En partenariat avec le théâtre André Malraux
Restitution du débat du Café-philo du 30 mai 2012 à Chevilly-Larue.
Suite à la projection du film de Radu Mihaileanu :
« La source des femmes »
Animateurs : Guy Louis Pannetier. Guy Philippon. Danielle Vautrin
Introduction au débat : Danielle Vautrin
Caroline Parc, la responsable cinéma du Théâtre André Malraux nous fait une brève présentation avant la projection du film : « Cela se passe de nos jours dans un petit village, quelque part entre l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Les femmes vont chercher l’eau à la source, en haut de la montagne, sous un soleil de plomb, et cela depuis la nuit des temps. Leila, jeune mariée, propose aux femmes de faire la grève de l’amour : plus de câlins, plus de sexe tant que les hommes n’apporteront pas l’eau au village. Certaines scènes sont très fortes. Vous nous direz, dans le débat qui va suivre, comment vous avez ressenti le film et nous pourrons évoquer les scènes qui nous ont marqués…. »
Introduction : Voyant ce film pour la deuxième fois, je l’ai encore plus apprécié ; j’ai découvert plein de choses qui m’avaient échappées ; et surtout j’ai vu cet hymne à l’amour si présent, et j’ai mieux goûté la beauté de certaines scènes.
Ce film, «La source des femmes », ouvre la réflexion sur de nombreux sujets :
Les questions économiques, avec la question de la pauvreté et notamment des infrastructures comme l’adduction d’eau.
Les questions sociales : la perte du travail des hommes peu à peu et le relais pris par les femmes dans les activités des ménages, au risque de développer des tâches plus domestiques.
Les questions politiques, avec le rôle déterminant des imams dans la politique et la lenteur de l’administration pour mettre en oeuvre les décisions,
Les questions religieuses, avec la montée d’un Islam intégriste et l’arrogance parfois de ses protagonistes et le poids des traditions dans une société qui a du mal à en sortir.
Les difficultés médicales aussi avec notamment le manque de suivi des grossesses et les risques pris dans les travaux pénibles.
Et surtout ce film nous montre dans un microcosme les rapports hommes / femmes possibles dans certaines sociétés traditionnelles et au-delà par une réflexion universelle.
Un jour, à l’instar de la Lysistrata d’Aristophane, les femmes d’un village, qui pourrait être en Afrique du Nard ou en Turquie, font « la grève du sexe » pour obtenir une fontaine au village et ne plus s’épuiser à aller chercher l’eau dans la montagne par toutes les conditions.
Il leur faudra beaucoup de patience, de finesse, de subterfuges et d’obstination pour parvenir à leurs fins. En cette situation de pénibilité, tous les moyens sont bons. Et tout finit par des fêtes ! Dans ce film la musique est omniprésente et tous les silences sont très « éloquents ».
Alors se pose la question de notre débat : en situation difficile : problèmes économiques, dictatures politiques, catastrophes naturelles, guerres… Comment être une femme ? Qu’est-ce qu’être une femme dans un contexte difficile ? Quelles épreuves en plus ? Quelles chances de plus ? Et quelles relations possibles entre hommes et femmes ?
Débat : G Ce qui m’a frappée, c’est cette unité entre les femmes, cette solidarité qui va se créer chez des femmes habituées à la soumission. Elles nous surprennent par leur capacité à inventer des stratégies pour mener leur lutte, par leur audace, et souvent leur courage. J’ai surtout retenu chez ces femmes ce modèle de lutte contre un pouvoir oppressif, pouvoir en face duquel il ne semble y avoir aucune possibilité d’échapper, car ce pouvoir est en plus assis sur la tradition et la religion. Ce pouvoir des hommes est d’autant plus fort que nous sommes dans un microcosme, celui du village, avec très peu de contacts avec le monde extérieur.
Connaissant des régions identiques au Maroc, y ayant parfois vécu, je retrouve tout l’humour des femmes lorsqu’elles sont entre elles, tous ces traits d’humour renfermés dans des petites formules, et aussi l’ambiance de ces fêtes, où la parole parfois se libère dans des chants, dans des joutes où l’on s’affronte avec des paroles. J’ai beaucoup aimé cette scène des femmes qui arrivent en chantant dans la fête, un peu comme dans les traditions des fêtes chez les Touaregs, et j’ai aussi constater que la nouvelle génération prend parti pour les mères en les soutenant dans leur subterfuge à la fin.
