Le destin d’une société dépend t-il de la volonté des hommes?

The predictor. 1916. Georgio di Chirico. Coll. particulière

The predictor. 1916. Georgio di Chirico. Coll. particulière

       Restitution du débat de 2 décembre 2015 à L ‘Haÿ-les-Roses

Introduction : Annie Dyrek : La société ça va d’une ville au monde entier. En ce moment tous les pays du monde, la plus grande société qui soit, est réunie pour évoquer notre avenir, et l’avenir de la planète, c’est la COP21.
Les particuliers, les citoyens souhaitaient s’y associer dans un grand mouvement, mais ça n’a pas été possible, et ce sont nos chaussures qui nous ont représentés.
Maintenant, est-ce que les hommes de bonne volonté, ceux qui luttent, comme les Résistants lors de guerre 39/45 auraient pu libérer ce pays sans les alliés, et donc est-ce que les hommes de bonne volonté peuvent agirent seuls ? Je pense que la bonne volonté, n’aurait pas suffi aux Résistants, comme elle ne suffit pas aujourd’hui.
Puis je pense à des pays comme le Qatar. Là, que peuvent faire les gens de bonne volonté pour faire évoluer la condition de la femme ? Pour interdire l’esclavage des travailleurs étrangers dans ce même pays ? Comme ce pays est très riche, on n’y touche pas. Les bonnes volontés buttent sur bien des choses…

Débat

Débat : ⇒ Nous avions déjà abordé d’une certaine façon le rôle des hommes sur leur histoire, avec le débat : « Les hommes ont fait l’histoire, ou quelques hommes ont fait l’histoire ? »
De fait, nous allons une fois de plus nous poser cette question qui reçoit bien des diverses réponses. Oui, nous dirons que hommes et femmes, nous devons, et nous pouvons agir et déterminer le destin de la société dans laquelle nous vivons. Et nous trouvons surtout cette façon d’envisager la chose chez les militants convaincus, purs, enflammés,  qui veulent participer à créer le monde de demain, ceux qui ne doutent pas un instant que leur combat,  leur façon d’envisager la société « demain, sera le genre humain »
Mais la réalité toujours nous rattrape, la réalité des faits existants et passés, nous montre que parfois toute l’énergie, toutes les énergies ne suffisent pas à influer sur le cours d’événements qui semblent inexorables, et qui finissent pas arriver.
Finalement ce thème est essentiellement un thème politique, le destin d’une société est pour partie la conséquence et l’enchaînement de faits, de situations survenues sans qu’on puisse vraiment les imputer à quelqu’un, à un groupe, et puis il y a des orientations qui cette fois ne sont pas le fruit du hasard, mais le résultat d’actions intentionnelles.
Si nous regardons dans l’histoire des peuples, on ne voit qu’assez rarement des moments où les hommes, quand je dis les hommes, je pense le peuple majoritairement engagé, le peuple exerçant sa souveraineté, le peuple s’affranchissant des pouvoirs absolus, prenant son destin en mains.
Ces instants ce sont les Révolutions. Mais presque toujours ce pouvoir du peuple, se trouve dévoyé, la Révolution récupérée, laquelle finit parfois par être méconnaissable.
Cette faculté pour le peuple de participer à son destin, demande aussi et surtout un niveau d’éducation, afin qu’il soit le plus souvent en mesure de juger par lui-même, pour ne pas tomber pieds et mains liées dans les filets des propagandes de toutes sortes.
Lorsque les hommes n’ont plus aucune ambition pour la société dans laquelle ils vivent, cette société est en danger. La désaffection du politique aujourd’hui semble être cette société sans désir d’avenir, sans espoir, société résignée, avec ses tristes consolations de consommateurs, captés sans cesse par le désir des besoins qu’on lui crée.
Est-ce qu’on n’aurait pas le type de gouvernement qu’on mérite ?
Quand on ne sème pas une terre, elle reste aride. On n’est pas l’habitant d’une terre qu’on ne cultive pas. Nous semblons en panne d’avenir ?

