Par nécessité
Je vends du vent à l’encan
C’est ma courtisane
Parce que le bouche à l’oreille
N’a jamais nourri son homme
Par futilité
J’invente, crée et dessine
Cet art éphémère
Qui s’épanouit sur les murs
Comme des fleurs sans parfum
Par fatalité
Je communique à tout va
Peut-être qu’un jour
Je croirai à mes mensonges
Le message est équivoque
Par ubiquité
C’est ma voix qui porte au loin
Une information
Le monde entier va savoir
Si la campagne est bien faite
Par subtilité
Je dois vendre l’inutile
Car j’en ai besoin
Pour faire tourner les usines
En des milliers d’équateurs
Achète, je le veux, un deuxième frigo
J’ai un mignon crédit taillé à la mesure
De ton salaire avec un petit taux d’usure
Une envie ? Un besoin ! Je te fais le magot !
Et tout ce que tu veux, j’en ai plus qu’à gogo
Rembourser ? C’est plus tard, au fur et à mesure
Paye-toi un écran juste à la démesure
Des désirs que je crée pour flatter ton ego
Une voiture électrique, un robot magnétique
Un portable magique, un schmilblick éclectique
Hermès, Dieu des marchands, des voleurs, au message
Subliminal, tu n’es plus qu’un foulard
Très moche, mais très chic au bras d’un cumulard
Et toi tu pries Agio le Dieu de ton naufrage.
Ecrit et lu par Florence Desvergnes
lors du café-philo de Chevilly-Larue le 27 avril 2011
Thème: » La publicité est-elle nécessaire? »