G Nous voyons que la révolte part d’une jeune femme, Leila, mais que cette révolte ne va pouvoir se concrétiser que grâce à l’aide d’une femme plus âgée. La jeune femme est la révoltée et la plus âgée est la guerrière.
G On voit dans ce film l’importance de l’éducation, puisque c’est parce qu’elle sait lire que Leïla va exposer à l’imam les textes du Coran qui valorisent la femme, avec une interprétation autre que celle qu’en font la plupart du temps les hommes. Et l’on voit que les femmes vont mener à bien une ruse grâce à l’aide des enfants, c’est la lutte menée par les moins forts, et la lutte qui mêle les générations. Face au poids des religions, la mère donne une belle leçon de courage à son fils devenu islamiste et Leïla qui sait lire et a lu le Coran, avec son mari, est capable de tenir tête à l’imam et de lui opposer une lecture spirituelle et humaniste face aux poncifs de la tradition. Et l’imam l’entendra.
De plus, en partant du thème de la renonciation temporaire au sexe, le film permet de faire l’apologie de l’amour sous tous les autres aspects possibles que l’amour peut prendre. C’est un hymne à l’amour et aux solidarités et la révélation de la forme du désir de la femme également avec sa part de tendresse et ses approches moins impulsives parfois.
De plus, le film n’est absolument pas manichéen et évite parfaitement cet écueil. Il montre des êtres tous différents et chacun est bien étudié dans son caractère et ses opinions. Il n’y a pas les bons et les méchants, mais hommes, femmes, enfants, jeunes, vieux, croyants, incroyants … Tous doivent cohabiter et on peut comprendre les motivations de chacun. Tous sont des êtres humains avec leurs richesses, leurs contradictions, leurs pesanteurs et leurs élévations.
Le film n’évite pas également de poser aussi le problème des violences conjugales qui font partie des souffrances des femmes dans un contexte difficile.
G On peut noter aussi que dans tous les temps, quand une femme fait appel à l’intelligence, à la réflexion ou au raisonnement, il ne manque pas de personnes pour l’accuser de sorcellerie. C’est un des piliers du racisme et de l’ostracisme de dénier l’humanité à celui que l’on rejette : le chien, le chacal, le rat… ou la sorcière !
G Si nous dépassons les interdits religieux, nous voyons que ce qui tient encore aujourd’hui la femme dans un état d’infériorité, ce sont les coutumes. Les religions passent et les coutumes perdurent. Toucher à la coutume, pour nombre d’individus encore, est parjure. Toucher à la coutume met la communauté en danger, toucher à la coutume est ressenti comme trahison envers les ancêtres. Et dans ce film, « La source des femmes », c’est un point central. Toute l’organisation sociétale dans cette situation est basée sur ce droit coutumier de la domination totale de l’homme.
En septembre 2002, nous avions eu un débat autour du thème : « La coutume est-elle un frein au développement de l’individu ? » La première intervention nous disait : « La coutume réduit la liberté de la femme », et pourtant nous savons que les femmes sont aussi celles qui respectent le plus les coutumes ; elles sont souvent celles qui elles-mêmes aliènent leur propre liberté. Dans ce débat, nous abordons la condition féminine avec le regard des occidentaux. Je ne pense pas que les femmes qui veulent casser le joug de leur servitude dans les pays où elles sont en souffrance, souhaitent se retrouver tout à coup dans la situation d’une femme européenne. Néanmoins, s’il existe un combat d’une catégorie d’individus opprimés, nous ne pouvons pas nous réfugier dans l’indifférence.
La condition de la femme reste un combat. Et c’est l’honneur des hommes d’être toujours de ce combat. Il semble que nous ayons enfin tous compris dans nos sociétés occidentales et d’autres bien sûr, qu’il n’y pas de liberté sans la liberté de la femme.
Le poème de Florence. Être femme.