⇒ Il y trois choses à définir dans la question : d’abord qu’est-ce qu’on entend par, destin d’une société ? Est-ce qu’il y a quelque chose de divin, ou parle t-on d’avenir, de futur ? Puis on parle de volonté. La volonté ça peut être un acte, il peut être bon, il peut être mauvais. Et enfin les hommes : quels hommes ? Les individus qui sont autour de cette table ? Quel groupe d’homme. Voire quel lobbying ? etc. Parce que je pense que le futur d’une société est toujours lié à des hommes, et c’est forcément toujours les mêmes. C’est-à-dire, que la volonté des hommes de bonne volonté ; c’est différent au Qatar où le futur de cette société est essentiellement lié aux décisions d’un certain nombre d’hommes.
Puis, dans un autre domaine, en ce moment la COP21 va prendre un certain nombre de décisions qui vont engager notre avenir, décisions bonnes ou mauvaises, à moins qu’ils décident de ne pas décider.
Donc, le futur d’une société est toujours lié aux hommes, sauf que, quand on parle de ça, il faut évoquer la notion de pouvoir, qui a le pouvoir ? Le pouvoir de décider du futur d’une société. Les hommes politiques auraient le pouvoir. Et qui a les contre pouvoirs ?
Chaque fois qu’on regarde vers le futur d’une société, qu’on prend des exemples précis comme hier la Résistance, et aujourd’hui la Syrie avec Daesh, on se rend compte que ce qui est dit d’un point de vue, peut aussi être contredit ; ainsi, si les Résistants avaient été seuls contre le fascisme hitlérien qu’auraient-ils pu faire ? Mais, par ailleurs, si il n’y avait pas eu la Résistance qui préparait le terrain, est-ce qu’il y aurait eu le débarquement ?
Aujourd’hui pour les hommes de bonne volonté, leur pouvoir sur le futur de la société est un peu limité, mais c’est quand même les hommes qui imposent un certain nombre de choses.

⇒  Est-ce que tout le monde a le pouvoir. Oui ! Je pense qu’en grande partie nous avons le pouvoir. Il y a le pouvoir gouvernemental, et il y a le pouvoir de ceux qui mettent  un bulletin de vote dans l’urne.
Je fais une grande différence entre destin, avenir et futur. Le destin étant ce qui ne dépend pas de nous, et la volonté échoue face au destin. En revanche, l’avenir c’est « ce qui est à venir », donc, cela peut être construit, imaginé, pensé et analysé avant d’être mis en place. Le futur, lui « est un temps  vide […]  que l’avenir viendra combler ». Donc, si on peut le combler c’est aux hommes qu’il appartient de le faire ; et pour cela il faut qu’ils utilisent l’intelligence en vue de progresser, en utilisant la politique, le vote, en s’intéressant aux démarches et avancées scientifiques, et de leur respect des valeurs éthiques, de la morale…

⇒  Alors! Qu’est-ce qui dépend de la volonté des hommes ? Que les individus aient des volontés, c’est d’accord, mais ce n’est pas si simple de définir ce qu’est une volonté collective ; ça ne peut pas être la somme des volontés individuelles, et ce n’est pas sûr que le vote représente la volonté collective.
Ensuite bien sûr, que les décisions qui se prennent vont influer sur l’avenir, mais on sait aussi que les sociétés passent par diverses phases. Comme tout corps vivant, les sociétés évoluent sans être beaucoup maîtrisées par les hommes ! Et cela nous questionne : ainsi, les Egyptiens qui avaient une société, une civilisation merveilleuse, à un moment donné elle s’est éteinte, et ils n’avaient sûrement pas envie qu’elle s’effondre.
Donc, je me fais l’avocat du diable : peut-on dire que dans une moyenne durée on peut agir sur la société. Les sociétés, les civilisations, naissent et meurent à leur corps défendant, et ceci sans l’expression d’aucune volonté humaine. Cela peut être le fait du hasard, d’un événement qui va déterminer tout un cycle, tout l’avenir.

⇒  Il y a des gens qui s’intéressent aux décisions collectives, qui préconisent qu’on change la  Constitution pour que les décisions ne soient plus prises qu’en haut, qu’il y ait plus de participation du peuple pour ses choix d’avenir. Même en démocratie on a besoin de tous les acteurs pour faire vivre la démocratie, et également pour défendre les droits de l’homme, lesquels n’ont pas cours dans de nombreux pays, la démocratie, les droits de l’homme, ce n’est pas pour eux

