et les heures angoissées
Je lave mes péchés au fleuve de mes douleurs
Quand la vie délavée a perdu ses couleurs
Le rose de tes joues, le bleu de tes pensées
La sente est vallonneuse
Comme un chemin de croix
A l’heure du dernier choix
Mon âme est voyageuse
Le rouge de tes caresses à jamais délaissées
Je fuis au fond du lit, les vapeurs de mes peurs
Rode la malemort, dans le dos des docteurs
Les visions d’avenir sont là, cadenassées
La mante est religieuse
Pour mon dernier tournoi
Je doute et puis je crois
Mon âme est sinueuse
Lorsque l’espoir se cache au fond d’un encrier
Les mots se fondent aux maux, tu ne peux plus crier
Reste le choix de l’heure et si l’arbitre joue
Un cache-cache endiablé : je ne rends pas son âme !
Mais je garde sa vie, moi le Grand Manitou
Pour les réconcilier je geins et je me pâme
La vamp est capricieuse
Au jeu du chaud et froid
Mais j’ai payé l’octroi
Mon âme est nauséeuse
L’oiseau qui palpite au cœur de la nuit
Ne ressent plus le froid de la morsure
L’étoile s’enfuit car l’étoile s’ennuie
Accrochée au plafond de la tonsure
D’un ciel vide, déserteur de l’infini
Le cœur volage est un oiseau nocturne
Dans les cryptes obscures de la déraison
Il traque le rêve d’une empuse diurne
Arpège la neume de l’oraison
D’un chagrin inachevé, infini
La nuit a percé le cœur de l’oiseau
Il panse sa blessure qui s’égoutte
Sur les morfils acérés du roseau
Je suis le cœur, je suis l’oiseau qui doute
Dans la barque de la nuit infinie
Ecrit et lu par Florence Desvergnes
lors du café-philo du 10 octobre 2012 à L’Haÿ-les-Roses
Thème: « L’euthanasie, l’ultime limite? »