Dans le creuset de nos contradictions
Je suis la fleur qui marche sur la route
Dans le rejet de nos malédictions
Je porte le drapeau, sans aucun doute
Je suis la chair à vif de la déroute
Lorsque les choix de vie sont interdits
Je me construis sans bruit comme on m’a dit
En vain, et mon avis est insolence
Car je suis mineure sans contredit
Mais je suis le pilier et le silence
Je suis la proie, trophée des ambitions
Comme une victoire que l’on ajoute
Dans le salon de vos exhibitions
Alors je dois plaire coûte que coûte
Car c’est l’oubli fatal que je redoute
Avant le crépuscule qui m’est prédit
Je fais l’étalage de mes inédits
Je suis à vendre en pleine ambivalence
Car tout compte fait c’est mon seul crédit
Mais je suis le pilier et le silence
Et tout au bout de mes aliénations
La sage coiffure de ma choucroute
Justifie les désappropriations
Mais pourtant c’est moi qui fais le casse croûte
Mon abnégation justifie l’absoute
Car je suis la substance de ce lieu-dit
Humanité. Le plaisir interdit
Comme un joyau précieux dans la balance
J’ai le courage de mon discrédit
Mais je suis le pilier et le silence
Ô toi que l’on dit femme et qu’on maudit
Qu’on te brûle ou te pende comme un bandit
Quand tu sers d’alibi à la violence
Tu pourras proclamer comme un édit
Mais je suis le pilier et le silence
G On retrouve dans ce film quelque chose que nous connaissons dans nos banlieues en France : c’est l’entrisme des intégristes. Un jeune intégriste, avec des enveloppes d’argent, essaie de prendre la place de l’imam du village, lequel s’avère être un sage. Et toujours dans ce thème, il y a un moment très fort avec un beau dialogue, c’est le moment où l’actrice Biyouna (« Vieux Fusil », dans le film) interpelle son fils devenu intégriste qui veut qu’elle se voile ; elle ne portera jamais le voile, lui dit-elle, et c’est aux hommes comme lui de voiler leur regard s’il est impudique… Un moment de bravoure !
G On voit en filigrane le rôle de la politique et de l’argent. On voit que le jeune islamiste vient avec de l’argent dont il ne peut révéler l’origine, rappelant en cela la pratique des bakchichs dans ces pays.
G Dans leur lutte, les femmes amènent tout de même certains hommes à se questionner. C’est aussi la lutte de tous ceux qui, même étant minoritaires, arrivent à faire bouger les choses, qui font avancer les hommes. Et j’ai retenu aussi cette belle image du mari qui apprend à sa femme à lire et à déchiffrer les textes.
G Nous avons vu que la condition humaine, et encore plus précisément la condition de la femme a évolué par des révoltes, des insoumissions ; « Le monde ne sera sauvé, s’il peut l’être, que par des insoumis » (André Gide. Journal. 24 février 1946). Il y a quelques jours, une jeune femme saoudienne résiste aux injonctions des agents des « BRIGADES DE LA PROMOTION DE LA VERTU ET DE LA REPRESSION DU VICE ». Ils veulent qu’elle sorte d’une grande surface parce qu’elle porte du vernis aux ongles et qu’on voit ses cheveux. Elle ose leur dire qu’ils n’ont pas de droit sur elle, qu’elle ne sortira pas et que la scène est filmée et qu’elle va passer sur Internet. Les agents qui sont peut-être plus habitués à des femmes soumises abandonnent la partie. La vidéo est sur les réseaux sociaux*. C’est parfois ce type de révolte qui fait bouger les lignes ; nous rappelons le cas de Rosa Parks, il n’y a que soixante ans : « She sat down in order that we might stand up. »
*http://observers.france24.com/fr/content/20120528-revolte-saoudienne-interdite-centre-commercial-cause-vernis-ongles-riyad-video-francais
G Partout où il n’y a pas des actes concrets qui amènent à la responsabilité, à l’éducation, au lien social, les gens continuent néanmoins à avoir l’envie de penser et de s’exprimer, ce qui ne donne pas la liberté, et cette liberté peut même parfois être redoutée, ou présentée comme une prison. Dans ce film, les hommes comme les femmes, sont prisonniers de coutumes ancestrales. S’il n’y a pas une personne responsable prête à risquer le changement, on reste dans la prison, une prison sans barreau. On peut vivre dans l’absence totale de liberté sans s’en rendre compte.