⇒  On n’ira pas faire ce café-philo dans un des émirats du golfe, parce qu’on nous renverrait vite chez nous, ou alors on risquerait les coups de fouet. Pour que simplement soit évoquée la volonté des hommes, il faut au minimum qu’on soit en démocratie, ensuite faut-il que la volonté du peuple soit respectée, (c’est là un vaste sujet).
Et puis,  le destin, l’avenir d’un peuple, d’une nation est aussi le prolongement d’une histoire que d’autres ont écrit avant nous ; et, en reniant ce passé on brouille le sens de l’histoire, le sens de l’avenir possible. C’est ainsi, qu’après qu’une certaine bourgeoisie « bobo » française nous ait interdit au nom d’une Bien-pensance de faire référence au drapeau tricolore et à la Marseillaise, les Français bouleversés par les tristes événements du 13 novembre, éprouvent le besoin de se sentir ensemble, de faire corps, et là, ils se rappellent tout le patrimoine, les symboles  qui les unissent, qui les soudent en un peuple dans sa diversité. Ils se  rappellent qu’on ne peut affronter un avenir collectif que si l’on est un groupe cohérent, une communauté de pensée, pas que des individus, pas que des communautés vivant séparément.
« Nous sommes une seule et même nation » dit Le Président de la République, François Hollande, lors de son hommage aux victime aux Invalides, le 27 novembre 2015                Autrement dit, si l’on reste dans l’individualisme, alors agir ensemble ne peut se faire, et là, l’avenir est encore plus incertain, et là, nous laissons le soin à ceux qui possèdent les moyens de communication, de nous dire comment nous  devons penser notre avenir« L’avenir ce n’est pas ce qui va arriver, c’est ce que nous allons en faire » (Bachelard)

⇒  On peut très bien parler de nation sans être nationaliste, ce sont deux choses très différentes. Derrière tout cela : drapeau, discours, cérémonies, il y a aussi le désir de se retrouver, c’est cette volonté collective qu’on vient d’évoquer. Une société c’est un collectif, les volontés individuelles ne changent pas grand-chose, c’est pourquoi on lie, collectif et solidarité. Mais cette solidarité pour influer sur la société, il faut qu’elle soit active, car pour beaucoup de gens qui sont solidaires.., solidaires de..,  et on en reste au principe.
Pour revenir au destin des nations, des civilisations, Paul Valéry écrit : «  Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles »
Il y a des sociétés qui ont disparu lors d’une grande catastrophe, d’un cataclysme, certains parleront de destin. Pour d’autres c’est moins simple, comme pour la civilisation égyptienne au bout de 3500 ans. Les Romains, c’est différent, là, le monothéisme arrive et mène une lutte effroyable. Les civilisations meurent dans des luttes d’influence, pas de mort naturelle.
Depuis l’australopithèque et puis Homo sapiens, les hommes se sont toujours fait concurrence, est là, c’est la volonté des hommes.

⇒ Dans une société amérindienne, un proverbe dit :  » Quand les hommes auront coupé le dernier arbre, pollué le dernier ruisseau, péché le dernier poisson. Alors on s’apercevra que l’argent ne se mange pas« . Ce serait bien qu’on envisage l’avenir à partir de ça.

⇒  Un peuple définit son avenir en se fixant une Constitution, et cela nous pose la question de la démocratie, est-elle le meilleur des gouvernements ?
Dans un texte attribué à Xénophon, qu’on appelle « la Constitution des Athéniens » on peut lire : « Dans une cité où ce sont les meilleurs qui seuls ont le droit de parler, où ce sont les meilleurs qui donnent leur avis et décident, que se passe t-il ? Les meilleurs cherchent à obtenir – puisque ce sont justement les meilleurs -, des décisions qui soient conformes au bien, à l’intérêt, à l’utilité de la cité.
Or ce qui est bon, ce qui est utile pour la cité, est en même temps, par définition, ce qui est bien, ce qui est utile et avantageux pour les meilleurs de la cité. De sorte que, en incitant la cité à prendre des décisions qui sont utiles pour elle, ils ne font que servir leur propre intérêt, leur intérêt égoïste à eux qui sont les meilleurs.
Or, dans une démocratie, dans une vraie démocratie comme la démocratie athénienne, que se passe t-il ? On a un régime dans lequel ce ne sont pas les meilleurs, mais les plus nombreux qui prennent les décisions. Et que cherchent-ils ? A ne pas se soumettre à quoi que ce soit. Dans une démocratie, les plus nombreux veulent avant tout être libres, n’être pas esclaves, ne pas servir. Ne pas servir quoi ? Ils ne veulent pas servir les intérêts de la cité ni non plus les intérêts des meilleurs. Ils veulent donc, par eux-mêmes, commander. Ils veulent donc chercher ce qui est utile et bon pour eux, puisque commander c’est quoi ? C’est d’être capable de décider et imposer ce qui est le meilleur pour soi-même. Mais puisque ce sont les plus nombreux, ils ne peuvent pas non plus être les meilleurs, puisque les meilleurs sont par définition, les plus rares.
Par conséquent étant les plus nombreux ils ne sont pas les meilleurs, et n’étant pas les meilleurs ils sont les plus mauvais. Ils vont donc rechercher eux qui sont les plus mauvais, ce qui est bon pour qui ? Pour les plus mauvais de la cité. Or, ce qui est mauvais pour ceux qui sont mauvais dans la cité, c’est aussi ce qui est mauvais pour la cité »
De là, on peut en conclure que, dans une cité comme celle-là, il faut bien que la parole soit donnée à tout le monde, aux plus nombreux ; voire, de l’avis de Xénophon, aux plus mauvais !