Revenant à l’univers dans lequel se déroule le film, nous voyons qu’il reste un long chemin pour que la désobéissance soit envisageable, qu’elle puisse se manifester. Nous voyons hélas encore dans bien des pays des femmes qui sont battues (légalement), même devant les enfants. Vu de notre société c’est insupportable. Dans ce rapport d’autorité de pouvoir, apprendre à penser peut être difficile, apprendre à aimer peut être encore plus dur.
G On a évoqué la solidarité des femmes et leur force dans cette révolte, mais au départ elles ne sont que deux. Je me souviens d’un texte de Jean Jaurès où il évoque le courage des minoritaires… Et le groupe va s’étoffer, parce que la cause est juste.
G Ce film nous montre la difficulté d’une société à évoluer en même temps que la société en général. On n’a pas dans cette société que l’on voit dans le film, une prise de conscience des inégalités…
Il y a un équilibre à trouver entre ceux qui gardent la mémoire et la tradition et ceux qui sont « dans le siècle », dans la modernité. Mais on assiste à une inertie en matière d’évolution liée à la question de l’honneur de l’homme, aux attitudes d’ouverture parfois dures à mettre en place… C’est la différence entre la pesanteur des traditions et l’ouverture d’esprit.
G Il y a plein de scènes qui nous délivre des messages : telle celle de la jeune fille qui quitte le village pour aller chercher encore plus de liberté, faire sa propre vie, faire ses propres choix. Elle ne peut le faire que parce qu’elle a appris à lire et à écrire, l’éducation l’a rendue libre…
G On rencontre ce thème de la grève de l’amour pour la première fois sous forme de comédie chez Aristophane, il y a 2.600 ans. L’Athénienne Lysistrata est la porte-parole des femmes qui vont ainsi s’opposer aux hommes afin qu’ils cessent de faire la guerre. C’était déjà : « Faites l’amour, pas la guerre ! » Elles auront bien sûr gain de cause (pour un court temps, hélas !).
Comme pour les dialogues dans le film « La source des femmes », où elles plaisantent au bain maure, dans la pièce d’Aristophane les propos peuvent paraître osés, les mots parfois sont crus : « Je préférerais », dit l’une des femmes, « que tu me demandes de marcher sur la braise plutôt que de me passer de verge » ; puis elles vont faire ensemble un serment ;dont ces quelques lignes savoureuses :
« Nul, ni amant, ni mari….
Ne m’approchera en érection….
Je passerai ma vie à la maison, sans mâle…
Et s’il me force malgré moi…
Je me prêterai mal et resterai inerte…
Et n’élèverai pas mes persiques* au plafond…
Je ne prendrai pas une pose de lionne sur une râpe à fromage… »
* Cothurnes (Chaussures).
(Aristophane. Théâtre complet II. Lysistrata, page 120. Garnier – Flammarion).
G Devant la soumission de certaines femmes dans ce film, je pense à la chanson, au texte de Pierre Perret :
La femme grillagée.
Écoutez ma chanson bien douce
Que Verlaine aurait su mieux faire
Elle se veut discrète et légère
Un frisson d’eau sur de la mousse
C’est la complainte de l’épouse
De la femme derrière son grillage
Ils la font vivre au Moyen Âge
Que la honte les éclabousse
{Refrain:}
Quand la femme est grillagée
Toutes les femmes sont outragées
Les hommes les ont rejetées
Dans l’obscurité
Elle ne prend jamais la parole
En public, ce n’est pas son rôle
Elle est craintive, elle est soumise
Pas question de lui faire la bise
On lui a appris à se soumettre
À ne pas contrarier son maître
Elle n’a droit qu’à quelques murmures
Les yeux baissés sur sa couture
{au Refrain}
Elle respecte la loi divine
Qui dit, par la bouche de l’homme,
Que sa place est à la cuisine
Et qu’elle est sa bête de somme
Pas question de faire la savante
Il vaut mieux qu’elle soit ignorante
Son époux dit que les études
Sont contraires à ses servitudes
{au Refrain}
Jusqu’aux pieds, sa burqa austère
Est garante de sa décence
Elle prévient la concupiscence
Des hommes auxquels elle pourrait plaire
Un regard jugé impudique
Serait mortel pour la captive
Elle pourrait finir brûlée vive
Lapidée en place publique
{au Refrain}
Jeunes femmes, larguez les amarres
Refusez ces coutumes barbares
Dites non au manichéisme
Au retour à l’obscurantisme
Jetez ce moucharabieh triste
Né de coutumes esclavagistes
Et au lieu de porter ce voile
Allez vous-en, mettez les voiles
(Musique et paroles de Pierre Perret)
G On notera également dans ce film l’importance de toutes les symboliques de l’eau pour la vie, la femme, la fertilité, la pureté et la limpidité, etc.
G Une dernière remarque: j’ai noté que la jeune femme, Leila, qui va initier la révolte, faire bouger la coutume et les hommes, est une « étrangère » au village. Cela peut signifier que l’étranger peur nous aider à évoluer : vaste question aujourd’hui !
En additif au débat, cet entretien avec Radu Mihailanu (extrait du dossier de presse) :
La culture et l’éducation sont très présentes, comme facteurs d’émancipation.
De plus en plus de femmes, dans des pays comme le Maroc, la Tunisie et le Liban, apprennent à lire et à écrire. Mais il reste un tabou évoqué dans le film : ce sont les droits de la femme de lire le Coran et de donner son avis sur les sourates qui sont délibérément sujets à l’interprétation. Et pourtant, il est écrit dans le Coran que « l’être doit s’élever par le savoir », ce qui englobe les femmes et les hommes. Du coup, dans le film, Leila pose la question : qui refuse que la femme s’élève par le savoir ? Cette révolution de l’émancipation des femmes par la connaissance reste en grande partie à faire.
Le film a des résonnances avec les révolutions actuelles qui secouent le monde arabe.
Suite à plusieurs voyages dans les pays du Maghreb, j’avais remarqué que les femmes avaient de plus en plus accès à l’éducation et que donc, forcément, elles seraient amenées à s’occuper de postes administratifs et à responsabilité dans les entreprises. Du coup, progressivement, grâce à leurs diplômes, les femmes commenceraient à avoir une place prépondérante dans l’élite des sociétés arabes. Par ailleurs, en lisant les livres sur le dialogue entre modernité technique et civilisation arabe, il me semblait inévitable qu’à un moment donné les femmes revendiquent de plus en plus de droits et l’assouplissement de leur condition. Ce qui n’est en rien contradictoire avec les préceptes du Coran. Je me disais donc que lorsque les révolutions arabes se produiraient – ce qui était inévitable à court ou moyen terme –, elles ne pourraient pas advenir sans la participation des femmes. Car le moment est sans doute venu pour que les femmes mènent de vraies révolutions, non violentes, puisque l’homme n’est plus capable de non-violence et de cette lucidité-là. En travaillant sur ce film, c’est le pari que j’ai fait. Aujourd’hui, je suis avec beaucoup d’intérêt ces formidables révolutions du « printemps arabe », mais il faut se poser la question de savoir quelles révolutions impliquent les femmes, et quelles révolutions ne les impliquent pas : ces révolutions vont-elles jusqu’à l’intimité – la sphère domestique – et jusqu’à l’école – la sphère éducative ? Lorsque ces deux révolutions seront accomplies – à la maison, et sur les bancs de l’école -, on aboutira à la véritable égalité démocratique entre hommes et femmes. Et à une vraie chance pour la démocratie. C’est en tout cas ce qui se passe en Tunisie et qui est très porteur d’espoir.
Note sur la restitution de ce Café-philo : La qualité de l’enregistrement du débat étant mauvaise (effet d’écho), certaines interventions n’ont pas pu être parfaitement saisies et restituées.
Ca que le recherch merc pr tes innfos qui.ils m.aidée