⇒ Poème d’Hervé : En hommage à « la rebelle » Aung San Suu Kyi

En acrostiche :                                            La courageuse.

Les obstacles multiples se dressent toujours devant elle,
Alors elle manifeste une qualité morale devant tout événement.

Courageuse jusqu’à subir l’enfermement,
Osant affronter les pervers et leurs sentences non officielles,
Ulcérée par l’injustice à son égard, scandaleuse.
Réagir contre l’opposition, résister, elle est rebelle,
Agressée physiquement, verbalement et violemment,
Gravité – Dignité, sont ses valeurs essentielles,
Emprisonnée pour cause humanitaire incohérente,
Ultime secours est celui d’une aide providentielle
Subsister, surnager, on vous soutient solennellement
En vous attribuant le prix Nobel de la paix à titre exceptionnel.

⇒  Je pense que l’avenir d’une société est toujours constructible, à imaginer ensemble, puis en se concertant sur ce avec quoi on est d’accord, sur ce qu’on veut défendre, puis la politique doit intervenir. Dans un monde apaisé il est indispensable que chacun accepte les différences, les métissages de coutumes, de religion, c’est ce que nous nommons tolérance, mais les usages qui ne respectent pas les droits de l’homme en général, de la femme en particulier. Des attitudes sectaires, sont un frein au développement, au progrès d’une société.

⇒  Aung San Suu Kyi a gagné finalement les élections par sa volonté, oui, bien sûr ! Mais elle gagné aussi avec la volonté d’un peuple qui l’a soutenue, elle a été un guide…

⇒ Les événements actuels posent parfois la question de : peut-on s’arroger le droit de décider de l’avenir pour certains peuples ? En regard de nos valeurs, peut-on vouloir leur imposer notre modèle de démocratie, s’ils n’en veulent pas ? Ou  faut-il laisser totalement aux peuples le soin de se défaire de leurs dictateurs ? Ou, faut-il au nom de nos valeurs occidentales user du droit d’ingérence ?

⇒  Quand on regarde une société, une nation, qu’on tente d’imaginer son avenir, on en revient à cette même question : qui fait l’histoire, Sauf quand un grand leader émerge dans un pays, et là je pense à de Gaulle, à Mao Zedong, etc, sans le peuple rien ne se serait fait. Je pense qu’entre le leader et le peuple il y a osmose, et que les grands héros de l’Histoire font déjà partie du peuple. Mao Zedong n’a pas fait la grande marche tout seul.
Un peuple c’est un groupe d’hommes en action.
Et je reviens sur le droit, sous prétexte de démocratie, d’intervenir chez d’autres peuples ; là, se pose aussi la question de savoir qui décide de ces interventions ?

⇒  On construit l’avenir avec la volonté d’action avons-nous dit, soit ! Mais il peut y avoir volonté dans l’acte de refus, cela n’est pas sans avoir d’influence sur le cours des événements, sur les choix de société.
C’est grâce à cette volonté de refus que nous n’avons pas accepté dans notre pays, la culture du maïs OGM, même s’il a fallu combattre dur pour cela ; de même nous avons refusé et obtenu qu’on n’exploite pas les gaz de schiste sur notre territoire.
Mais nous n’avons pas toujours la possibilité d’action, ainsi, nous sommes moins tranquilles quant à la possible arrivée de poulets javel, de bœuf aux hormones, etc.
C’est là un exemple où les peuples sont écartés des négociations sur un marché d’échange, (Marché transatlantique, le Tafta).  Là, ils n’ont plus prise sur le destin.
Mais, dans certains cas, force est de reconnaître que si les gens ne s’intéressent pas à leur devenir, que si les média sont plus que silencieux sur le sujet, les choix d’avenir se feront néanmoins, sous leur nez et sans eux.
Heureusement que nous avons des lanceurs d’alerte, qui disent : attention, regardez un peu de ce côté-là ! C’est souvent eux qui nous ont mis en action pour dire ce qu’on ne voulait pas, ce qu’on a jugé comme dangereux pour l’avenir de notre société.
Et enfin, vieux cas de conscience chez les peuples : faire la guerre, ne pas faire la guerre ?  Ce qui engage l’avenir. Il est des situations où le choix ne nous appartient plus ; exemple, en 1938, Hitler avait envahi la Pologne, il avait annexé l’Autriche, etc ; (l’Anschluss), et en France on entendait encore : il faut négocier ! Oui, oui, il faut négocier !
Il est des engagements, quels qu’ils soient, devant lesquels on ne peut se défiler, même s’ils engagent  plus que nous-mêmes, qu’ils engagent les générations à venir.

⇒  Quand on parle d’avenir, on pense progrès inévitablement, mais quel progrès ? Est-ce qu’on poursuit tous les mêmes buts. Il y a le progrès humaniste, on veut sauver les opprimés, sauver la planète, que chacun ait le meilleur niveau de vie, etc. Et puis il y a une société pour qui le progrès est essentiellement d’ordre économique, visant d’abord un taux de croissance. Deux visions d’avenir qui peuvent ne pas s’accorder.

⇒  Des éléments que nous ne contrôlons pas comme la raréfaction du pétrole peuvent décider de l’Histoire plus que nos propres volontés, et même dans l’affaire la Nature a son mot à dire…

⇒ Nous avons évoqué les volontés d’interventionnistes, au nom de l’humanisme, et interventionnisme militaire. Ce second mode d’intervention chez d’autres peuples ne serait-il pas une nouvelle forme de colonialisme ? Chaque fois qu’on impose quelque chose par les armes, au final, c’est l’échec, ce qui n’empêche pas d’agir diplomatiquement.

⇒  Nous avons souvent le sentiment que le pouvoir des choix d’avenir du peuple s’est évanoui, on ne sait où et comment. Cela ne veut pas dire pour autant, que tous laissent les choses aller au gré du hasard ; il existe réunis dans des cercles des groupes d’individus, qui sont très actifs pour veiller à ce que l’avenir leur convienne.
Il s’agit des très nombreuses et discrètes tout à la fois, « think tanks » (En français, laboratoires d’idées). Des organisations, des officines regroupant divers intérêts, des lieux où se retrouvent tous ceux qui fréquentent les « allées du pouvoir » : hommes politiques, de droite, ou de gauche, des financiers, des grands patrons, et un certain nombre de journalistes. On retrouve, parfois, oh surprise, dans ces mêmes réunions des gens qu’on n’imaginerait jamais voir ensemble dans ces lieux.
Ces cercles réunissent des personnes ayant des connaissances, des avis sur des sujets spécifiques, et de là, ils  fournissent des notes d’information aux hommes politiques.
Serait-ce là en  toute discrétion, à l’abri de l’œil des caméras, des micros, que se déciderait  le destin de notre société ? Cela en  toute discrétion, car je ne pense pas que quiconque ait pu voir sur une chaîne de télé un reportage où l’on s’intéresse à ceux parfois appelés « les décideurs de l’ombre » ?
Sur les centaines voire les milliers qui existent de par le monde, là où se définissent des orientations politiques, nous trouvons pour les plus connues : aux Etats-Unis : The Manhattan Institue – Heritage fondation – Cato Institue. En Angleterre, la plus connue est  Adam Smith Institute, et en France : l’Institut Montaigne – Le siècle – Terra nova (proche de notre gouvernement actuel), la liste serait trop longue…
Ces « think tanks » sont parfois dénoncées comme une structure de  gouvernance se substituant peu à peu à la démocratie.

Citations :
« L’avenir c’est ce qui dépasse la main »  Aragon.
« L’humanité gémit, à demi écrasée sous le poids des progrès qu’elle fait, elle ne sait pas assez que son avenir dépend d’elle » Bergson.
« On ne subit pas l’avenir, on le fait » Bernanos
« L’homme détermine la société et non l’inverse. » (Cai Chongguo, professeur de philosophie chinois en exil).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette entrée a été publiée dans Saison 2015/2016, avec comme mot(s)-clef(s) , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , . Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien.

Une réponse à Le destin d’une société dépend t-il de la volonté des hommes?

  1. Le destin de l’univers dépend t-il de la trajectoire des planètes ? La question paraît absurde, parce que ce seraient plutôt les planètes qui dépendraient des lois de l’univers… Tout au moins, si nous les connaissions. De même, les hommes dépendent des lois (pas seulement dans un sens juridique) de la société dans laquelle ils vivent. Tout au moins, si nous les connaissions. Pourtant, c’est la trajectoire des planètes qui permet de comprendre le destin de l’univers (de prévoir où il se dirige). De même, c’est la trajectoire des hommes qui permettrait de comprendre le destin de leurs sociétés…

    La question est absurde, car l’homme et sa société existent en même temps.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *